CHAPITRE 21

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EILEEN §

Je restais perplexe face à sa proposition, était-ce une blague? pourtant il n'avait pas l'air de plaisanter.

-" Alors? c'est oui ou non?" crachait-il ennuyé de mon silence.

Sortir? avec lui? je ne sais pas trop ce qu'il a en tête mais j'ai un mauvais pré-sentiment. Et s'il voulait me tuer? Il faut que je m'échappe de cette maison et non que j'aille à un festival avec un meurtrier!

Un festival, c'est un endroit rempli de monde, il n'oserait rien n'est-ce pas? et je ferais mieux de ne pas le contrarier en refusant.

-"je.. je suppose que... oui?" répondis-je tremblante.

-" Bien" dit-il froidement avant de se lever et s'enfermer dans sa chambre comme à son habitude.

J'arrangeais alors mon oreiller et ma couette sur le canapé me préparant à dormir. Je me couchais enfin dans mon lit après avoir éteint la lumière. Mais après plusieurs longues minutes d'immobilité, je n'arrivais toujours pas à m'endormir, je tournais et tournais de gauche à droite cherchant une position confortable, mais rien. Cette boule dans mon estomac ne me laissait pas en paix. Était-ce l'angoisse de se retrouver dans la même maison que quelqu'un qui a les mains à jamais tâchés du sang d'un homme, où le fait de devoir sortir m'amuser avec celui-ci comme si de rien était, ayant trop peur de m'échapper. Il m'as déjà menacé de révéler mon secret, mais peut-il le faire si il ne me retrouve pas?

Et si je m'échappais durant le festival demain? il y aura sûrement beaucoup de monde et il suffira d'un instant d'inattention de sa part pour que je puisse me perdre dans la foule et m'enfuir. C'est très risqué mais au moins j'aurais essayé.

c'est sur ces pensés que je laissais la fatigue prendre le dessus de mon corps et m'endormir.

TAEHYUNG§

Tout ce que j'étais capable de percevoir était cet endroit aussi froid que le cœur de celui qui y résidait et où la lumière refusait de passer à nouveau. Je ne pouvais pas bouger, j'étais inutile, je pouvais simplement me boucher les oreilles pour essayer d'estomper le plus possibles les cris d'horreur. Cependant j'entendais toujours, le verre se briser, les bouteilles d'alcool rouler au sol, vides depuis longtemps comme si elles étaient la collection de l'ivrogne. Je fermais les yeux et refusait de regarder la scène traumatisante. Pourtant le mur derrière lequel j'étais caché m'empêchait bien de voir quoi que ce soit. Fermer les yeux était devenu comme un bouclier, comme si ne pas voir allait changer quelque chose. J'entendis un autre cri perçant, et ne pus m'empêcher d'appuyer encore plus fort les mains contre mes oreilles.

Quand je décidais enfin d'ouvrir les yeux, j'abaissais mes mains vers mon visage, celles-ci étaient trempés dans du sang.

J'ouvris les yeux, le corps tremblant. J'essayais de percevoir dans le noir, ne serait-ce qu'un objet qui m'assurerais que j'était bien dans ma chambre, et que tout ceci n'était qu'un de mes nombreux cauchemars. j'essayais de réguler ma respiration prenant des grosses bouffés d'air et soufflant lentement. C'est ce que je m'étais moi-même appris étant un déchu du monde des rêves. Les cauchemars étaient pour moi bien familiers à présent. Bien que leurs réputation oblige, ils n'étaient pas moins effrayantes. Il me semble qu'ils empirent.

Je me mis en position assise et lançai un regard sur l'horloge mural qui indiquait 5 heures du matin. J'ai dormi deux heures de plus que d'habitude, serais-ce un progrès? Ou simplement une coïncidence? Soufflant un grand coup, comme exprimant un râle, je me laissais nonchalamment tomber sur le dos faisant rebondir les ressors du matelas. Je poussais ma couette sur le côté et quittait enfin ce lit qui n'avait pas l'air de m'apprécier. Je m'habillais rapidement de mes vêtements les plus confortables avant de fouiller dans mes tiroirs à la recherche de ce qui permettait de subsister. Les rues étant partiellement vide si tôt le matin, c'était le moment idéal pour me mettre au travail.
Je trouvais enfin le sachet que j'avais caché dans la double face d'un de mes tiroirs. Je le fourrais dans la poche interne de ma veste, et sortis rapidement de la maison sans oublier de jeter un regard vers la belle au bois dormant, qui semblait être la personne la moins peinée au monde.

L'air frais du matin faisait contraste avec la chaleur de mon corps qui radiait de la peau de mon visage. Mes pas rapides faisaient travailler mon organisme qui produisait cette protection contre le froid. Je me souvenus tout à coup de ma mère. "Ce n'est pas parce que tu n'as pas froid qu'il ne fait pas froid, couvre toi" me disait-elle. Je riais inconsciemment de ce souvenir, je ne l'écoutais jamais.
J'arrivais enfin au lieu de rendez-vous. J'entrais dans cet entrepôt abandonné dont je connaissais les couloir sur le bout des doigts à présent. L'espace vide et sombre raisonnait lourdement sous les claquement de mes chaussures contre le béton dur et froid. Je pouvais entendre chaque son autour de moi, même la plus légère des respirations.
C'est alors que je vis un homme adossé contre un mur,essayant probablement de se cacher. "Ça doit sûrement être lui" pensais-je.
Je m'approchai rapidement par derrière et posais ma mains sur son épaule pour attirer son attention. Il sursaute légèrement avant de se retourner pour me faire face. Apres avoir scruté mon visage. Je sus alors qu'il ne reconnaissait pas et que je devais lui faire comprendre qu'il pouvait me faire confiance.

-" M.P.H" dis-je le code lui permettant de comprendre ce que je détenais. Il hoche alors de la tête avant de s'approcher d'autant plus près,pour que je puisse entendre ses murmurs.
-" tu as ce qu'il faut?" Demanda-t-il

-" Je ne suis pas du genre à me tromper par contre en ce qui te concerne, je pense que l'erreur est possible. Alors, l'argent d'abord" dis-je froidement

Je le vis hésiter puis ouvrir sa veste pour sortir une liasse de billets de sa poche interne. Je lâchais un rire sarcastique, presque amusé. Quel genre d'idiot donne l'argent avant se vérifier la marchandise? Amateur. Mais je ne garde pas de la merde sur moi, vaut mieux s'en débarrasser au plus vite. Je récupérais l'argent et comptais pour être sur que la somme est exacte avant de le fourrer dans ma deuxième poche interne.
Je sortis enfin discrètement le sachet de Methamphetamine avant de lui donner attendant qu'il le cache. Une fois qu'il eut tourné de dos, je quittais rapidement l'entrepôt à mon tour.

HEAL MY STIGMAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant