Chapitre 8

59 13 9
                                    

Je reviens à moi peu à peu. J'ai la bouche pâteuse, et je ressens une douleur lancinante au niveau du dos. J'essaye de bouger pour me mettre dans une position plus confortable mais je n'arrive pas à faire un geste. J'ouvre difficilement les yeux. La lumière vive que crache les néons m'aveugle quelques instants. Une fois mes esprits repris, je réalise que je suis sur une chaise, les mains derrière le dos, les poignets et les pieds entravés. Je tire sur mes liens pour me libérer mais la corde me mord la peau. Je scrute les environs. Je me trouve dans une salle blanche, dénuée de toute décoration. La seule chose présente dans la pièce est une table et une autre chaise.

Les événements précédents me reviennent en mémoire. Liam qui m'aide à passer de l'autre côté du grillage. L'alerte donnée. Ma tentative de fuite. Et enfin ma capture. Ce qui me réconforte c'est que je ne suis pas morte. Je n'ai pas reçu de balle mais sûrement un tranquillisant. Une fois endormie, ils ont dû m'amener ici.

Qu'est ce qu'ils vont faire de moi maintenant ? Me tuer ? Non, si c'était le cas ils l'auraient déjà fait lors de ma petite escapade. Ils vont probablement m'interroger d'où la table et l'autre chaise. Ensuite, ils se rendront compte que je suis une simple étudiante, un peu folle, avec beaucoup d'imagination et me laisseront partir. Je l'espère. Au pire des cas, je finirai en prison.

J'essaye de me rassurer comme je peux mais la tension irradie de mon corps. Ils ne vont pas me tuer quand même ? Cette question ne cesse de me revenir à l'esprit. Je ne suis sûre de rien. La sueur qui perle sur mon front me gratte. Je ne peux atténuer cette démangeaison à cause de mes poignets attachés. La corde frotte ces marques. Elles se rappellent tout d'un coup à moi. Elles sont toujours là. Elles ne me quittent pas. Preuve d'une ancienne faiblesse. Je ne suis plus la même. Je suis forte. Mes démons ne m'atteignent pas. Ils ne m'atteignent plus. Pourquoi faut-il qu'ils reviennent quand je suis au plus bas ? Quand je suis forte ce qu'ils disent ne me touche pas. Quand je suis vulnérable si. C'est dans ces moments là que je peux craquer. Détruire tout le travail que j'ai fait. Heureusement, aujourd'hui je suis attachée.

J'ai envie de crier. De dire que je suis réveillée. Mais j'ai peur. Peur de ce qu'ils vont me faire. Peur de savoir ce qu'il adviendra de moi. Est-ce que Liam va bien ? Est-ce qu'il a réussir à s'enfuir ?J'espère que oui. Avec un peu de chance, les soldats étaient trop obnubilés par moi pour s'occuper de lui. Au moins, s'il est libre il pourra appeler les secours ou une quelconque aide.

Les minutes s'écoulent sans un bruit. Perdue dans mes pensées, je n'entends pas la porte s'ouvrir derrière moi. Je retourne à la réalité quand apparaît devant moi un homme d'une cinquantaine d'années. Il porte une tenue militaire. Tous les ornements sur sa veste me montrent qu'il doit être haut gradé. Son visage est sévère. Tout pense à croire que c'est un personnage froid et sadique. Il ne m'inspire pas confiance.

D'un geste, il indique à quelqu'un de rentrer. Deux personnes font leur apparition. Un homme, grand et baraqué telle une armoire à glace, tient par le bras quelqu'un qui a les mains menottés derrière le dos. Ce colosse installe son prisonnier sur la chaise qui se trouve en face de moi, de l'autre côté de la table. Il réajuste les menottes pour que ce dernier ne puisse s'enfuir puis il quitte la pièce. Le haut gradé fait de même sans oublier de me lancer un regard qui me glace le sang.

C'est quoi tout ce cirque ? Pourquoi mettre deux ''prisonniers'' l'un en face de l'autre ? Mon regard se porte sur l'homme assis devant moi. Il n'est pas vieux. La vingtaine sans doute. Ce qui me trouble en l'examinant ce sont ces yeux. Deux émeraudes envoûtantes. Il possède des cheveux noirs comme l'ébène. Il a des lèvres en forme de cœur. Il est éblouissant. Il semble être bien bâti sous ses vêtements. Pas trop mais suffisamment pour attirer l'attention sur lui. Il porte un simple T-shirt blanc et un pantalon de la même couleur en coton qui lui arrive jusqu'aux chevilles.

Symbiose - Tome 1 : ConnexionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant