The Omega

Chapitre 2: Fuis mon amour...

Arwenn:

La musique se propageait dans toutes les directions. Malgré les rues vides et noires, les notes venant du stade se faisaient entendre comme si les enceintes n'étaient qu'à quelques mètres de nos oreilles. J'étais même certains que des habitants vivant à l'autre bout de la ville pouvaient profiter du concert. Les lumières se projetaient dans le ciel, lui donnant des lueurs parfois rouges, parfois bleues.

    Je sentais mon coeur battre au rythme de la batterie. La basse faisait pulser mon sang, et même de l'extérieur du stade, je pouvais distinguer une voix grave en harmonie avec la musique.

    Le vigile responsable de la sécurité au niveau de l'entrée du staff nous dévisagea en silence lorsque nous nous approchâmes de lui. Ce grand gaillard devais faire plus de 2 mètres de haut et semblait habituer à faire partir les groupies un peu trop persévérantes. Il nous laissa passer en nous adressant un hochement de tête lorsque nous lui montrâmes nos badges. La porte s'ouvrit sur un couloir menant à une multitude de pièces. Des fils électriques jonchés le sol et je failli me casser le cou au moins deux fois en me dirigeant vers la musique.

    Qu'est ce qui m'était passer par la tête de sortir mes escarpins ce soir? Question équilibre, il n'y avait pas pire que moi. Ah oui, c'est vrai: ils étaient à tomber, pas de mauvais jeu de mot, bien entendu. Mais ces escarpins qui m'avait couter quasiment un mois de salaire dans le bar miteux où je travaillais à Londres étaient vraiment la paire ultime. Noirs vernies accompagnés de clous à l'arrière de mon pied, ils me donnaient vraiment un air de rockeuse, surtout accompagner du slim noir, du débardeur rouge et de la veste en cuir noire que j'avais mise ce soir. Gwen, quant à elle, avait revêtu une robe rouge sang, qui moulait chaque parcelle de son corps ainsi qu'une paire de talon haut noir.

    Des employés courraient dans tous les sens et personne ne semblait faire attention à nous. J'essayais de distinguer Ellie dans la foule mais Gwen me tira par le bras pour m'attirer vers un couloir où la musique résonnait encore plus fort. En moins de deux, nous nous trouvâmes à côté de la scène, au pied des artistes. Et je compris immédiatement pourquoi ils étaient aussi célèbres ici.

    Ces mecs étaient chauds. Et dans tous les sens du terme. J'étais sure qu'une des clauses pour entrer dans ce groupe était "beau gosse, musclé et capable de mettre à terre un mannequin de chez Abercrombie". Parce que, mon dieu, ils remplissaient tous à cent pour cent ces termes. Mais ce qui me sauta le plus aux yeux, c'était à quelle point ils étaient en fusion avec leur musique. Leurs membres battaient au rythme de la mélodie. Leurs regards étaient concentré sur leurs instruments à un tel point que j'eu l'impression d'être entré par erreur dans une chambre et que des choses pas très catholiques se produisaient. Et que malgré tout je continuais à regarder.

    Ils semblaient enfermés dans leur propre monde et je compris soudain ce qui différenciait ceux qui jouaient de temps en temps pour le plaisir et ceux, qui comme eux, étaient passionnés par leur musique. On aurait dit qu'ils avaient trouvé l'amour de leurs vies et qu'ils étaient résolus à ne plus s'en séparer. La passion qu'ils mettaient dans leur art me fit des frissons qui se stoppèrent peu à peu lors de l'achèvement de leur chanson. Le public se mit à acclamer le groupe et à hurler le titre de toutes les chansons qu'ils souhaitaient entendre.

    Des pieds passèrent devant moi et mon regard fut immédiatement bloqué sur le tableau qui se présenta à moi. Le chanteur des "Omégas" marchait le long de la scène, les yeux fermés, il s'installa en face du pied de son micro et l'y plaça. La salle fut soudainement réduit au silence alors que le groupe entamait une nouvelle chanson, étonnamment différente de leurs précédentes, qui jusqu'alors étaient totalement déchaînées.