Aime-Moi Demain

C H A P I T R E 2

J'ai tout de suite lâché la main de Marco dès qu'on est sorti des toilettes. Heureusement que personne n'a fait attention à nous, car de nos jours, voir des filles qui sortent des toilettes en tenant la main d'un garçon c'est pas très flatteur. On a jamais été proches Marco et moi mais à cette fameuse soirée je sais pas comment mais on s'est rapprochés. Je sais qu'on a rien fait de stupide mais il y a comme un truc entre nous.

Je m'étais disputé avec Noah, et Dieu seul sait combien je déteste ça, Jade avait disparu des radars du coup je me suis mise à boire je ne sais quoi pour faire passer le temps. J'ai cherché un coin tranquille pour pouvoir dessoûler un peu, du coup je suis allée dans la dépendance des Harris et c'est là que je l'ai vu puis plus rien. J'avais le cerveau en compote et j'arrive pas à me souvenir de tous les détails mais, j'ai cette image de lui et moi assis sur le canapé avec les genoux qui se touchent. Le lendemain je me suis réveillée dans ma chambre.

Avant ça on ne s'adressait quasiment pas la parole, même en étant dans la même classe... on s'adressait à peine un regard. On dirait qu'il a fait une mise à jour de lui-même, il s'est coupé les cheveux, il n'a plus de boutons, il a une petite barbe naissante sur son menton et un peu sur ses joues et il est carrément plus musclé qu'avant. Son charisme pourrait mettre à terre celui de tous les autres garçons de ce lycée. J'observe ses bras musclés et la façon dont ses veines ressortent sur ses avant-bras. Et merde... bien que j'aie du mal à l'admettre il ne me laisse pas de marbre et ça, c'est la dernière chose qu'il me faut. J'ai pas besoin d'avoir le cœur brisé et pleurer toutes les larmes de mon corps, et même s'il n'a pas ces fameuses caractéristiques du bad boy, tôt ou tard il le fera. Les garçons ont beaucoup d'imagination, ils trouveront toujours un moyen de te briser le cœur et toutes ces merdes.

Il s'arrête devant la salle et tend un bras en me faisant signe d'entrer avec un petit clin d'œil. Sérieux ? Tu peux te le garder ton clin d'œil.
Lorsque je suis rentrée dans la salle, Jade m'as regardé avec les gros yeux et un sourire d'une oreille à l'autre. Inutile de dire qu'elle ressemble à une psychopathe. J'ai pris mon courage à deux mains et je suis partie m'installer entre elle et Noah, ignorant tous les regards sur moi. J'ai évidemment pas loupé celui de Raven qui me fusillait de toutes ses forces. J'ai sorti ma trousse et mon bloque notes en attendant le professeur.

J'ai toujours été une bonne élève à l'école même si j'ai eu mes haut et mes bas. Parfois j'ai du mal à suivre certains cours mais rien de bien méchant. J'ai toujours voulu suivre les traces de mon père car déjà petite je lisais les dépositions ou les cas judiciaires avec lui. Il travaillait tard la nuit et lorsque j'arrivais pas à dormir je partais dans son bureau, il me faisait assoir sur ses jambes et il lisait avec moi et m'expliquait tout ce que je comprenais pas.

Mes pensées sont interrompues par l'arrivée de Mme Lee, notre professeure principale mais aussi prof de physique. Elle a son petit caractère et elle est très spéciale, mais je l'aime bien. « Bonjour à tous, inutile de me présenter vous me connaissez tous, Mme Lee pour ceux qui ont eu le courage de m'oublier en trois mois de vacances scolaires. Inutile de vous préciser que cette année et une année cruciale pour vous, qui déterminera qui vous êtes, ce que vous valez et ce que vous foutez en dehors de mon cours. Je sais que vous n'aimez pas ce cours autant que je ne vous aime pas vous mais c'est comme ça. Tout ce qui m'intéresse c'est que vous vous teniez à carreau et que vous bossiez pour intégrer l'université de vos rêves, bien évidemment pour ceux qui veulent poursuivre. C'est pas la peine de venir pleurnicher dans mon bureau à la fin de l'année pour avoir une lettre de recommandation parce que, c'est le cas de le dire, je ne le ferai pas. En vingt-cinq de carrière je peux compter sur les doigts d'une main le nombre de lettres de recommandation que j'ai fait pour mes élèves. Trois pour être honnête. » Elle enlève son gilet et s'assoit sur le bureau, face à nous. Sa frange lui retombe sur les yeux lorsqu'elle se penche en avant pour mieux nous regarder tous.