Partie III

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             Et pendant presque la moitié du trajet il n'avait pas dit un mot. Je ne me risquerais pas a penser que nous étions proche, ni même amis. Mais je devais avoué que quelque chose me liait à lui. Une forme de rivalité, du moins pour ma part. Mais de son côté ça restait un mystère. Ma théorie était que Momoi l'avait convaincu—par je ne sais quel moyen— de passer à l'entrainement ce soir. Un entrainement qu'il s'appliquer à sécher quotidiennement. En fait je crois même que nous étions dans la même classe, mais je ne l'avais pas vu depuis mon arrivée. Et puis il ne se serait pas embêté à me raccompagner si il n'avait pas une raison. De plus il marchait à mon rythme, ce qui ne lui ressemblait pas du tout.

- A ce qu'il parait, le basket et toi c'est fini ? dit-il au bout d'un moment.

Je sorti brusquement de mes pensées. Momoi lui avait fait son rapport.

- Non, répondis-je. Pas pour ci-peu.

- C'était quand-même une sacrée chute que tu nous a fait, ajouta-il en baillant.

Il marchait les mains derrière ma tête, il en avait toujours rien à foutre.

- Je suis pas la première à qui ça arrive, répondis-je du tac au tac.

- Ça m'a surpris venant de toi, avoua-t-il d'un ton plus sérieux.

C'est vrai que j'étais tombé de haut après les conclusions des examens. J'avais pratiqué le Judo bien avant le basket. J'avais appris à tomber bien avant d'avoir un ballon dans les mains. Nous nous arrêtâmes devant le terrain de basket du quartier. C'est ici qu'Aomine et Momoi m'avait vu tomber des centaines, voir des milliers de fois, et de plus haut que le soir de la finale, sans jamais rien me casser.

- On est jamais à l'abris d'un accident, tentais-je de conclure.

- Bah t'as merdé grave alors, lança-t-il.

En face de nous, des jeunes étaient en train de disputer un match. Là, accouder contre la rambarde qui faisait le tour du terrain, les souvenirs me revenaient.

J'avais sauté par-dessus cette même rambarde sans  la toucher pour la première fois à l'âge de cinq ans. Pourtant j'en était plus petite. Rien ne me faisait peur à l'époque. Sauter une fois ma taille n'était qu'une formalité. Je me sentais tellement pathétique, en n'osant même pas m'imaginer la franchir de nouveau.

Daiki enfouit sa tête dans ses bras en soupirant longuement.

Lui aussi avait l'air d'avoir baissé les bras. Manifestement, il n'avait toujours pas trouvé un joueur à sa hauteur. Lorsque nous étions plus jeunes, il aurait sauté sur n'importe quelle occasion pour jouer. Même si ce n'était que pour ce donner en spectacle. J'eu un pincement au cœur en remarquant qu'il ne cherchait même pas à regarder le match qui se déroulait face à nous.

- T'as de la chance dans ton malheur, murmura-t-il.

Son ton m'interpela. Je cru reconnaitre de la tristesse dans la voix du basketteur auquel le tallent inégalable faisait aujourd'hui défaut.

- T'as toutes les cartes en mains, ajouta-t-il en relevant la tête suffisamment pour croiser mon regard.

Je détournai rapidement les yeux, ce qui sembla le faire réagir. Il se redressa d'un coup sec, s'accaparant toute mon attention. Il semblait en colère.

- T'as pas intérêt à abandonner !

- J'ai jamais dit que j'abandonnais, commençais-je.

Les écorchures sur les genoux [ Kuroko's  basket]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant