𝒫𝒶𝓅𝑒𝓇 𝑀𝒶𝓃

𝐸́𝒷𝓊𝓇𝓃𝑒́

Il n'est pas coutume de ne pas aimer. Qu'est-ce qu'aimer ?
La réponse primitive est d'offrir une affection forte à un être. Mais il y a derrière ces simples mots, une signification bien plus forte. Il est possible de donner tant, de s'abandonner complètement par amour. Si ce n'était que ça, me diriez vous, il ne serait pas nécessaire d'envisager laisser nos yeux s'égarer à d'autres égards, de conserver nos mains d'autres silhouettes. Qu'y a-t-il de pire que d'aimer et de ne recevoir en retour qu'une simple esquisse de sourire, un simple regard réservé.
Alors on se demande s'il est nécessaire d'aimer, d'être aimer. A quoi mène l'amour. Les réponses se mêlent bien souvent, s'entrelacent dans un commun accord.
Tout comme le papier qui se plie aux grès des doigts du blond, d'une droiture sans failles, se chargeant d'affection. L'avion réalisé, Jimin l'observe, le détail. Il s'empare d'une flasque de parfum et vient l'en asperger légèrement. Il aimerait que ce simple présage de papier devienne un véritable ancrage, symbolique et hypnotique. De par sa senteur qui laissera deviner sa provenance, autant que par son allure qui détermine distinctement l'envoyeur. Cet avion sera l'envoi d'une prouesse sentimentale, la preuve de l'affection que porte le Créateur au Voyageur.
Si l'on compare cet objet à l'amour, la véritable définition serait : l'amour est un voyage. Nous savons tous que dans chaque voyage quelques secousses se font ressentir. C'est pour parer ces turbulences qu'il y a deux pilotes ; l'amour ne peut être à sens unique.
Est-ce que je suis le seul à aimer ? Que pense-t-il de moi ?
L'amour, le vrai, est délicat et quémandeur d'attention.
Jimin pose l'avion sur son bureau et s'allonge sur son lit, sans quitter des yeux la construction de papier.
Au paroxysme de sa fatigue, Morphée l'enlace de ses bras, amoureusement.