Rêves colorés

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   Le noir, ce noir profond. Celui qui isole, celui qui nous fait plonger dans un vide absolu. Je suis seule dans ce noir. Un long rideau me sépare de la fureur d'une ville sous le ciel nocturne. Ma chambre d'hôtel paraît être une bulle où la grande galaxie y est enfermée.

    En étoile sur le lit défait, je me livre aux souvenirs qui se dessine au plafond. Des nuances flous de jaune, rouge et bleu inspire la joie et l'humeur positive. Elle contre balance avec la tornade d'émotions, de tristesse, de colère et de honte. Des sensations dépressives émanent de moi comme un parfum acre qui, une fois les hallucinations touchées, se transforme en milliards d'étincelles. Là-haut, des mirages pourtant tous différents relatent pourtant les mêmes sentiments. Je fixe ce flou avec une béatitude qui se bat contre mes pensées les plus négatives. Ce nuage presque irréelle reprend chaque courbe, chaque mouvement, chaque parole extraits de mon cerveau. Ils me représentent, ces souvenirs. Mais je ne suis pas seule. Dans ces scènes de cinéma où la joie le plus plaisante s'exprime dans mes souvenirs, une ombre similaire à chaque rêve apparaît.

    Au début, elle est plus flou que le reste. Cela pique ma curiosité perdue dans un torrent d'émotions. Mais petit à petit les contours deviennent plus nets, les couleurs correspondent et forment une seule et même personne qu'inconsciemment je me refusais d'imaginer.

    Tous ces souvenirs prennent forme. Là nous mangeons une glace et là nous rigolons. Par ici l'odeur des chocolats chauds parviennent jusqu'à moi et par là je ressens la chaleur de ses bras quand il me réconfortait. Toute ces pensées m'arrachent des larmes retenues dans mes yeux depuis bien trop longtemps. Pourtant, je sourie. Les rêves de ce temps qui m'est si chère me font du bien. Le calme me revient. L'envie de toucher ce joyeux flou me brûle mais la peur que tout disparaît prend le dessus. Je reste donc là, immobile. Seul le soulèvement de mon ventre et de ma poitrine témoigne de ma présence dans le monde des vivants. Cette peinture féerique dégage un mélange de fumés, paillettes et de milliards de couleurs m'entoure et rend cette chambre pourtant dans le noir profond comme en plein jour. Et peu à peu, tout se dissipe en fines particules. Le noir revient mais je ne réagit pas tellement ce spectacle était beau. Je suis plongée entre le rêve et la réalité.

    Soudain, j'ouvre les yeux. De minces rayons de soleil arrivent à entrer dans la pièce. Il est 8 h, il faut que je me lève.


Guimauve acideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant