Chapitre 1

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Tout a commencé le dix-huit août 1997, le lendemain de ma naissance. Je pleurais dans mon berceau à la maternité. Je voulais que l'on me donne à manger. À seulement un jour je me montrais déjà très gourmande. Mais personne ne vint. Mes cris s'amplifiaient quand une infirmière fut enfin alertée. Lorsqu'elle me vit seule dans cette chambre de maternité, elle fut surprise de m'y trouver sans mes parents. Elle me prépara un biberon que je bus en moins de dix minutes. Il ne fallut pas plus de temps à mon père pour accourir et s'inquiéter de l'absence de celle qui était ma mère. Il salua l'infirmière, me prit dans ses bras et me serra très fort contre son cœur puis l'interrogea :

Marine n'est pas là?

L'infirmière, embarrassée, lui répondit :

Je passais dans le couloir, quand je l'ai entendue. Elle ne cessait de pleurer. J'ai vérifié, sa mère n'était pas là.

Ce n'est pas possible. Elle a dû laisser un mot ou bien elle est sortie faire un tour.

Je ne voudrais pas vous inquiéter mais Marine est encore fragile. Accoucher prématurément n'est pas dangereux que pour l'enfant. Mon père prit son téléphone et appela le portable de Marine. Quelque secondes plus tard, elle décrocha le téléphone. L'infirmière qui m'avait recouchée, s'éclipsa. Je me souviens d'une phrase que me répétait mon père quand j'étais petite : « Ta mère t'aime bien qu'elle ne puisse pas être là à cause de son travail.» Il me prit dans ses bras pour me rendormir et me susurra que tout allait bien se passer.

Une semaine plus tard, le médecin débarqua dans la chambre alors que mon père s'apprêtait à m'emmener à la maison. Il lui demanda :

Monsieur Tilner, pouvez-vous m'accorder un moment, s'il vous plaît?

Bien sûr, répondit mon père en se rasseyant. Quel est le problème?

Je ne peux pas laisser sortir votre fille aujourd'hui. Comprenez que votre fille est prématurée d'un mois et qu'elle est encore fragile. Il n'est pas possible de l'exposer à l'air libre et pollué pour le moment je voudrais la garder encore une semaine sous observation.

Je comprends, tout à fait. Je ne veux pas prendre le risque qu'elle tombe malade et ainsi mettre sa vie en danger.

Il me prit dans ses bras, m'enleva mon manteau et me remit dans mon berceau. Il s'assit près de moi et me caressa les cheveux jusqu'à ce que mes yeux se ferment.

*Vous vous demandez sûrement comment je peux me souvenir de tout cela et avec tant de détails. Eh bien lisez la suite et vous comprendrez.


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