Symbiose - Tome 1 : Connexion

Chapitre 10

Je tourne en rond dans la pièce tel un lion en cage. Je n'arrive pas à me détendre. J'ai besoin de bouger pour faire sortir toute cette tension accumulée pendant ces dernières heures. La tête commence à me tourner. Je laisse tomber mon corps sur ce lit de fortune. Mes mains reposent sur mon ventre. Elles montent et descendent en fonction de ma respiration. Je me concentre sur celle-ci. Petit à petit, je me détends. La fatigue commence à me gagner. Mes yeux sont lourds. Je les ferme puis je tombe dans les bras de Morphée.

*

La porte s'ouvre. On me traîne vers une salle avec pleins d'instruments. On m'installe sur une table d'opération. Mes poignets ne tardent pas à être attachés par une sangle. Mes chevilles suivent le même chemin puis vient le tour de mon cou. Je déteste sentir cette chose sur ma gorge. J'ai l'impression de suffoquer. De ne plus pouvoir respirer. Un homme portant une paire d'énormes lunettes noires et un masque de chirurgie se penche vers moi. Il palpe mon pouls pour ensuite me faire un garrot au bras. Quand la veine est assez visible, il y enfonce une aiguille pour injecter le produit que contient la seringue. Je vais bientôt sentir les effets de cet artefact. Je vais bientôt être inconscient. Et il pourra poursuivre ses examens à mon sujet. Je ne suis rien d'autre qu'un rat de laboratoire à ses yeux. Sans m'y attendre, je vois le général dans mon champ de vision. Il a un sourire sadique.

-Alors t'as pas voulu parler à ta copine ?

Il y a une pointe d'humour dans sa voix. Je décide de ne pas entrer dans son jeu et garde le silence. Il ne s'en soucie pas. Il reprend la parole :

-Tu sais, c'est pas gentil d'ignorer les gens. Qu'est-ce qu'elle va penser de toi à présent ?

Je reste muet. Il ne mérite pas que j'use de la salive pour lui. Ce mec est une ordure.

-C'est avec elle que tu communiques ?

Je ne dis rien.

-Hé ho je te parle ! Tu veux la jouer comme ça ? Très bien, on va la faire souffrir ta protégée. On verra bien si tu réagis.

Mes doigts forment un poing. Si je pouvais, je lui en collerai une à ce salop. C'est tout ce qu'il mérite. Il n'a pas intérêt à la toucher sinon... sinon... Le produit me fait perdre pied. Je m'endors dans un sommeil sans rêves.

*

Je me réveille. J'étais dans la tête de Noan. C'était comme si j'avais pris place dans son corps. Je ressentais tout ce qu'il ressentait. J'étais témoin de tout ce qui se passait sans pouvoir intervenir. Je voyais les événements à travers ses yeux. J'étais lui. C'est la deuxième fois qu'une chose comme ça m'arrive et c'est assez déstabilisant. Mon cerveau est en ébullition. Il faut absolument que je trouve un moyen de sortir d'ici. Il faut qu'on s'évade. On ne peut pas rester ici. Ceux qui travaillent dans cette base militaire font des expériences sur lui. Ils l'étudient comme s'il n'était pas humain. Et ils ont l'intention de me torturer à ce que j'ai compris. Le temps presse. Mes mains se glissent dans mes poches à la recherche de mon portable mais bien sûr il n'y a rien. Ils ont dû le prendre. Mes pas me conduisent devant la porte métallique. Je pose la main sur la poignée et essaye d'ouvrir la porte. Sans succès. Je sais très bien que le colosse l'a verrouillée mais ça ne coûte rien d'essayer. Les mains sur le crâne, je me laisse tomber le long du mur. Réfléchis. Réfléchis.

Dehors, le soleil pointe le bout de son nez. Liam se laisse conduire vers un bâtiment grisâtre. Ils entrent et empruntent plusieurs couloirs. Arrivés à destination, ils s'arrêtent. D'un signe de tête le général Andrew Jackson lui fait signe d'avancer. Liam s'exécute et se trouve nez à nez avec son cousin mal en point. Un énorme bandeau lui barre le front. Pourtant, il semble si paisible, endormi sur cette table d'opération.