J'ai rangé mon appartement tranquillement, un coup d'aspirateur, la vaisselle. Le voilà propre. Je vais pouvoir aller me prendre une douche et me préparer pour rejoindre John chez lui. Un jean, un t-shirt imprimé, un léger pull ouvert, cela fera l'affaire. J'attache mes cheveux bruns en chignon. Pas de maquillage, pas besoin. John m'a vu dans des pires états que ça. J'ai un peu la boule au ventre. Je lui ai dis que j'avais besoin de lui parler, je ne sais même pas comment lui expliquer la situation sans en dire un mot. Je vais avoir tout le trajet pour y réfléchir.
Mon ami habite du côté ouest de Manhattan. J'en ai pour une petite heure de transport en commun. Je regarde l'heure, je serai un peu en retard. Tans pis, je ne peux pas faire plus vite. Je quitte mon studio en n'oubliant pas mon sac à main, d'un pas pressé pour me diriger vers la station de métro la plus proche. J'arrive pile au moment où le métro arrive en station. Je saute dedans et me pose enfin dans un coin du wagon. Je préviens John par texto que je suis en route et m'excuse pour les quelques minutes possibles de mon retard. Je prends une grande respiration et regarde le vide. Je réfléchis à ce que je pourrais bien lui dire. Déjà m'excuser, encore. Je me sens fautive, et je ne m'excuserai jamais assez, je pense. Est-ce que je dois prendre le risque de lui dire pour le café, les Chasseurs... ? Je n'en sais rien. Mais je ne veux pas perdre la confiance de John, ni le voir s'éloigner parce que je ne peux rien dire. Qu'est ce que je risque au final ? Qu'est-ce qu'il risque lui ? Les terroristes du café étaient là pour moi... qu'est ce qu'ils en ont à faire de savoir si John est au courant ou non. Les Chasseurs m'ont demandé de pas en parler à qui que soit. Peut être parce que ça les dérange que je lance l'hypothèse qu'ils ne sont pas si sanguinaires que ça. Bien qu'au fond, je ne peux rien affirmer. Deux d'entre eux me protègent, rien ne me dit que quand je ne les vois pas, ils ne sont pas en train de tuer quelques-uns de mon espèce. Si ça se trouve, dans les meurtres journaliers découverts, certains sont leurs œuvres. Ce raisonnement est tout à fait rassurant. J'ai d'un coup peur pour ma vie en pensant au jour où je n'aurai plus besoin de protection. Que feront-ils de moi ? Ai-je vraiment envie de le savoir ? Je m'égare. Au départ, je devais réfléchir à comment expliquer les choses à John sans divulguer d'informations sur les Chasseurs. Un vrai casse-tête. Je mis mes écouteurs dans les oreilles, lança de la musique sur mon téléphone afin d'oublier cette réflexion. Je n'aurai pas de formulations ou de réponses. Je vais faire comme d'habitude, à l'instinct.
Je continue mon trajet avec du Lizzo en fond musicale. Je quitte le métro, remonte dans la rue et me dirige vers l'appartement de John. J'ai encore quelques minutes de marche, je me presse en voyant l'heure. J'ai déjà 10 minutes de retard. J'arrive devant la porte d'entrée de l'immeuble de mon ami. C'était un immeuble typiquement New Yorkais, 5 étages, pierres blanches, un escalier devant la porte d'entrée principale. Il se trouvait dans une rue proche de Colombus avenue, et proche du parc. Plutôt bien placé. John gagnait bien sa vie et il pouvait se loger avec plus de confort. Il a bien raison. En attendant qu'il m'ouvre, je range mes écouteurs dans mon sac, ainsi que mon téléphone. J'entend sa voix au bout du combiné, il m'ouvre la porte et je me dirige au deuxième étage. Après avoir monter les escaliers, je me retrouve devant sa porte, je frappe. La porte s'ouvre et John se présente devant moi. Il sourit, moi de même. Il porte une chemise aux manches longues retroussés et un jean. Ses cheveux bruns sont ébouriffés, il n'a jamais fait attention à sa coupe. Il m'invite à rentrer chez lui après m'avoir salué. Je le remercie et rentre chez lui.
- Installe-toi. Me dit John en me montrant le canapé. Tu veux quelque chose à boire ? Ajouta-t-il.
- Un café ça ira, merci. En m'avançant et m'installant sur le canapé.
Sa salle de séjour était bien plus grande que chez moi. Enfin moi, j'ai un studio, ma salle de séjour est délimitée par un rideau qui le sépare de la chambre. John a lui une cuisine séparée, par un vrai mur comme le reste des autres pièces. C'est agréable d'être dans un appartement qui ressemble à une habitation d'individu actif et non à un logement d'étudiant avec un compte dans le rouge. Oui, je suis envieuse. J'ai un boulot permanent, mais je ne peux toujours pas m'offrir un logement plus grand. Après avoir fait le tour du regard de sa pièce à vivre, John revient café en main. Il pose une des tasses devant moi sur la table basse en bois tout en s'installant lui-même dans le fauteuil se trouvant à côté du canapé.
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Darkness In Paradise
Mystery / ThrillerNotre monde d'aujourd'hui est sujet à une vague de meurtres régulière et permanente depuis plusieurs années. Le groupe des Chasseurs ne cesse de tuer plusieurs individus sans aucun motif compréhensible aux yeux de la population. Les gouvernements te...