Darkness In Paradise

Chapitre 4

Mes yeux s'ouvrent doucement. Je perçois un plafond, des murs, une table de chevet. Je suis sur un lit mais pas le mien. Je me lève pour être assise, j'ai la tête qui tourne, une légère douleur est présente, je me la tiens par réflexe. Sur le rebord du lit, j'ouvre les yeux complètement. J'observe où je suis, c'est spacieux et la décoration minimaliste. Je me rappelle que je me suis évanouie, je ne sais plus vraiment quand mais à la suite d'une attaque dans le café où je me trouvais. J'étais avec le Chasseur... Julian, à ce moment-là et il était accompagné. Et puis, plus rien. J'ai les mêmes vêtements que quand j'étais au café. Même veste, même haut, même jean, je n'ai plus mes chaussures ni ma veste. Ces dernières sont sur un fauteuil près de la porte de la chambre.

Etonnement, je ne m'inquiète pas de ne pas savoir où je me trouve. Le cadre me semble serein et bienveillant, je me sens en sécurité. Ce n'est pas vraiment explicable. L'ambiance, le fait que je sois sur un lit, que celui ou celle qui m'a mis là m'a laissé me reposer et surtout, je n'ai pas la sensation d'être en danger. Je me lève du lit et me dirige vers la porte. Je l'ouvre calmement en passant ma tête en premier afin de voir ce qu'il se cachait derrière. Je ne vois personne. Je tombe sur un long couloir, parquet et murs blancs. Plusieurs portes composent ce dernier, une au fond, une en face et une autre à côté de celle où je me trouve. Je vais à droite en refermant la pièce où je me trouvais quelques secondes auparavant. Je m'avance dans ce couloir, vers la lumière naturelle et me retrouve dans une grande pièce à vivre, immense. Des baies vitrées gigantesques occupent tout un côté de l'appartement. Oui, appartement, je suis dans un immeuble vu la vue qu'il s'offre à moi. Nous sommes à Manhattan, je reconnais Central Park se trouvant non loin du bâtiment dans lequel je suis mais aussi plusieurs monuments typiques du quartier comme le Metropolitan. Un grand canapé se trouve face à la baie vitrée, derrière le salon, une table à manger, suivi d'une grande cuisine. On dirait l'appartement d'un homme d'affaires. Le soleil se couchait, quelle heure est-il au final ?

- Ah, tu es levée. Entendis-je derrière moi. Une après-midi t'aura suffi finalement.

Une voix douce. Je me retourne et je vois la jeune femme qui était avec Julian quand il m'avait sorti du café.

- Bon...soir, Teresa, c'est ça ? Elle acquiesce. J'ai dormi toute la journée du coup...

- C'est cela. Ajouta la jeune femme.

Elle porte un débardeur noir, un jean noir, au final, le même look sombre que lorsque je l'ai vu la première fois. Son visage est toujours aussi délicat et amical. Elle ne me montre aucune hostilité. Je reste sereine mais sa présence ne m'explique toujours pas pourquoi je suis ici. Teresa est dans la cuisine, elle sort des tasses et me propose de boire un café. J'accepte et reprend la conversation.

- Je suis chez toi ?

- Non. Nous sommes chez Julian. Dit-elle en préparant les boissons.

- Oh. Il n'est pas là ? Je lui demande, innocemment.

- Il a dû partir dans l'après-midi, il ne va pas tarder à revenir.

La situation lui semble tout à fait normale. Pour moi, évidemment que non. J'ai besoin de réponses pour comprendre ce que j'ai vécu et connaître ma raison d'être chez le Chasseur. D'ailleurs, Teresa, à part deviner qu'elle le connaissait, je ne sais rien d'autre. De toutes façons, je ne sais rien. Le peu de choses qui m'ont été dîtes résonne dans le vide, ne m'explique rien et ne me soulève que des interrogations. Pourtant, je n'ose rien demander de plus que des futilités. Je n'ai plus vraiment conscience de quoi que ce soit, je me sens vidée de mon énergie et ne réagit que robotiquement à ce qu'il se passe autour de moi. La jeune femme m'a invité à m'asseoir sur une chaise haute de la cuisine pour m'installer afin de boire mon café. Elle me le sert, je la remercie, et tiens la tasse entre mes mains. Je plonge sur cette tasse et me perd à nouveau dans un vide. Je ne pense même plus vraiment. J'essaye tout du moins, de tenir une conversation.