Chapitre 20 : Consolation

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Elle hurle sa peine à s'en déchirer les cordes vocales, de multiple perles d'eaux salés dévalent sur le sol poisseux, son cœur se tord violemment dans sa cage thoracique, le monde s'est arrêté autour d'elle. Toute sa vie, elle avait tenté de fuir ses démons qui revenait toujours à la charge, tant de gens qu'elle aimait son mort à cause de sa simple existence et cette fois-ci la victime est Angélisa. Elle n'arrive plus à supporter cette horrible sensation au fond de sa poitrine, une main se pose sur son épaule tremblante puis elle se sent tirer vers l'arrière, on l'éloigne du cadavre de son amie, elle se débat férocement mais la poigne autour d'elle est bien plus forte qu'elle. Marco maintient fermement la jeune femme, ses larmes tombent sur ses bras, d'un coup elle cesse tout mouvement et appuie davantage son corps contre celui du pirate.

- Pourquoi...murmura t-elle plus à elle même qu'à lui

Il ne dit rien et se contente de resserrer sa prise, sa chemise est rapidement devenue humide mais le pirate ne fait aucun commentaire la laissant déverser ses peines, il lui caresse les cheveux en guise de soutien, son visage larmoyant est enfoui contre son torse, l'une de ses nombreuses larmes parcourt sur torse avant de s'effondrer sur le sol, Barbe Blanche contemple la scène impuissant face aux événements. La jeune femme finit par s'endormir épuisé par les émotions, le blond passe un bras sous ses genoux et l'autre autour de ses épaules, il la transporte ainsi jusqu'à sa propre chambre. S'assurant qu'elle dort profondément, il quitte sa chambre pour avoir une conversation avec le capitaine, ce dernier regarde l'étendu des dégâts, la coque est fissurée à plusieurs endroits, des tâches de sang se sont imprégnés dans les parois du plancher, des cadavres de ses fils jonchent à plusieurs endroits du navire et puis il y a Yume sortit de sa cachette fixant le corps sans vie de l'infirmière, il s'avance vers la petite blonde, il remarque que celle-ci tremble comme une feuille signe qu'elle pleure, il pose doucement et affectueusement sa grande paume sur la crâne de l'enfant, ses prunelles océans habituellement pleine de vie et enthousiaste sont ternes et dépourvu de vie, la petite se réfugie dans les bras du géant, Lilia la consolait toujours quand elle n'allait pas bien mais aujourd'hui la prêtresse n'était plus, elle avait d'abord vu Angélisa mourir puis ensuite la rouge, qu'elle considère comme sa grande sœur, le cri de désespoir de la prêtresse ne cesse de repasser en boucle dans son esprit d'enfant, elle n'oubliera jamais la chute de la prêtresse celle qu'elle admire tant.

 - Tout ira bien petite


Quelques heures plus tard

Dix de ses fils sont morts aux combats, ils sont recouvert d'un drap blanc et alignés sur le pont, tout l'équipage est réuni pour leur rendre un dernier hommage, à la prochaine île, ils feront une véritable cérémonie et les enteront là bas, des volontaires amènent les corps dont celui de la châtain dans un endroit du bateau où jamais personne ne va.

 Pendant ce temps la rouge s'est réveillée mais reste couchée n'aillant la force de rien, son cœur lui fait si mal, elle éprouve quelques difficultés à respirer, un goût amère et horrible envahit sa gorge asséchée, elle se lève prestement et rentre dans la salle de bain du second, elle rend une majeur partie de son repas agrémenté de son propre sang, elle s'essuie la bouche et passe son visage sous l'eau, elle est pâle, très pâle, ses vêtements lui brûlent la peau, elle se sent oppressée alors elle les déchire ne laissant que ses sous vêtements, elle détache ses cheveux, la prêtresse est dans un autre monde, un monde de solitude et de folie, sa peau la démangent, elle actionne brusquement le pommeau de douche, l'eau froide s'abat sur elle tel un une cascade glacé, la jeune femme ne réfléchit plus, elle est prise dans sa propre tempête, une tempête la faisant vaciller dans ses ténèbres, elle perd la foi et son âme devient aussi noir que ses abysses, ses orbes améthystes ne sont plus que de la haine et du méprisant envers autrui. Elle s'était menti trop longtemps, ce monde si harmonieux et chaleur qu'elle s'était bâtie n'était qu'un vaste mensonge, une carapace. La jeune femme entend la porte de la chambre s'ouvrit mais elle ne réagit pas, elle s'accroupit et passe ses bras sous ses genoux.

La prêtresse et le phénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant