neuf | SOMEONE TO TALK TO

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CHAPITRE 9
someone to talk to


— DÉSOLÉ DE VENIR si tard, j'espère que je ne dérange pas trop... Je pourrais toujours revenir une autre fois, si c'est le cas.

Steve s'engagea, aux côtés de France, dans une nouvelle allée. De part et d'autre des surfaces ornées d'anciennes couvertures de journaux et de photographies monochromes, continuaient de crépiter les lointaines voix-off des bandes sonores et des vidéos, pouvant sans mal propager un frisson glacé le long des bras de quiconque n'était pas habitué à l'atmosphère solennelle du musée. À présent que l'heure de la fermeture eut sonnée, le lieu désert semblait encore plus grave que d'ordinaire, les divers artefacts et feuilles portant à elles seules la mémoire qui y était enracinée, le passé pour toujours immuable bien qu'éloigné des yeux de ceux du présent. Même la nuit, lorsque plus personne ne foulait les couloirs, un chapitre du cours inaltérable du temps demeurait cristallisé entre ces murs.

— Non, ce n'est rien.

France se tourna vers l'homme, dont l'expression se voulant aimable trahissait une once de tracas qu'elle ne pouvait pleinement interpréter — elle se doutait que cela devait avoir un lien avec le soldat de l'hiver, mais Steve ne lui avait pas encore révélé la raison de sa visite, ayant seulement demandé à parler à l'historienne. 

— Au contraire, ajouta-t-elle gentiment, je serais contente de pouvoir vous- t'aider, se corrigea-t-elle, avec quoi que ce soit.

Parler ainsi avec Captain America demeurait une chose à laquelle la jeune femme allait devoir s'habituer, le fait de côtoyer la figure qu'elle avait tant de fois étudié restant toujours, malgré la proximité de Steve et Sam, une sorte de miracle aux yeux de l'historienne. Mais ce n'était toutefois pas en temps que mythique figure que France regardait l'ancien soldat ; au contraire, elle s'était, depuis leur première rencontre, rendu plus que jamais compte du côté ordinaire, humain, du capitaine Rogers. Elle se doutait qu'il n'avait point besoin d'énièmes glorifications, de vides louanges supplémentaires à cette heure de la soirée. Oui, elle l'admirait ; et ce fut précisément pour cela que la jeune femme évita de renchérir sur les exploits de Steve tandis qu'ils achevèrent le tour des compartiments dont France devait s'occuper avant la fermeture du musée.

— J'ai commencé l'un des livres que tu m'as offerts, celui sur les différentes décades du XXème siècle, confia l'homme blond tandis qu'ils s'arrêtèrent, dans sa voix transparaissant l'attention qu'il semblait toujours porter à ceux en sa présence. Encore merci, c'est vraiment très intéressant. Sam l'a peut-être mentionné, mais j'essaye d'entretenir une liste de toutes les choses modernes sur lesquelles je devrais me pencher plus particulièrement, et maintenant David Bowie est définitivement sur cette liste, Steve offrit un sourire reconnaissant à l'historienne, sentant déjà le poids du rêve s'alléger au creux de sa poitrine ; la compagnie apaisait les maux.

— De rien, je me suis dit que ça pourrait t'intéresser. Ce ne sont pas les recommandations de livres d'histoire qui manquent par ici, répondit France avec bienveillance, suivant Steve dans la conversation qu'il avait initiée. Parlant de Bowie, je te recommande vivement Space Oddity.

Space Oddity, ça va sur la liste, acquiesça le blond, faisant référence à la liste qu'il eut élaboré dans son fidèle carnet de choses à découvrir.

Jetant un regard aux pages fourmillantes de divers noms et références, France hésita à demander à Steve la véritable raison de sa venue, soupçonnant qu'il n'avait pas fait ce chemin uniquement pour la remercier pour les livres.

— Si tu es venu concernant Barnes, se lança-t-elle, rien de nouveau ne s'est passé depuis la dernière fois. Je suis désolée de ne pas pouvoir t'en dire plus.

TO START OVER | steve rogers [✓]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant