Évasion [HS]

Chapitre 14 - Rapprochements

La boule dans le bas de mon ventre ne cesse de grossir. Le temps passe et je ne sais toujours pas si je dois aller voir le fils de mon patron. Cinq minutes, c'est le temps qu'il me reste pour prendre cette décision.

Je lui en veux d'être passé chez moi et d'avoir fait naître des soupçons chez mon père. En même temps, ce qu'il a fait venait d'une bonne intention, j'en suis certaine même. En ce moment, je ne comprends même pas mes propres décisions, alors je ne pourrais pas juger celles de l'anglais. De plus, cet argent, j'en ai vraiment besoin.

Je regarde à nouveau l'heure sur l'écran de mon ordinateur. C'est le moment, alors je me lève et je sors de mon bureau en prenant bien soin de regarder s'il n'y a personne dans les parages. Je monte sur les marches de l'escalier pour me rendre au bureau de Harry qui est au deuxième étage. Je prends une grande inspiration pour faire évacuer mon stress et je frappe trois fois sur la porte.

- Entrez. Me dit une voix grave de l'autre côté.

Je prends à nouveau une énorme inspiration et je termine par ouvrir la porte qui se trouve devant moi. Harry est assis sur sa chaise derrière son ordinateur. Il lève ses magnifiques yeux verts pour les axer directement dans les miens. Je sens mon cœur manquer un battement. J'essaie de respirer normalement en avançant vers lui.

- J'ai vu ton mot, je commence à lui dire. J'ai aussi eu ton enveloppe et mon père s'est posé beaucoup de questions en voyant que tu m'apportais de l'argent, si tu vois ce que je veux dire.

Il ne peut s'empêcher de faire courber le coin de ses lèvres.

- Alors, c'était pourquoi ce petit mot ? Je lui demande en gardant mon sérieux.

Il se racle la gorge avant de se mordiller la lèvre du bas. Ce simple geste, aussi petit soit-il, fait revirer mon estomac dans tous les sens. Je reste devant son bureau en attendant sa réponse, pendant que lui, baisse le regard sur mes lèvres.

- Je voulais seulement te dire que tu n'as plus à t'en faire pour Chad, il ne te touchera plus jamais. M'avoue-t-il en se levant.

Il fait le tour de son bureau puis il s'arrête droit devant moi. Je le fixe tout en cessant de respirer.

- Est-ce que Chad a un lien avec ton arrestation ? Je lui demande avec courage.

Mes mains deviennent moites et tremblantes. Je ne pense plus à rien, puis j'attends impatiemment sa réponse.

- Peut-être. Dit-il.

A-t-il fait ça pour moi ? Il est allé jusqu'à se mettre lui-même en danger, enfin jusqu'à risquer la prison du moins.

Il baisse à nouveau le regard sur mes lèvres avant de le remonter à yeux. Je serre mes mains pour les empêcher de trembler. Il avance d'un pas dans ma direction minimisant l'espace déjà court qu'il y avait entre nous. Je peux maintenant sentir son souffle chaud sur mon visage me laissant même flairer son haleine mentholée.

- Tu ne dis rien ? Me demande-t-il.

- Tu ne m'as rien dit non plus, tu as été plutôt vague dans ta réponse, je dis.

Un sourire se forme sur son visage laissant paraître une fossette sur chacune de ses joues.

- Ce n'est pas faux. Ajoute-t-il.

Il lève son bras droit pour soulever mes cheveux et les envoyer vers l'arrière. Mon cœur bat de plus en plus vite, pour être plus précise, je crois qu'il n'a jamais été aussi rapide. Il déplace son visage à proximité de mon coup.

- Je l'ai labouré. Chuchote-t-il près de mon oreille créant des frissons sur tout mon corps.

Il recule son visage et il rive son regard à nouveau dans le mien en laissant glisser ses doigts sur tout le long de mon bras. À ce moment précis, je peux ressentir l'électricité se former entre notre frôlement de peau. Je regarde son mouvement jusqu'à ce qu'il retire ses doigts de sur moi. Je ravale ma salive avant de le regarder à nouveau droit dans les yeux.

- Tu as vraiment de magnifiques yeux bleus, Maya. Me complimente-t-il avec tout le sérieux du monde. Ils me rendent complètement fou.

Mes joues commencent à s'enflammer. Je ne sais plus comment me tenir et je ne peux conserver en moi tout l'effet qu'il me fait.

- Je dois retourner travailler. Je lui apprends en m'éloignant difficilement de lui.

Il s'assied sur le coin de son bureau tout en m'observant.

- Tu n'as pas le droit de prendre une pause ? Me demande-t-il en glissant la main dans sa chevelure ondulée.

- Eum, je... Dis-je en béguayant.

Il crache un sourire avant de plisser les yeux.

- Est-ce que je te stresse ? Il me demande en déposant ses mains, sur le bureau où il est accoté, de chaque côté de son corps.

Je passe ma langue sur mes lèvres, car le seul fait qu'il ait remarqué mon stress augmente encore plus ce sentiment. Je me retourne pour être à nouveau face à lui et j'avance de quelques pas.

- Pourquoi changes-tu tout d'un coup d'attitude envers moi ? Je lui demande en penchant légèrement ma tête sur le côté.

Harry se redresse et avance, lui aussi, de quelques pas dans ma direction.

- Parce que je me suis rendu compte que tu te souciais de moi, et ce, depuis que tu es entrée dans cette maison. Même quand j'étais un vrai trou du cul avec toi. Il n'y a personne qui s'inquiète pour moi comme tu le fais, enfin depuis que ma mère est retournée vivre en Angleterre. M'avoue-t-il continuant d'avancer tranquillement. Puis, sans m'en rendre compte, j'ai commencé à me soucier de toi aussi.

Les clignements de mes yeux sont plus rapides en remarquant qu'il est à nouveau très proche de moi. À ce moment précis, j'ai l'impression que nos deux âmes en font qu'une.

- Elle te manque, ta mère ? Je lui demande.

- Énormément, je la vois très rarement. Je reste ici pour m'assurer que mon père ne finisse pas par posséder entièrement l'entreprise que ma mère a mis tant de mal à créer. Me confie-t-il. Tout ce que je m'efforce a faire, c'est pour elle. Mon père l'a complètement détruite.

Je lui fais des signes de tête pour lui montrer que je suis attentive aux confessions qu'il me fait. Je suis surprise, mais contente qu'il me fasse une telle confiance soudaine.

Il me fait un sourire avant de reculer d'un pas. Son geste de réticence me surprend, mais je le comprends du même coup. Ce moment d'échange de mots nous rapproche plus que les gestes.

- Tu es une personne formidable Maya. Ajoute-t-il.

Je lui fais, à mon tour, un sourire.

- Je crois aussi qu'au fond, tu es une bonne personne Harry. Je lui avoue en jouant avec mes cheveux blonds.

- Je n'en suis pas certain pour être honnête, dit-il en faisant disparaître sa joie. Je ne vais pas te retenir plus longtemps, tu devrais retourner travailler.

J'acquiesce d'un signe positif de la tête avant de sortir de son bureau. Je descends l'escalier. Rendue au bas de celui-ci, je tombe nez à nez avec mon patron. Mon souffle s'arrête brusquement.

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NDA : J'espère de tout coeur que ce chapitre vous a plu ! C'est mon préféré jusqu'ici ! On voit qu'ils commencent à tomber tranquillement amoureux ! Dites-moi ce que vous en pensez !🌹

Un énorme merci à rorogaga qui corrige mes textes avec une énorme gentillesse !