Chapitre 1

6.5K 322 54
                                    

Des murmures, faibles, certes, mais suffisamment présents pour que le jeune Potter prenne conscience qu'il n'était pas seul dans la pièce. Allongé, le visage contre terre, en position de vulnérabilité, son premier réflexe fut de ne surtout pas bouger. Le seul avantage qu'il pouvait encore avoir été de laisser ses adversaires penser qu'il était toujours inconscient, s'ils ne l'avaient pas attaqué alors qu'il était à ce point vulnérable, il y avait peu de chances qu'ils se mettent soudainement à le faire sans qu'il ne leur ait donné de motif valable. Il essaya de toutes ses forces de se concentrer sur leurs paroles, mais leurs voix étaient trop basses pour qu'il puisse comprendre quoi que ce soit.

Il sentit le pas lourd de l'un d'eux se rapprocher, probablement un homme de grande taille. Quand il le sentit presque coller à son corps, à quelques centimètres à peine, dégainer sa baguette, il lui sauta à la gorge, tordant son poignet et se saisit de l'arme pointée sur lui d'un mouvement vif. Il se glissa derrière lui et l'immobilisa, son bras dominant, tordu dans le dos et sa propre baguette appuyée contre sa gorge. En un clin d'œil, les trois autres sorciers l'encerclèrent, baguettes levées contre lui.

« Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ?

L'Auror prit le temps d'analyser les opposants qui lui faisaient face, l'un d'entre eux portait l'uniforme sobre et sans ornement des langues de plombs et les deux autres, tout comme celui qu'il tenait contre lui, le rouge pourpre des Aurors. Deux hommes et une femme, à l'air peu amène et corps aux aguets, prêts à le neutraliser à la moindre menace. Ils se trouvaient au beau milieu d'une salle sombre dont il ne distinguait pas les contours. L'arche avait disparu... Tout comme la langue de plomb qui l'avait accompagné. Plus troublant encore, il ne reconnaissait aucun des visages de ceux qui étaient vraisemblablement ses collègues. Sans oublier que les robes qu'ils arboraient avaient été remplacées vers l. a fin de la guerre par des treillis plus sobre que les anciens uniformes. Se pourrait-il que... les langues-de-plombs aient réussi ?

Flash-back :

Harry examinait son supérieur, sourcille froncés, attendant qu'il lui annonce que cette « solution miracle » n'avait jamais existé et qu'il ne s'agissait que d'une farce de (très) mauvais goût.

« Rassurez-moi, c'est une plaisanterie ?

- Monsieur Potter, ai-je vraiment l'air de rire ?

- Vous ne pouvez pas prendre cette histoire au sérieux ! C'est grotesque.

- C'est, pour le moment, la seule solution que nous allons. Le monde sorcier est en train de dépérir ! Nous ne pouvons pas nous permettre de creuser encore plus la dette actuelle du gouvernement.


- Nan, bien sûr... C'est vrai que construire une arche mystique, supposément capable de faire voyager dans le temps n'a rien dû vous coûter. Grommela Harry.

- Monsieur Potter, malgré l'incongruité de la situation, je reste votre supérieur hiérarchique alors veillez à garder vos commentaires spirituels pour vous.

- Mais enfin, vous ne pouvez pas sérieusement penser que revenir trente ans dans le passé pour détruire Voldemort avant son associons soit la meilleure option ?!

- Peut-être pas en effet, mais c'est la seule qu'on ait ! Miller, les yeux cernés, passa une main lasse sur son visage buriné. Écoutez, si j'ai fait appel à vous, je ne vais pas vous le cacher, c'est é
videmment parce que vous avez déjà vaincu le seigneur des ténèbres, mais pas seulement. Vous avez aussi fait vos preuves en tant qu'Auror et, malgré votre insolence chronique, j'ai suffisamment confiance en vous pour vous confier cette tâche.

-...

- Nous savons tous deux que plus personne ne vous attend chez vous depuis quelques années déjà. Nous ne connaissons pas tous les effets du voyage temporel, nous n'avons que les bases théoriques... Je vais être honnête avec vous, il est plus que probable que vous ne puissiez pas revenir à notre époque.

- Avec tout le respect que je vous dois, pourquoi devrais-je encore me sacrifier pour le monde sorcier ?

- Parce que c'est ce que vous avez accepter de faire en rejoignant les rangs des Aurors. Si vous ne l'étiez pas devenu, je ne vous l'aurais pas demandé, je considère que vous avez déjà bien assez remplis votre quota d'héroïsme, mais vous avez choisi de devenir Auror et cela implique le sacrifice de sa personne pour la sécurité et le bien-être de la population. Maintenant, la question est de savoir si oui ou non, vous êtes prêt à accomplir le serment que vous avez fait en entrant à l'académie.

- Très bien, si, par miracle, cette « arche temporelle » m'envoie dans le passé, je tuerais « le plus grand mage noir de tous les temps dans l'œuf » mais si j'y parvins, je veux que vous protégiez tous mes êtres chers, au péril de votre vie. Ils se sont déjà sacrifiés une fois pour que vous puissiez continuer la vôtre, ils méritent qu'on leur rende honneur.

- Qu'il en soit ainsi. »

Deux jours plus tard, sa fortune répartie entre diverses associations, ses propriétés vendues, ses comptes clôturés, une bourse sans fond au creux de sa poche, il avait rejoint Miller qui l'attendait pour le conduire au département des mystères avant de le laisser en compagnie d'une langue de plomb que le brun ne connaissait pas. Le sorcier avait suivi cette dernière dans ce qui semblait être un donjon décoré de mille-et-une mosaïques représentant des runes et des scènes de combats mythique. Au centre de la pièce, se tenait, droite et fière, une imposante arche de marbre blanc dressée sur ce qui semblait être une sorte d'immense horloge. Le fonctionnaire le plaça au centre de ladite arche, ainsi, son souvenir s'achevait sur la voix lointaine et gutturale de la langue de plomb alors qu'il tombait paisiblement dans un sommeil sans rêve.

Fin du Flash-back.

« ... Répondez bon sang !! Le sauveur, releva le menton et questionna d'une voix impassible.

- L'un de vous pourrait-il me donner la date exacte je vous prie.

- Pardon ? Harry soupira et en preuve de bonne volonté, desserra la prise qu'il avait sur son otage et le laissa se précipiter vers ses collègues... Lui tournant le dos. *Typique* ne put -il s'empêcher de penser. Du bout des lèvres, l'un des Aurors lâcha.

- Nous sommes le 8 juillet, 1977. »

1977 ?! Il était arrivé une décennie trop tôt ! Il sentit la panique s'insinuer dans ses veines tel un poison mais tenta, du mieux qu'il put de masquer son trouble.

« Un problème ? Le cerveau en surchauffe, le jeune Potter échafauda un plan, qui, il s'en rendit compte trop tard, n'aurait jamais dû percer la barrière de ses lèvres.

- J-Je, j'ai été enlevé ! Je n'ai aucune idée de la durée de ma captivité, mais plusieurs Mangemorts s'en sont pris à ma famille et je n'ai eu jusque-là aucun moyen de communiquer avec le monde extérieur. Il eut tout juste le temps de s'engouffrer dans la faille des barrières d'Oclumencie de l'homme qu'il avait menacé pour entrapercevoir un nom. Je m-m 'appelle Sean Devis.

- L'héritier de la maison Devis ?!

- Celui-là même. Il n'avait qu'à espérer que sa maigreur et son corps marbré de cicatrices réussissent à les convaincre.

- Comment est-ce possible, on a retrouvé les cadavres de vos parents, il y a plus de six mois dans les cendres de votre manoir ? Sans oublier que vous ressemblez comme deux gouttes d'eau à Charlius Potter. Pourquoi les Mangemorts vous auraient-ils épargné ?

- Ils voulaient que j'adhère à leur mouvement. J'ai profité d'une faille dans leur système de sécurité pour m'échapper et j'ai utilisé la magie instinctive pour transplanter. La tête basse, il pria pour que la deuxième remarque de cette femme soit oubliée.

- Ici ?

- Euh...

- Laisse Édouard, son père était langue de plomb, je suppose qu'avant de mourir il a brisé son serment pour vous parler de cette salle.

- En effet. La voix du jeune homme, sous le stress, manqua de se briser sur ces deux pauvres mots. Interrogateurs, les Aurors regardaient leur compagnon, attendant des explications.

- Cette pièce, est un sanctuaire où toute personne qui s'y présente peut quémander l'aide de Mère Magie. Vous n'avez pas, ici, la possibilité de l'arrêter.

- Si ce qu'il dit est vrai, nous n'en aurons pas la nécessité. Mais nous devrons tester son empreinte magique pour vérifier sa filiation.

- Ça ne servira à rien messieurs... À partir du moment où il nous a certifié être Sean Devis, il est devenu Sean Devis, par la grâce de mère Magie. »

La langue-de-plomb, sans un regard en arrière, les abandonna dans cette salle bénite par Magia. Abandonnant là, Sean Devis, qui se hâta de lancer le plus discrètement possible un sort de confusion aux sorciers en robes pourpres avant de quitter à pas de loup la pièce, se promettant de fouiller les archives du ministère à la recherche du portrait de l'homme qu'il venait de devenir.

Et c'est ainsi qu'Harry Potter devint officiellement Sean Devis, né le 22 avril 1956 à Aberdeen en écosse, diplômé de la petite académie de magie de Linlithgow. Un grand brun aux yeux noisette et aux traits effacés.


Et voilà pour ce premier chapitre. J'espère que ça vous a plu. Merci à tous pour vos commentaires. Je vous dis à bientôt.

Un nouveau prof de DCFM.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant