CHAPITRE 23

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EILEEN§

Je fermais la porte d'entrée la tête baissée, rentrant enfin, à une heure  tardive, après le trajet guidée par un silence oppressant, n'annonçant rien de bon. Je fus aussitôt projetée contre le mur tandis que la raison de ma terreur me tenait fermement par les poignets appuyés au dessus de la tête. Je lâchais un grognement de douleur essayant de bouger les bras seulement pour comprendre que le mouvement est d'autant plus douloureux que la dureté des os de ses paumes contre mes poignets. Il approchait son visage du mien et bientôt un rictus prit place sur ses lèvres suivi d'un rire que je cru être presque démoniaque. Un rire nerveux, celui qui empêche la colère de prendre le dessus. Son visage avait drastiquement changé, son expression dégageait quelque chose d'effrayant que je ne pouvais pas décrire. Il était calme, beaucoup trop calme. Cependant ses yeux traduisaient la folie du feu. Il semblait essayer de soutenir un ouragan qui menaçait d'exploser hors de son corps.

-" je crois que tu n'as pas compris les règles " dit-il appuyant une nouvelle fois mon corps contre le mur faisant trembler le peu de choses accrochés sur celui-ci " tu penses que j'ai ton temps?! Je réduirais ta misérable vie en enfer! " crachait-il alors qu'il attrapait ma mâchoire , appuyant sur ma chaire , me poussant à le regarder dans les yeux.

-" Notre petit contrat ne tient plus bébé... par contre, toi, tu ne sortira pas d'ici. c'est clair?"dit-il lâchant mon visage brusquement le poussant sur le côté

Avant que je ne puisse répliquer il me tirait par l'avant-bras avec une force inimaginable,il semblait pourtant ne faire aucun effort. Et en l'espace d'une seconde je fus jetée dans la chambre d'amis avant d'entendre la porte claquer.

Sentant ma gorge se serrer et mon nez me piquer, je cachais mon visage dans les draps du lit avant de laisser mes lourds sanglots s'échapper. Qu'est ce qu'il s'est passé? Il n'était pas comme ça, c'est comme s'il avait retiré un masque pour me laisser découvrir un démon effrayant derrière celui-ci. Je n'y aurais jamais pensée, je le trouvais bien sympathique bien que très froid.
Je me suis battue durant des années pour trouver ma liberté, hors des mains de celle que je croyais être ma mère, pour me retrouver captive une nouvelle fois, mais chez un meurtrier à double personnalité.
Je viens d'avoir la preuve de ne pas le connaître assez... je ne sais pas ce qu'il serait capable de faire.
Les yeux remplis de larmes, je regardais par la fenêtre fermée, les ombres angoissantes du feuillage des arbres bouger sous le vent, elles étaient la seule chose que je pouvais voir, alimentés par le crépuscule. La seule lumière étant le filet blanc de la demi-lune qui perçait la fenêtre se jetant au sol en bois de la chambre.
Cette chambre semblait différente auparavant, elle était pleine de vie. Aujourd'hui c'est celle qui m'empêchera de vivre la mienne.

 L'air commençait à réduire et j'avais cette impression que la chambre rétrécissait, comme si les murs s'approchaient dangereusement et qu'ils  finiraient par m'écraser.
Je me précipitais vers la porte mais celle-ci était verrouillée, ma gorge se serrait,  j'étais sur le point de suffoquer, alors je tambourinais sur la porte tentant d'attirer toute sorte d'attention.

TAEHYUNG §

Je m'avançais vers la foule qui avait formé un cercle autour d'une personne, aussitôt ceux-ci se poussèrent me créant un passage vers l'intérieur du cercle. Je le vis déjà crier victoire avant l'heure, balançant ses bras musclés en l'air demandant l'acclamation de ceux qui avaient été assez idiots de parier sur sa force. Celui-ci ne s'était pas fait prier pour huiler son corps bronzé qu'il n'avait pas hésité à dénuder. Je pouffais du nez le regardant faire, les mains dans les poches de mon survêtement noir adidas. Je n'ai sûrement pas besoin de me mettre torse nu pour lui péter sa gueule. Je me raclais la gorge légèrement plus fort espérant qu'il sorte de son moment de STAR et daigne me regarder dans les yeux.
Comme prévu il se retournait vers moi un sourire malicieux scotché aux lèvres, cependant il lui manquait une dent...

-" Ahhh V! Mon cher V!" S'exclamait-il les bras ouverts me laissant une vue sur ses poils d'aisselles
Aussi longs que les cheveux de ma blonde.
"J'ai beaucoup entendu parler de toi! On dit que t'es plutôt bon" poursuivit-il alors que je l'écoutais calmement arquant un sourcil " mais tu sais quoi?" J'arquais le deuxième comme pour lui demander de continuer
"Je vais te niquer ta race!" Crachait-il balançant un doigt devant mon visage gagnant des acclamations de la part des spectateurs. Celui-ci se mis alors en position de boxe gigotant devant moi comme un kangourou prêt à attaquer. Quant à moi je ne bougeais toujours pas.
J'entendais autour de moi les gens papoter, s'interrogeant sur qui j'étais tandis que d'autres y répondaient par les rumeurs et des préjugés. 
Je ne pouvais m'empêcher de sourire face aux remarques des autres, ils n'avaient toujours pas compris que leur John n'était qu'un show man.
Tout à coup mon adversaire me lançais des coups de droite à gauche que j'évitais avec aise bougeant de droite à gauche les mains dans les poches. J'entendais le public s'étonner et vu l'expression perplexe de John, il ne s'y attendait pas non plus.
Je décidais d'arrêter ce jeu stupide et sortis mes bras de mes poches avant d'écraser mon poing dans l'abdomen du costaud le laissant se plier en deux sous la douleur. Je poussais son corps au sol avant de m'éloigner du cercle, arrachant la liasse de billet me revenant des mains de l'organisateur. La foule tout à coup devenu silencieuse me regardait partir leurs tournant le dos.

Je tournais la clé dans la serrure pour être accueilli par un silence inquiétant. Bien qu'elle soit enfermée, j'avais tout de même un mauvais pressentiment. Je me précipitai vers la porte de sa chambre déverrouillant celle-ci. Une fois ouverte un courant d'air frais traversa la maison. Je ne vis qu'un lit défait et aucune trace d'Eileen. J'allumais la lumière pour mieux scruter la chambre. Je pu alors  voir la fenêtre ouverte et l'air frais bougeant les rideaux rosés vers l'intérieur de la maison.
C'est alors que je sentis mes démons prendre par de moi, dessinant un rictus sur mon visage.
-" tu viens de signer ton arrêt de mort ma belle"

HEAL MY STIGMAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant