Joyeuses fiançailles

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    Je suis là, en face d'un grand miroir, en tenue de soirée. Dans 30 minutes commence la cérémonie pour fêter mes fiançailles. Tout le monde était heureux de s'occuper de la décoration au gâteau en passant par les tenues et le choix des chansons. Liam était aux anges quand il m'a annoncé que la salle des fêtes était réservée. Tout autour de moi n'est que joie et festivité et pourtant, je n'arrive pas à me réjouir. Une voix dans ma tête me chuchote de partir, de faire ce que je veux mais je ne peux pas faire ça à Liam. J'étais heureuse avec lui quand nous sortions ensemble mais depuis qu'il m'a demandé en mariage et que nous nous sommes fiancés, je ne suis plus sûr de moi. Qu'est-ce qui cloche ? Liam est beau, intelligent et si gentil... Alors pourquoi je ne ressens plus d'étincelles. Et de toute façon, c'est trop tard. Je ne peux pas tout annuler maintenant, nous avons déjà commencé à réfléchir sur l'organisation du mariage et puis, il y a cette fête où je dois me rendre qui est à l'honneur de notre amour. J'ai le regard fixe sur mon reflet et à cet instant précis, je doute. Je doute de mes sentiments, de mon mariage, de mon futur.

    Soudain, on toque à la porte. Je me retourne en sursaut.

-Entrez

-Coucou !

C'est Anne Marie qui ouvre doucement la porte et passe la tête dans l'embrasure. Elle s'est mis sur son 31. J'ai le cœur serré.

-Il y a un problème ?

-Tout le monde t'attend en bas ! Tu ne vas pas faire attendre ton fiancé !

J'ai les larmes aux yeux rien qu'en entendant cette dernière phrase mais mon self contrôle est activé.

-J'arrive tout de suite ! » Dis-je en souriant.

Anne Marie me sourit avant de fermer la porte. Je me retrouve de nouveau seule avec moi-même. Je souffle et me donne du courage avant de sortir de la pièce en direction de la fête.


   Je descends dans le grand escalier qui mène au festivité. J'aborde mon plus beau sourire tandis que tout le monde m'acclame et me prend en photo. A peine je descends de la dernière marche que Liam me prend dans ses bras. Une sensation de malaise me parcourt le corps. Je commence à discuter avec l'ensemble des convives et mon mal être s'efface petit à petit. Je parle de tout et de rien avec mes amis, ma famille et celle de mon fiancé. La soirée s'annonce bien finalement. Tout le monde à le cœur joyeux.

   Arrive enfin l'heure du repas. Tout ces plats ont l'air tellement délicieux : hachis parmentier de canard, sauté de bœuf, tomates farcies, il y en a pour tout les goûts ! Je déguste tous ces mets avec gourmandise. La bonne humeur est à l'honneur. On mange, on boit, on danse, on chante.

    Pour finir, Une superbe pièce montée blanche décorée de fleurs jaunes par milliers arrive jusqu'à moi. Je m'apprête à couper ce chef d'œuvre quand l'assemblée semble avoir une idée derrière la tête. J'entends soudainement tout le monde me demander de faire un discours. Je regarde Liam me sourire, puis un groupe de personne me pousse vers la scène. Je me retrouve seule avec un micro devant des centaines de personnes accompagnées par un long silence pesant. Au secours. Je ressors mon sourire le plus étincelant. Ça ne doit pas être compliqué je doit juste dire que mon fiancé est le plus beau, que je suis heureuse et amoureuse et que j'ai hâte de me marier avec lui. Oui c'est simple ! Je regarde Liam droit dans les yeux et prononce son prénom dans le micro. Et je parle.

   Je m'arrête. Je voit tout le monde me regarder avec incompréhension. Ils sont choqués, parlent entre eux et la famille de Liam me dévisage. Pourtant je n'ai dit que quatre mots. J'ai parlé sans réfléchir, j'ai exprimé ma pensée . En quoi c'est mal ? Qu'est-ce que j'ai dit de grave ? J'ai juste dit...

Je ne t'aime plus

   Je lâche le micro qui tombe par terre et produit un son aigu difficile pour les oreilles. Je descends de la scène, me dirige rapidement vers les escaliers et monte sous le regard perdu des invités. Je m'enferme dans la pièce ou je me suis préparée. Me voila de nouveau seule avec mon reflet dans le miroir. J'entends mes amis taper sur la porte, agripper la poignée et répéter mon prénom. Mais ma tête se tourne vers la porte de secours de l'autre côté. Je prends mon sac et fonce vers cette issue.

    Une fois dehors, je m'arrête quelque secondes mais la voix lointaine de mes amies me poursuit. Ils ont dû comprendre que je n'étais plus là. Je cours vers ma voiture, m'empresse de l'ouvrir et de m'y engouffrer. Puis je part, je fuis, en larme.


Guimauve acideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant