Dans cet amas de gens, de paroles et de mots jetés en l'air, elle s'ennuyait. Elle voulait se balader, hurler les paroles des plus grandes chansons Rock. Elle voulait vivre, respirer. Aimer... L'amour, le vrai, elle ne l'a jamais connu; elle finissait lassée, abandonnée, trompée et j'en passe. Elle se sentait seule dans un monde qui nourrit l'utopie du prince charmant, de la belle en détresse. Comme pour se persuader elle-même, elle se refusait de s'attacher, de penser que la sincérité existait toujours. Alors elle se renfermait, écoutait les mêmes chansons, lisait les mêmes romans, regardait les mêmes films. Sa bulle était tout ce qui lui restait, ses proches avaient finis, les uns après les autres, par jeter l'éponge. Parfois elle se souvenait du temps où elle était entourée, emplie de nostalgie insurmontable, les larmes coulaient le long de ses joues rosées. Supporter tout ça était devenu un calvaire pour elle, ce poids était trop lourd et trop amer pour ses si petites épaules.Alors elle se noyait dans l'alcool, les drogues et les coups d'un soir ; parce que plus rien ne comptait, plus rien du tout. Même pas le soleil qui se lève ou qui se couche, non plus les rires des enfants qui jouent dans le parc ou le son des vagues qui s'écrasent sur les rochers. Plus rien ne lui donnait d'espoir, plus rien ne lui donnait cette étincelle de vie qui pourrait réveiller un mort.
Même lui était parti...
Celui qui faisait battre son cœur et ses cils, celui qui la faisait rire, chanter, danser. Celui qu'elle aimait !
Il s'est élancé dans le sombre inconnu sans elle, il l'a éjectée de son bateau pour voguer seul. Il a piétiné son corps et violé son esprit. Il a volé toutes les pensées de son cerveau pour toutes se les accaparées avant de partir sans un dernier regard en arrière, sans hésitation.
Je la vois souffrir et c'est si triste, si malsain et pourtant je ne peux rien y changer. Je ne peux l'approcher de peur de l'effrayer, je ne peux la toucher de peur de lui faire mal, je ne peux la voir que sous la forme d'un ange déchu, brisée comme de la porcelaine qu'on aurait laissé tomber puis qu'on aurait essayé de recoller, en vain.
Ses si larges ailes blanche comme la neige étaient désormais si petites et calcinées. Son auréole si flamboyante était maintenant pâle et fissurée. Son teint est blafard et rougis par les défaites de sa vie. Elle n'était plus que la coquille vide d'une petite femme bien vivante et heureuse, elle avait abandonné ce rôle à regret pour se morfondre sur le sort de son destin. Une épée de Damoclès planait au dessus de ses ambitions, elle s'apprêtait à s'abaisser afin d'apporter le coup de grâce.
Vous vous demandez sûrement comment je peux savoir comment elle se sent, ce qu'elle est vraiment. Et bien peut-être simplement parce que cette fille c'est moi, celle qui pleure dans un coin en attendant un miracle ou un signe des Dieux, s'ils existent. J'ai besoin qu'on m'aide et qu'on m'aime pour ce que je suis, j'ai besoin de me sentir vivante, qu'on m'inspire de nouveaux poèmes, des odes à la joie et non pas au malheur. J'ai besoin d'être importante, de marquer les esprits, j'ai besoin d'exister partout, dans toutes les dimensions possibles, dans tout les mondes. Alors offre moi ton âme, ton cœur et ton corps. Place en moi tout ce que tu veux, explose mes idées noires et mes désillusions. Prends moi dans tes bras et dis moi que je compte, que tu me voies. Explique moi les couleurs de ton arc-en-ciel, les significations de chacune de tes cicatrices, de tes grains de beauté.
Fais moi vibrer entièrement par le son de ta voix et fais moi défaillir sous tes doigts. Possèdes mes démons et domine-les, effraie les monstres qui logent dans ma tête et fais sombrer l'empire de mes échec par la grandeur de l'étendard de ton amour. Je fais de toi ma muse, mon inspiration divine, celle qui transcende mon âme toute entière, qui transporte mon esprit sur les plus belles hauteurs, qui fait divaguer mon esprit dans des atmosphères si nostalgiques.
Aime-moi, déteste-moi, mais fais de moi l'objet de tes rêves, celle dont tu tais le nom de peur de rougir, celle dont tu n'oses pas parler car ton cœur s'emballe en m'imaginant, celle qui te coupes le souffle à la vue. Je veux avoir cette place, je te veux.
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La Tragédie qu'est ma vie
Short StoryUne relation en cinq actes, haute en drame et en mots.