Ma fugue: À mes parents.

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Voilà. Bonjour, mes chers parents bien (ou mal?) aimés. Vous êtes mon avant- dernière lettre. J'ai tellement de choses à vous dire... Je vais écrire le plus important. Le reste, ça attendra.

Bon. Vous le savez sûrement, que vous n'êtes JAMAIS à la maison. Camille, elle s'en fout, elle est même contente, mais pas moi parce que j'ai toujours eu besoin de mes parents. Une présence que je n'ai jamais eu. Quand vous rentriez, c'était pour me demander mon bulletin et savoir si j'avais fait le ménage. Au mieux, me déposer chez un médecin quelconque. J'ai toujours fait mon shopping toute seule, pleurer toute seule, donc gérer mes sentiments toute seule.

Ah oui, maman, ça se voit dans tes yeux que tu as honte de moi, de mon physique. He he, tu sais, je l'ai pas choisi! C'est TA génétique. Voilà!
Papa, maintenant. Tu voulais juste que j'ai des bonnes notes pour pouvoir le dire à tes collègues. Et quand vous étiez là, je pouvais pas vous parler parce que vous étiez toujours au téléphone ou sur Facebook/Twitter. Et bien sûr, Camille, pareil.

C'est comme ça que vous n'avez jamais su que je me faisait harceler, depuis cinq ans, que j'en pleure tous les soirs ou que mon régime ne sert à rien. En gros, vous dépensez un fric fou dans des aliments de régime alors que c'est juste ma corpulence naturelle. Vous aussi, vous me regardez d'un air dégoûté tout en me souriant. Vous êtes juste répugnants. Beurk! Je ne vous aime plus depuis trois ans environ. Avant, je vous aimais énormément et le fait que je ne vous voyais jamais, je pensais que c'était juste une phase. Qu'après, tout allait devenir comme avant. Mais non! J'étais trop innocente. J'ai maintenant un petit mot pour vous qui devrait vous faire... plaisir au sujet de Camille;

-Ça fait maintenant trois ans qu'elle fume, boit et fait le mur pour aller à des "fêtes". Et qu'elle vous vole pour acheter... je ne sais quoi...(sûrement cigarettes.)
Ceci est uniquement ma vérité, à vous de me croire ou pas...

Alors, pour vous faire réagir je fugue. Eh oui, j'ai essayé de vous parler mais vous n'avez jamais réagi.

Sur l'enveloppe il y a une photo. C'est là que je suis. Ne dites pas à la police où je suis ou je vous jure que, jamais, vous ne me reverrez. Par contre, vous enfilerez des habits noirs pour aller au cimetière. Espérons que vous avez compris.
Au moins ça!

Pour terminer, je n'ai plus aucune amie. Magali, mon ancienne meilleure amie m'a trahie pour aller avec un groupe de pestes. Au cas où ça vous interesserait.

Sur ces mots, je vous souhaite un travail (et non une vie) heureux.

En espérant que vous réfléchirez à tout ça.

À bientôt je l'espère,

Votre fille,

Anna.

Ma fugueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant