L'attitude d'Isabelle lui avait fait peur. Ce n'était pas dans son genre de perdre complétement la tête comme ça. Les garçons c'était bien, tant que ça ne se mettait pas entre elle et ses amies. De par sa nature joyeuse, elle était plutôt appréciée par la gente masculine mais ses histoires n'avaient jamais duré plus de quelques semaines, Isabelle s'ennuyait rapidement.
Perturbée, elle avait peu dormi et s'était levée trop tôt. Quand elle arriva à l'école, le soleil pointait à peine son nez et elle avait une bonne demi-heure d'avance. Tant mieux. Elle n'avait envie de voir personne aujourd'hui... Elle lança son sac dans un des canapés et se lova dans un pouf, le regard dans vide, tournée vers la fenêtre. Elle n'aimait pas du tout le nouveau. Pas du tout. Il était dangereux, elle l'avait senti dès qu'elle l'avait vu. Il y avait quelque chose de faux en lui et une petite voix lui disait qu'il cachait quelque chose. Elle avait très clairement sentis qu'il mentait quand il avait dis qu'il avait déjà vu Isabelle. Elle s'était cachée sous son pouf car l'aura que dégageait le jeune homme lui avait fait peur et son intérêt pour Isabelle était d'autant plus suspicieux.
Alors qu'elle fixait la fenêtre d'un regard vague, un mouvement au coin de son oeil la sortit de sa torpeur. Par la fenêtre du foyer, elle vit le jeune homme s'approcher du portail, l'air détendu.
Meeeerde... mais qu'est ce qu'il fout là? Il est trop tôt...
Même s'il voulait faire du zèle, arriver vingt minutes en avance c'était un peu exagéré. Complétement paniquée, elle le regarda entrer dans la cour de l'école après avoir soigneusement refermé le portail derrière lui et rentrer dans le bâtiment. Au dernier moment, il lui sembla qu'il avait jeté un coup d'oeil vers la fenêtre du foyer. Elle se leva brusquement, sortit du foyer en trombe et courut vers son casier, au coin du couloir. Son coeur battait très vite sans qu'elle sache précisément ce qui provoquait son affolement. Cela ne pouvait pas être cette simple impression que lui avait laissé le jeune homme, elle réagissait trop violemment. Confuse, elle appuya sa tête contre la porte de son casier et attendit. On ne pouvait pas la voir du foyer et elle entendrait toute personne se dirigeant vers elle. Soudain, elle redressa brusquement la tête. Son sac ! Elle l'avait oublié! Alors qu'elle s'apprêtait à courir le récupérer, elle entendit des pas venant du corridor à côté du foyer.
Merde, merde, merde ! Il va savoir que je suis là...
Pour se rassurer, elle se dit qu'il ne pouvait pas savoir à qui appartenait le sac et qu'il n'allait pas se mettre à la recherche du propriétaire... Si?
Elle jeta discrètement un coup d'oeil dans le couloir et eut le temps de voir le garçon pénétrer dans le foyer et l'entendit s'affaler sur un canapé, puis plus rien. Rassurée, elle remit son front contre le métal froid, ferma ses yeux et attendit, aux aguets. Quelques minutes passèrent sans qu'un bruit dans le foyer ne se fasse entendre. Puis, soudainement, on la plaqua contre le casier, en l'écrasant cruellement contre la porte. Elle sentit un souffle chaud dans son oreille et une voix suave chuchota:
-Bonjour Zoéééé.
Elle frissonna. Elle ne l'avait ni senti ni entendu arriver. Son ton n'annonçait rien de bon. Toujours en chuchotant, la voix continua, mielleuse:
-Tu ne m'as pas offert un accueil très chaleureux hier...
Il ricana et une main s'enroula, suffocante, autour de son cou. Elle ne pouvait plus émettre un son. La voix poursuivie:
-C'est dommage, on aurait pu être ami mais tu n'as pas vraiment l'air de m'apprécier... je me trompe?
La main se resserra sur sa gorge, comme pour l'empêcher de répondre et la voix susurra: