six | THE FILE

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CHAPITRE 6
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          — NE T'INQUIÈTE PAS, il n'est pas aussi intimidant qu'on veut le faire croire.

Le sourire rassurant de Sam enveloppa France d'un sentiment de réconfort dont seul son meilleur ami avait la clef, même si l'appréhension ne quitta pas la jeune femme d'une semelle. N'ayant vu Steve Rogers qu'une seule fois, de loin, lors de leur échange de salut au musée, elle n'eut jamais pensé pouvoir un jour être en route pour le domicile du capitaine. La jeune femme avait voué sa carrière à étudier son histoire, et voilà qu'elle allait maintenant réellement le confronter, et non le chercher au cœur du bruissement des pages d'un livre.

— Je n'en doute pas, répondit-elle, suivant l'ancien militaire au tournant d'une rue adjacente. Mais je connais sa vie alors qu'il n'a aucune idée de qui je suis... Je ne veux pas en plus envahir son espace privé, enfin, je ne veux pas qu'il pense que je le fais par intérêt quelconque. Et puis, ce qu'on a à lui dire n'est pas chose aisée.

— France, ne t'inquiète pas. Il va vite se rendre compte que tu ne fais pas ça pour ton propre profit. Crois-moi, il est loin de se soucier du fait qu'on ait travaillé sur sa vie, la plupart du temps, il n'a même pas vraiment idée de son importance. Je sens que vous allez bien vous entendre. Quant à Barnes, ça peut être un bon signe, non ? Si c'est vraiment lui que tu as vu au musée, c'est qu'il doit essayer de se souvenir, suggéra le Faucon.

Justement, le duo ne tarda pas à atteindre sa destination, Sam reconnaissant l'immeuble en briques où il avait passé la soirée quelques jours auparavant et le motocycle parqué au bord du trottoir. Ayant téléphoné à Steve plus tôt pour s'assurer du rendez-vous, ils eurent convenu de s'atteler au décryptage du dossier du soldat de l'hiver le soir-même, le Faucon allant présenter son amie historienne à l'ancien soldat. Connaissant les piètres talents de cuisinier du capitaine — hormis ses fameuses pâtes aux légumes —, Sam et France étaient également passés acheter le dîner. Montant au premier étage, ils sonnèrent à la porte.

Steve, vêtu d'une chemise bleue soigneusement rentrée dans son pantalon marron, vint leur ouvrir.

— Salut Cap, le salua le Faucon d'une accolade avant de se reculer, faisant un geste de la main vers son accompagnatrice. Je te présente France Wagner, mon amie de longue date et l'un de nos seuls espoirs dans cette affaire.

— C'est un honneur, capitaine, lui tendit-elle poliment la main.

— Bonsoir, Steve la serra, regardant amicalement la jeune femme. Attendez... Vous... Vous travaillez au musée sur la Seconde Guerre mondiale ? demanda-t-il tandis qu'ils pénétrèrent dans l'appartement.

— C'est exact, hocha-t-elle la tête, agréablement étonnée qu'il s'eut souvenu de leur brève altercation. Je vous y ai vu il y a quelques jours.

— Oui, je m'en souviens. Enchanté de refaire votre connaissance, alors, dit-il avec son usuelle gentillesse.

— Je pense que le tutoiement s'impose, lança Sam depuis l'intérieur, ayant ôté ses chaussures et se dirigeant vers le canapé. Au fait, comme on pensait que ce serait utile, on a ramené le dîner.

— Merci beaucoup, répondit le capitaine avec reconnaissance, guidant France à l'intérieur. Si j'avais su, je m'en serais occupé.

— Vois ça comme un remerciement pour la dernière fois, lui assura Sam.

L'homme blond les invita ensuite sur le sofa, où, comme lorsque l'ancien militaire fut venu pour la première fois, le dossier n°17 trônait sur la table face à eux ; les plats à emporter amenés par France et Sam furent déposés derrière. Steve s'était-il seulement autorisé une minute de repos depuis son acquisition ?

TO START OVER | steve rogers [✓]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant