Chapitre 3

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Harry et ses deux compagnons se redressèrent pour regarder l'homme qui avait parlé. C'était un homme très grand et imposant, un peu rond avec un nez retroussé qui faisait penser à un groin. Dès qu'il l'eut vu, Sean sut qu'il ne l'aimerait pas. Il regardait, les nouvelles recrues, dont Harry, comme des déchets, des boulets qu'il allait falloir traîner et à qui il devrait apprendre le métier dangereux d'Auror alors que lui-même ne devait pas être autre chose qu'un bureaucrate peu capable sur le terrain

- Bien, comme vous le savez, vous avez tout trois réussi vos tests pour devenir Auror. Alors on va tout de suite se mettre d'accord, ce n'est pas parce que vous avez réussi les examens que à mes yeux vous êtes Auror, vous n'êtes que de la bleusaille qui ne vaut rien pour le moment. Mais même si vos vies ne valent pas grand-chose, je vous interdis de mourir, vous avoir dans mes rangs ce n'est déjà pas un cadeau alors pas besoin de paperasse en plus. Ok ?

- Oui monsieur. Acquiesça le garçon, effrayé par le pourceau.

- Hmph, si vous le dites. Esquiva la jeune femme assise à côté de notre héros, qui, d'ailleurs, se contenta d'un haussement de sourcilles, peu convaincu par la pédagogie de l'homme.

- J'attends de vous des résultats concluants si vous ne voulez pas être mis sur la touche. Bien maintenant que tout est dit permettez-moi de me présenter, je suis Samuel Ombrage, votre nouveau chef de section. En entendant le nom honnit, le brun manqua de s'étouffer avec sa propre salive. Le père de la pire prof qu'il ait eu était, d'un, Auror, donc responsable de la justice et de deux, son supérieur hiérarchique. Pourquoi le destin aimait -il à ce point l'ironie ? Je vais aller chercher vos nouveaux uniformes, attendez-moi là et ne touchez à rien. C'est clair ?

Il n'attendit même pas la réponse de ses désormais subordonnés qu'il sortit de la pièce d'un pas bourru et claqua la porte.

- V-vous avez vu comment il nous a parlé ? S'indigna faiblement le jeune homme.

- Que veux-tu, je cite : « les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnait ». Ricana la brunette. Je m'appelle Zoé au fait. Zoé Janssens.

- Janssens, c'est Belge ça nan ?

- Effectivement petit génie, C'est quoi ton blaze ?

- Je m'appelle Thomas Lewis. Mais, si t'es belge, pourquoi t'as passé le concours de Grande-Bretagne ?

- En fait, mes parents sont un peu snobs, ils voulaient absolument que je fasse mes études dans l'une de grandes écoles d'Europe et quand j'ai été renvoyé de Beauxbâtons, ils m'ont transféré à Poudlard.

- T'as été renvoyée ?! Mais pourquoi ?

-Ça, je te le raconterai peut-être un jour, si tu es sage. Elle se tourna vers Harry qui s'était complétement désintéressé de la conversation et se concentrait plutôt sur les potentielles issues de secours de la pièce. Et sinon, tu comptes ouvrir la bouche à un moment ou un autre ou nous, pauvres mortels ne somment pas à la hauteur pour que tu daignes nous indiquer ton prénom ? Harry se retourna vers ses collègues, placide.

- Désolé, je ne voulais pas être impoli. Je m'appelle Sean Devis.

- Ce n'est pas toi le lord qu'est miraculeusement réapparu après plusieurs mois de silence radio ? L'ancien Gryffondor retint un soupire, il n'avait pas pris en compte la médiatisation que la disparition du vrai Sean devis avait engendré.

-Ça se pourrait bien.

- Mais- mais comment as-tu fait pour t'échapper ? C'est incroyable ! Le jeune Potter se permis un petit sourire.

- Ça, je te le raconterai peut-être un jour, si tu es sage »

Il ne fallut que quelques minutes à leur nouveau chef de section pour revenir avec les encombrantes robes pourpres des Aurors. À la fin de leur entretien Ombrage demanda à notre jeune héros de rester. Sean attendit donc que ses collègues sortent avant de se tourner vers son chef.

- Je sais pas ce qui tu penses êtres, Devis, mais c'que j'sais c'est que ça fait une putain de semaine que les Langues de plomb parle que d'toi. Sache une chose, gamin, je ne t'aime pas pour moi t'es rien d'autre qu'une mouche à merde qui cherche la reconnaissance là où il n'y a pas de place pour elle. Alors saches qu'à la première occas' je t'envoie le plus loin possible de mes pattes et je te jure qu'à la première connerie, tu dégages. Grogna Ombrage avec un rictus de dédain.

- Message reçu CHEF ». Rétorqua Harry, le coin des lèvres relevés en un rictus digne de Rogue.


En sortant du bureau Devis ne s'attendait pas à tomber sur Thomas et Zoé qui lui proposèrent de continuer de faire connaissance autour d'un bon café ce qu'il accepta avec joie. Le trio discuta pendant près d'une heure et demie au Chaudron Baveur et en remontant dans sa chambre, pour la première fois depuis longtemps, il se sentit bien. Il appréciait l'humour acéré de la brune et la douce pudeur de Thomas. Il ne pouvait s'empêcher d'associer leurs différents traits de caractères à ses amis d'autrefois et, au détour d'une phrase, avait parfois l'impression de retrouver Ron, Neville, Hermione ou bien Ginny ce qui soulageait quelques peu le vide qui creusait sa poitrine.

Mais, un matin, vers 4h et quelques, il se réveilla en sursaut, les draps trempés de sueur et le vestige d'un rêve, brumeux, imprécis, certes mais qu'il avait déjà vu... Ce n'était pas un rêve et pourtant... c'était impossible, il était libre, il l'avait détruit. Il avait brisé ce foutu lien ! Alors pourquoi ? Pourquoi venait-il de sortir de la tête de Voldemort ?

Choqué par sa vision, il hésita à se faire porter pâle mais un courrier urgent d'Ombrage le sommait de venir le rejoindre à son bureau. Il s'y rendit, la mort dans l'âme et regretta très vite de ne pas être rester au creux de ses draps.

« Devis, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne c'est que je vais être débarrassé de ta petite tête. La mauvaise c'est que ce ne sera que pour un an. Le comité s'est réuni hier pour prendre des initiatives face à la menace que les partisans de tu-sais-qui sont pour les élèves de l'académie Poudlard. Ainsi, il a été décidé qu'une faction d'Aurors seraient dépêchée sur place pour assurer le bon déroulement de l'année scolaire. Dumbledore a accepté à condition que les trois Aurors requis servent à la pédagogie. Vous vous répartirez, O'brien, Scott et toi les différents niveaux pour le cours de défense contre les forces du mal. J'ai déjà contacté les deux Aurors avec qui tu partageras ta mission, tu t'occuperas des cours des 5ième, 6ième et 7ième années. Déblatéra Ombrage avec un sourire mauvais. En revanche, tu ne pourras pas rencontrer le dirlo avant la rentrée. Il te reste un mois d'entrainement au bureau puis une semaine pour préparer tes cours... Bonne chance. Maintenant sors, moins je vois ta tête mieux je me porte.

Pas un mot ne passa la barrière de ses lèvres. Ombrage n'avait aucune idée d'à qu'elle point sa bassesse était cruelle. Mais, de toute façon, s'il l'avait su, ça ne lui aurait fait que plus plaisir. Ses parents, son parrain, Remus, Dumbledore, Rogue... il allait tous les revoir sans qu'ils ne puissent jamais savoir qui il était. Si quelqu'un écrivait un livre dont il était le héros, il y avait peu de chance que ce soit autre chose qu'un vaudeville sordide. Le cœur lourd, il rejoignit son groupe d'entrainement. Ses poings remplaçants les mots, il tenta du mieux qu'il put d'extérioriser les émotions que lui inspirait cette mission. Le coup de massue qu'il s'était prit un peu plus tôt, relayant au second plan une information pourtant capitale... Le Voldemort de cette époque et lui partageait un lien psychique qui, même s'ils ne leurs permettait pas de prendre le control de l'autre, lui donnait tout du moins accès à sa tête.

Un nouveau prof de DCFM.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant