Chapitre 1

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Autour de 2heures du matin, au poste.

Affalé dans la chaise à son bureau, le jeune inspecteur jeta avec rage à travers la salle, ses multiples dossiers. Son geste le surpris lui-même, ce n'était absolument pas dans ses habitudes de s'énerver de cette manière. Il reprit peu à peu ses esprits, frotta ses yeux emplis de fatigue et de colère et dans un ultime effort, se leva tout en pensant qu'il en avait fait assez pour aujourd'hui et qu'il était temps de rentrer chez lui, laissant en plan toutes les feuilles qui jonchaient à présent le sol. Cependant, le destin en décida autrement ; dans un geste brusque, son coéquipier entra dans la salle et annonça la mauvaise nouvelle :

« -Désolé, Tommy. Mais on a retrouvé un nouveau corps mutilé. Va falloir qu'on y aille, le policer remarqua l'étrange lueur ainsi que la fatigue dans les yeux de son ami et marqua une brève pause puis reprit. J'te laisse le temps de prendre un café, mais c'est tout le luxe que j'peux t'offrir. »

Il referma ensuite la porte derrière lui, laissant Thomas encaisser seul cette nouvelle. Après quelques secondes les idées dans le vague, sa colère reprit de plus belle. Il était déterminé à trouver de nouveaux indices, bien que cela signifiait que ce meurtrier avait laissé un cadavre de plus dans son sillage.

Thomas chercha désespérément son badge et son arme de service, au milieu de tout son désordre. Il attrapa aussi sa tasse, bien décidé à le prendre, ce fichu café. A la pensée des horreurs qui l'attendait, il agréa avec lui-même, qu'il valait mieux pour lui d'avoir au moins un café dans le sang.

Il rejoignit tant bien que mal son partenaire à la machine à café, en sillonnant entre les différents petits bureaux des officiers. La nuit était très agitée pour tout le monde, il voyait ses collègues à bout de nerfs, tentant difficilement de remplir leurs paperasses qui découlaient des arrestations de la soirée, et ce, malgré les nouveaux délinquants arrêtés qui affluaient au poste. Thomas regrettait déjà le calme de son bureau, situé loin de tout ce vacarme et de cette folie ambiante.

Il soupira, remarquant que les cafetières étaient toutes vides, et que s'il voulait à tout prix boire ce café, il devrait sacrifier le précieux temps de toutes les personnes chargées de l'enquête, surtout vu à l'allure à laquelle ces fichues cafetières se remplissaient. A cette pensée, il se ravisa : « Tant pis pour le café, pensa-t-il. Ce soir encore, on tiendra avec les nerfs. »

Il tenta de déposer sa tasse dans l'évier, mais une personne vraisemblablement menottée le bouscula, engendrant la chute de cette pauvre tasse qui vint ensuite s'écraser sur le sol, s'éparpillant en mille morceaux. Thomas regarda ce spectacle d'un air dépité, mais son partenaire le décrocha de ses pensées :

« Bon Tommy, pas le temps pour le cadavre de ta tasse, là. On a un vrai corps sur lequel enquêter, à moins que tu ais besoin d'une minute pour te recueillir devant les débris ? »

Le cynisme de son collègue l'étonnera toujours, mais il ne pouvait nier qu'il avait raison. Des choses bien plus importantes étaient en jeu. Un crime les attendait et le temps leur manquait cruellement.

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