Darkness In Paradise

Chapitre 2

Une quinzaine de jours s'étaient passés. Je n'avais point oublié l'histoire d'Owen à propos du Chasseur, elle occupait tout mon esprit et une grande partie de mon temps. J'avais toujours la photo que mon chef m'avait donné, je la regardais régulièrement, toujours aussi intriguée par ce qu'elle renvoyait. J'avais également réfléchi à la façon dont gérer cette enquête mais il était difficile d'établir un plan de route avec une bonne visibilité. Par où commencer ? Par quoi ? Comment ? Un casse-tête. J'ai d'abord repris les rapports de police, enfin, les articles de journaux reprenant les différents meurtres liés aux chasseurs, afin d'établir une sorte de plan. C'est un travail monstrueux, car les meurtres, c'est des dizaines par jour, si ce n'est plus. C'est titanesque... Owen ne m'avait pas recontacté depuis, il attendait sûrement que je lui fasse un rapport complet. A croire qu'il a vraiment mais vraiment confiance en moi. De toutes façons, si j'ai un souci, c'est moi qui prendrai les devants. J'étais également retournée sur les lieux des crimes, essayant de trouver la moindre trace de l'homme que je recherchais, le moindre indice. Rien de rien.... Je prenais des photos dans le doute de voir un détail qui m'échapperait à l'œil nu. Mais bon, ça ne changeait pas grand-chose. Je ne trouvais jamais rien. A part ce que l'on savait déjà, à savoir les causes de la mort et ce carré de peau scalpée au-dessus de la clavicule. Décevant.

N'ayant pas le droit de parler de cette mission, je me devais d'être discrète au bureau. Je n'ai donc pas entamé mon travail d'archives, préférant le faire chez moi, à l'abri des regards. En parlant d'archives, j'y étais allée faire un tour une fois, en trouvant une bonne excuse. Je suis toujours aussi anxieuse, déjà par les dangers liés à cette recherche mais aussi par ma capacité à garder le secret. Pas que je le divulgue autour d'une conversation mais plutôt à justifier mes absences et sans doute, le stress que je dois dégager sans vraiment m'en rendre compte. Je doute fortement qu'Owen est fait le bon choix que ce soit en me désignant ou dans le fait de faire cette enquête sans la police. Il m'épuise.

Je suis encore en pyjama alors que la journée a bien avancé. Après avoir écumé les différents journaux en ligne pour recenser les meurtres, j'ai décidé d'aller prendre une douche et d'adopter une tenue plus adéquate. Je dois rejoindre deux amis dans un restaurant du coin et je préfère être présentable même si on se connait depuis longtemps. Cela va me faire du bien. Cette sortie me fera une pause dans le travail intensif que j'effectue depuis des jours. Douche prise, j'en sorti en passant une serviette autour de moi. Je choisis un simple jean et débardeur noire dans mon placard. Mon style vestimentaire était plus que simple. Déjà, je n'ai pas de place pour accumuler les vêtements mais aussi, parce que la mode n'est clairement pas mon passe-temps. Une fois la tenue mise, je suis retournée à la salle de bain pour me coiffer sans grande insistance. Mes cheveux étaient bruns et coupés au carré. Ils n'étaient ni frisés, ni lisses, ils n'avaient rien d'extraordinaire. Un coup de brosse, et c'est bon. Du mascara, du gloss, me voilà prête pour quitter mon chez moi et rejoindre mon lieu de rendez-vous.

Il est 17 heures, nous devions nous retrouver vers 18 heures au nord de Manhattan. Le temps d'y aller en transport, je risquai de ne pas être en avance. Enfilant ma veste en velours et prenant mon sac, je quitte mon studio, saluai mon voisin croisé dans les escaliers et rejoignis le métro le plus proche de mon lieu de vie. Musique dans les oreilles, j'attendis que le trajet se fasse, il paraissait moins long de cette façon. Un changement de ligne plus tard, me voici arrivée à Broadway. Loin de l'afflux touristique, dans des petites rues annexes, nous pouvions trouver des établissements de restauration peu connus mais très bons. C'est dans l'un d'eux que nous allions passer la soirée. A 18h20 environ, j'entra dans l'établissement un de mes amis étaient déjà là.

- Hey John ! Je lui fais la bise et m'installe devant lui. T'attends depuis longtemps ? Fanny arrive bientôt ? Lui demandais-je, une fois bien assise.