Chapitre 3

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Je suis prise de panique à la vue de l'homme. C'était lui, le chasseur. Je commence de nouveau à penser que ma vie ne va pas encore durer très longtemps. Je regarde autour de moi si je n'ai pas quelque chose pour me défendre, je prends dans les mains la première chose que je vois, c'est-à-dire, un vase. Prête à le lancer en direction de l'intru sans grande conviction de ma part.

- Qu'est-ce que vous faites là ?? En lui demandant fortement. Aucune réponse. Sortez de chez moi ! Tout de suite ! Il ne dit rien.

Je lance le vase en sa direction. Il l'évite plutôt facilement. Il faut dire que je ne sais pas très bien viser et que je n'ai pas beaucoup de force. Ne voyant que cela ne lui a fait aucun effet, ma panique augmenta. Il jette du coin de l'œil le vase cassé en mille morceaux. Il soupire et tourne son regard vers moi. Je suis pétrifiée. Je n'ose le regarder. Il dégage une force écrasante rien que par sa présence. Je l'entends s'avancer vers moi d'un pas calme mais déterminé. Par réflexe, je cache mon visage et m'accroupi. Allez savoir à quoi cela peut servir, il pouvait très bien me projeter, m'attraper, me mettre au sol en quelques secondes. Je senti un souffle à mon niveau, je n'entendis plus ses pas, j'ouvre légèrement les yeux tout en baissant de quelques centimètre mes bras qui cachaient mon visage. Il était en face de moi, accroupi lui aussi. Il porta sa main près de moi, il tient quelque chose que je vois difficilement. Je baisse complètement mes bras et ouvre en grand mes yeux.

- Ma carte... d'id... Dis-je en marmonnant.

Ma carte d'identité. Celle qu'il m'avait prise lors de notre première rencontre plutôt mouvementée.

- Je suis venu de te la rendre. Ajouta le Chasseur, d'un ton très posé.

Je la prends donc entre mes doigts. Il la lâche délicatement. Son attitude est complètement différente. Cela me détend de façon inconsciente, mes épaules sont plus relâchées, je ressens moins de tension dans mon corps, je peux enfin le regarder dans les yeux. La peur est toujours là, mon cœur bat à mille à l'heure mais je n'ai plus envie de m'enfuir. Nous restons quelques secondes à nous regarder sans rien dire. Je le voyais sous la lueur du jour, son visage en entier, ses yeux vert émeraude... Je retrouve ce fond triste que j'avais aperçu la nuit de mon agression. Je ressenti d'un coup une forte compassion pour lui, sans savoir pourquoi...

- Et je suis venu reprendre ça. Dit-il, d'un coup. Cela me sorti de mes pensées.

Tout comme ma carte, le Chasseur me tendit un papier froissé. Il s'agit de la photographie d'Owen, la fameuse photo qui était à l'origine de tout. Il se leva. Je mis quelque seconde avant de me remettre debout à mon tour. Le voilà de dos, il allait repartir comme si de rien n'était mais une voix forte se fit entendre de l'autre côté de ma porte. Cela arrêta le Chasseur dans sa marche.

- Mademoiselle Grean ! Cria la voix. J'ai entendu des cris de votre part et quelque chose qui s'était cassée. Vous allez bien ?!

Je reconnu à qui cette voix appartenait. Il s'agissait de mon voisin du dessous. C'était un jeune retraité de 73 ans. Les habitants de l'immeuble l'appelaient le gardien, car il surveillait toujours tout et s'inquiétait de tout.

- Mademoiselle Grean ? Je vais appeler la police si je n'ai pas de réponse ! Ajouta mon voisin.

Je repris mes esprits et vu que le Chasseur s'était tourné vers moi, attendant sans doute une réaction de ma part. Il me faisait comprendre que je ne devais rien dire sur sa présence. Je pourrais le faire, cela me sortira peut-être d'affaire.

- Euh... ça va aller Monsieur Greyson. Dis-je en haussant la voix pour qu'il m'entende.

- Vous êtes sûre ? Lança-t-il.

Darkness In ParadiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant