Ma sœur est sous emprise

Chapitre 24 : La mère d'Aylan

Désolée, je poste cette partie tard, je suis assez prise par mes cours donc c'est un peu compliqué. Voilà, dites-moi ce que vous en pensez en commentaires. Bisous.

Nous avons finalement pu trouver la mère d'Aylan grâce à l'orphelinat. Elle habite une grande villa résidentielle. Nous frappons à la porte.

Une belle femme brune, encore jeune, nous ouvre. Elle porte une robe orientale. Elle reste quelques temps interdite.

-Yemma !

-Aylan !

Alors, elle le serre dans ses bras.

-Aylan, je croyais t'avoir perdu ! Entrez, mon grand.

Elle nous fait assoir et nous propose du thé. Elle fait face à son fils. Elle a l'air si fragile et petite face à lui. Elle lui demande de se tourner et de se retourner dans tous les sens. Elle s'émerveille, impressionnée par ses tatouages.

-Celui-là, je l'ai fait pour toi.

Il montre le mot « yemma » sur son avant-bras.

-Oh, mon tout-petit !

Ils échangent quelques mots en kabyle. Je les écoute sans les comprendre. Que peuvent-il bien se dire ? Comment peut-on traiter ainsi son enfant ? Qu'ont-ils pu se raconter après toute ces années ? Ils ont l'air complices, ils rient, se font des signes avec leurs mains. On pourrait croire qu'ils se sont quittés la veille.

-Yemma ! Yemma !

On sonne à la porte.

-Qu'est-ce qu... ?

Deux enfants se précipitent à l'intérieur. Ce sont deux enfants leurs cartables sur le dos, une fille avec des couettes et un garçon qui ressemble fortement à Aylan.

-Revenez plus tard, mes petits dit Madjouline. Je suis occupée. Allez jouer dehors, ok ?

Ils sont surpris mais devant son air grave, ils s'en vont.

-Ce sont tes frères et sœurs ajoute-t-elle, visiblement déboussolée.

Aylan a haussé le ton.

-Quoi, tu ne vas pas les abandonner, eux aussi !

-J'ai fait tout sorte d'emplois jusqu'à ce que je rencontre mon mari actuel. Il m'a fait confiance, il m'a sorti de la misère, j'avais enfin quelqu'un à qui me confier. J'ai trouvé le courage de refaire des études. Aujourd'hui, je donne des cours d'informatique. J'ai eu deux beaux enfants. Aksil a déjà dix ans, Fawzia en a huit. Mais je me disais qu'il me manquait quelque chose. Je repensais toujours à ce petit garçon que j'avais laissé tout seul dans sa petite maison et qui appelait sa maman. Je m'en voulais terriblement. Je n'ai jamais osé dire à mon mari que j'avais eu un premier fils. Dire qu'Aksil et Fawzia rêvent d'avoir un frère aîné ! Ils ne savent pas qu'ils en ont déjà un.

-Alors moi, je compte pour du beurre !

Mon copain explose. Les larmes coulent sans bruit de ses yeux. Il cherche mon regard avant de s'écrouler sur le canapé. Je m'assois à ses côtés et prends sa main dans la mienne. Même quand il est triste, il a toujours ce regard beau et enragé, cette folle envie de se révolter. Il cherche un coupable.

-J'ai compris. Tu as ta petite vie parfaite et je n'y ai pas ma place !

-Ne dis pas ça. J'ai essayé de te retrouver mais à l'orphelinat, ils n'ont pas voulu te rendre à moi. J'ai été une mauvaise mère. Je me suis dit que ce serait mieux pour toi, que tu serais heureux dans une autre famille. Je n'avais pas le choix, je ne pouvais pas faire autrement. J'ai essayé de me racheter, j'ai donné à Fawzia et à Aksil la meilleure éducation possible, j'ai essayé d'être présente pour eux. Mais je vous aime autant tous les trois.

Elle passe une main dans ses cheveux. Soudain, elle sent son pendentif et le tire de sous sa chemise.

-Tu l'as gardé pendant tout ce temps ?

Elle se met à pleurer.

-Yemma.

Il la serre dans ses bras. Lui aussi a les yeux humides.

-Il vaut mieux que tu t'en ailles maintenant. Ton "beau-père" va revenir, tes frères et sœurs vont se poser des questions. Je suis désolée.

-Et mon père, c'était qui ?

-Il était suisse, il était en vacances chez nous. C'était un étudiant. Il n'a jamais su que j'avais un fils. Il ignore tout de toi.

Elle s'essuie rapidement à l'aide d'un mouchoir. Il lui donne une dernière accolade et elle le congédie dehors. Aylan refuse de me parler et s'avance.