Ma sœur est sous emprise

Chapitre 16 : Une première rencontre qui tourne au fiasco !

Nouvelle publi depuis l'Autriche. Donc Aylan rencontre les parents de Feriel.

PDV Feriel

Je viens à la rencontre d'Aylan. C'est samedi matin et il a accepté de rencontrer ma petite famille. Il s'est fait très élégant, il a enfilé un costume emprunté à son frère et a laissé tomber les vestes en cuir. Je lui fais un petit bisou sur le front et lui dis :

-Tout va bien se passer.

Je sens bien qu'il est inquiet. Nous entrons.

-Bonjour, weldi ! s'écrie ma mère, enthousiaste. J'ai fait du tajine.

Nous nous asseyons à la table.

-Alors, mon garçon commence mon père. Tu habites où ?

-Neuilly.

Il serre fortement sa main dans la mienne.

-Tu as quel âge ? demande Moad.

-Dix-neuf ans.

-Et tu es toujours en terminale ?

Dina a un petit sourire mesquin. Elle se moque de lui.

Je m'indigne :

-Dina !

Il déglutit, confus, puis répond :

-J'ai fait pas mal de conneries, les mômes. Maintenant, j'essaye de faire de mon mieux et votre sœur m'y aide. Votre cuisine est délicieuse, madame.

-Merci, mon fils. Tu n'es pas marocain, toi ?

Aylan a un sourire.

-Non, en fait je suis un berbère d'Algérie. J'ai été adopté par un couple de Franco-Algériens mais je ne suis jamais retourné là-bas.

Il est totalement perdu.

-Et tu es musulman ?

-Yemma, arrêtes avec tes questions !

-Non, Feriel, laisse-la. Je suis né musulman. J'ai appris des sourates. Mais petit à petit, je me suis détaché de la religion. Ma mère ne faisait pas le ramadan, ne portait pas le voile, n'allait pas dans les mosquées. Je me souviens même qu'elle fumait des cigarettes et buvait un peu d'alcool parfois. Elle avait un mode d'éducation très libre.

Il a ses yeux embués comme toujours quand il parle de cette femme.

-J'ai été dans un orphelinat pendant un an. Là, on m'a appris à faire la prière. Ensuite, papa et maman m'ont adopté. Ils sont athées. Quand je suis arrivé en France, je priais mais progressivement, j'ai arrêté. Au fond de moi, je crois en Dieu mais pas à a manière des musulmans, des Juifs ou des chrétiens. Je pense que Dieu existe mais je n'ai pas de religion.

Baba le regarde, atterré.

-Un Arabe qui n'est pas musulman, c'est pas un vrai Arabe ! fait remarquer Dina.

-Et si on regardait les vieux albums photos ? propose Yemma, charitable.

Et nous voilà, tous les sept autour du vieil album. Moi sur un quad, gravissant un mur d'escalade, galopant sur le dos d'un âne. On y voit aussi des photos de nous deux, moi câlinant Sophia, entourée de cousins. Nous deux sur la plage Ain Diab. Nous deux au mariage d'une tante, vêtues de belles djellabas blanches, moi la blonde aux yeux verts et elle la brunette aux yeux noirs.

Enfin, il est dix-huit heures et mon petit ami doit rentrer chez lui. Je le raccompagne. Sur le pas de la porte, je murmure :

-Ils ont étés odieux, hein ?

-Non. Ta maman est très sympa.

-J'ai bien vu comment Baba te regardait. Il te méprise parce que tu n'es pas musulman.

-Ce n'est pas grave.

Il me caresse la joue.

-Il a juste peur de perdre sa petite fille chérie.

Et il me roule une pelle.

Voilà qu en pensez-vous ?