Aime-Moi Demain

C H A P I T R E 9

Cela fait déjà une heure que nous sommes en train de parcourir le documents pour rechercher un quelconque élément qui pourrait disculper Ivan, l'ami de mon père. Je suis épuisée et j'ai mal au crâne. Clairement ce boulot n'a pas l'air aussi facile qu'on pourrait le croire. J'arrive à peu près à comprendre ce que traverse papa chaque jour. Lorsque je lui ai dit que je voulais faire les mêmes études que lui, il m'avait déjà prévenue. « Celia, ça sera tout sauf facile » disait-il sans cesse. Et aujourd'hui j'ai eu un avant-goût de ce que pourrais être ma vie plus tard. Il faut que je pèse le pour et le contre de tout ça, mais il me reste encore quelques mois... avant de faire la demande d'admission. Ce qui m'attriste le plus, c'est le fait que je serai éloignée de ma famille. L'université de mes rêves se situe à Jacksonville, et je serai dans l'obligation de trouver un logement à côté du campus. Mais une chose est sure, je rentrerai tous les week-ends à la maison. Je suis très attachée à ma famille clairement et...

« Allô la terre ? » Le stagiaire me balance un feuille sur le visage pour me ramener sur terre. Je ne m'étais pas rendue compte que j'étais partie dans un trip. Il pose les coudes sur la table et son regard inquisiteur s'incruste dans le mien. « Du coup ? On va manger quelque chose ou pas ? »

Je réalise enfin qu'il est en train de parler et me concentre sur ce qu'il vient de me dire. « Pourquoi j'irai manger quelque chose avec toi ? » Je regarde mon téléphone pour contrôler que personne n'ait essayé de me joindre, puis reporte mon attention sur lui.

« Parce que je viens d'entendre ton ventre faire un bruit monstre, mais surtout parce que je réfléchi mieux le ventre plein. » Il n'a pas tort. Je ne serai pas contre une pâtisserie. Je regroupe toutes les feuilles éparpilles et les remets dans la pochette. Il me fait signe de lui donner le dossier et même pas cinq secondes plus tard il me l'a déjà arraché des mains. Je le regarde offusquée et croise les bras sous ma poitrine.

« Tu aurais pu me le demander, tout simplement. » Je contourne le bureau pour me planter devant lui, et c'est la chose la plus ridicule que j'ait fait. Je fais un mètre et trois pommes, alors que lui il faut deux têtes de plus que moi. Son regard tombe sur le décolleté peu échancrée de mon chemisier, inutile de dire qu'il n'y a pas grande chose à regarder là-dedans. Il se frotte le menton puis soulève lentement son regard vers mon visage sans manquer un centimètre de ma peau. Je rêve ou il vient de le relooker ? Cela dit, même si je n'ai aucune expérience en la matière, il a l'air d'aimer ce qu'il voit et j'ignore pour quoi mais... j'aime ça.

« C'était plus drôle de te voir énervée pour rien du tout. » Je me surprends à détailler sa mâchoire bien dessinée, tapissé d'une barbe courte de trois jours, ses lèvres étirées en un sourire fourbe. C'est à ce moment-là que je détache mes yeux de lui. Je n'ai aucunement l'intention de satisfaire son ego.

« Je pense que mon père a peut-être oublié de mentionner qu'il ne faut pas me chercher. »

« Quoi ? Tu vas me casser une côte aussi ? » Sous le choc je fais trois pas en arrière, je bute sur le bureau. Quoi ? Ça va apparaître sur les journaux aussi ?

« Et toi, comment t'es au courant de cette histoire ? » je pose le mains sur le bureau derrière moi pour me soutenir.

« Carlos était furax ce jour-là. Il a suffi de trois appels téléphoniques de quarante-cinq secondes chacun pour te tirer d'affaire. Estimes-toi heureuse que ton père ait autant de connaissances. » il prend son sac pour y ranger les dossiers du client avec un mouvement d'hésitation.

« Non, oublies. Je te dépose chez toi. Je connais un ami qui pour m'aider à ... » il regard le dossier de Ivan. Son regard se fait préoccupé et j'ai l'impression que ça n'est pas un bon signe.