Ͼoelesti Σxercitus

Arrᥱtᥱr ᥣᥱ tᥱmρs

Ce fut un silence soudain, d'une épaisseur de tombeau, qui dressa le jeune homme sur son matelas. Il resta immobile en fixant le vide d'un regard grave, les images du rêve qui le hantait chaque nuit défilant devant ses yeux fatigués.
Ce rêve ; Jimin le faisait chaque nuit depuis ses six ans. Il ne savait comment il commençait ni comment il finissait, c'était le genre de rêve dont on ne souvenait que du sens, le genre de rêve ou on savait ce qu'il s'y passait sans vraiment pouvoir y mettre des mot clairs ; il était juste en nous et rien de logique ne pouvait l'exprimer. Il ne savait comment il était arrivé cet l'endroit ou le rêve se passait, ni s'il en était sorti, mais il savait que des choses étaient partout autour de lui, l'encerclaient. Des choses sombres, des ombres peut être, d'autres aveuglantes d'une lumière si terne que cela leurs donnait une aura funeste. Il y avait des présences étranges dont il ne pouvait discerner aussi bien la pureté que le vice de leurs âmes, c'était assez complexe, puis il y avait ces voix qui chuchotaient des paroles... vides ? Il ne comprenait pas le sens, ni la langue et la douceur dont faisaient preuves ces voix ne donnait pas du tout envie de comprendre, juste de se laisser bercer par leurs tendresses, divaguer, se laisser aller, sombrer.

Jimin poussa un lourd soupir en ôtant la couverture de son corps pourtant couvert d'un épais pyjamas mais qui frissonna au contacte de l'air frais, il déposa ses pieds nus au sol avant de se diriger vers la cuisine, prêt à faire le petit déjeuner pour sa mère qui n'allait pas tarder à se rendre au travail. D'une mine fatiguée, il se mit aux fourneaux.
Cuisiner était l'une des passions qu'avait l'adolescent ; pour dire vrai, c'était la seule et l'unique passion qu'il avait et elle le satisfaisait pleinement. Tout le fascinait lorsqu'il commençait à cuisiner, l'envie d'en savoir toujours plus sur tout le dévorait complètement et il se laissait partir. Il aimait tester de nouveau trucs, découvrir des nouvelles saveurs et surtout il aimait la satisfaction de réussir une recette parfaitement. C'était d'ailleurs pour cela qu'en début Juin il s'était présente a l'épreuve d'admission de l'une des écoles de cuisine les plus célèbres ; il préparait son cou depuis le début du lycée mais n'a jamais vraiment su comment en parler a sa mère étant donné que c'était le genre de femme au caractère un peu trop envahissant qui avait le besoin étouffant de toujours tout contrôler, que cela soit les personnes ou bien les situations. Ne vous méprenez pas, il aimait sa mère plus que tout, il n'avait qu'elle, mais parfois il éprouvait aussi l'envie d'être aux commandes de sa vie. Il a reçu les résultats de son examen d'entrée il y a une semaine et depuis il cherchait le moyen d'avouer a sa mère qu'il ne voulait pas passer sa première année de fac dans l'université qu'elle avait choisi, mais plus tôt aller poursuivre son rêve jusqu'au bout dans l'école culinaire Ferrandi. Il se voyait déjà chef cuisinier avec son propres restaurant, c'était l'un des scenarios qu'il se rejouait dans sa tête avant de dormir.

Jimin fut retiré de ses pensées par une main qui s'agitait énergiquement devant sa figure. Lorsqu'il revint sur terre, ses yeux croisèrent ceux rieurs de sa mère qui lui adressa un sourire radieux. Elle rapprocha la tête de son fils a l'aide de sa main puis déposa un baiser sur son front. Sa mère était magnifique malgré ses quarante six ans, aucun cheveux blanc, son visage ne portait presque aucune ride et puis elle avait gardé sa personnalité solaire qui la rendait encore plus belle. Elle pouvait parfois etre trop immature, maid Jimin se disait qu'il était preferable d'avoir une mère comme elle plutot que quelqu'un de trop sérieux.

- bonjour, mon cœur, sourit-elle. Tu t'es encore levé tôt aujourd'hui.

- ouais, j'en ai profité pour faire la vaisselle d'hier soir et préparer le petit déj', fit remarquer fièrement le garçon aux cheveux bleu.

- t'es un amour, merci, dit la femme la bouche pleine de beignets. Il faudrait vraiment que tu m'apprennes à cuisiner comme toi.

- mh.. non, tu n'auras plus besoin de moi apres. Et, um.. maman, en parlant de cuisine... tu sais bien que j'adore ça.

- oui, pourquoi ? Demanda d'un air détaché la mère en regardant avec un œil un de ses dossiers.

- eh bien, ça fait pas longtemps, j'ai passé une épreuve de candidature pour une école de cuisine renommée et j'ai... j'ai été accepté.

- vraiment ? C'est bien.

- maman, s'il te plait, écoute-moi, dit Jimin d'un ton sérieux, fatigué du détachement constant de sa mère, prenant l'une des mains de sa génitrice entre les siennes afin d'avoir toute son attention. Ce que je suis entrain de te dire, c'est que je vais partir dans une école de cuisine qui se trouve à Paris au lieux de suivre mes études ici dans l'université que tu veux.

- à Paris, répète la femme, une lueur indéchiffrable habitant ses orbes. Elle toisa quelques secondes son fils puis aborda une mine plus sérieuse, presque furieuse. C'est bête que tu doives abandonner ca, dit elle en enlevant doucement sa main de celle de son enfant.

- mais- maman ! Je sais que ce n'est pas une chose à annoncer aussi soudainement, mais tu sais mieux que quiconque que la cuisine représente tout pour moi et là, j'ai une occasion de réaliser mon rêve ! 

- je voulais te l'annoncer un peu plus tard, mais puisque tu vides ton sac, je vais faire de même. Tu n'iras pas à ton école de cuisine pour la simple et bonne raison que tu vas intégrer une académie militaire.

- pardon ? S'outre le jeune homme. Depuis quand je dois aller dans une école militaire ? J'étais censé suivre mes études de droit. Depuis quand tu prends ce genre de décision sans m'en parler !? J'ai pas envie de finir à l'armée moi !

- eh bien, j'ai préféré te mettre dans un truc militaire, comme ton défunt père. Un problème peut-être ?

- maman, j'ai dix-neuf ans a la fin, Quand est ce que tu vas arrêter de tout décider pour moi ! On dirait que je ne suis qu'un pion pour toi.

- épargne moi ça, Jimin. C'est décidé depuis longtemps et je ne changerai pas d'avis. Donc dans moins de trois semaines, tu feras un pas vers ta nouvelle vie, lâche la mère d'un ton autoritaire tout en regardant l'heure sur sa montre. Ouh la, je vais finir par être en retard. Bye, mon cœur !

La génitrice s'empressa de rassembler ses dossiers, prendre son sac, déposer un baiser en haut du crane de Jimin et de sortir de la demeure, laissant son fils digérer seul la bombe qu'elle venait de jeter. Le garçons aux cheveux océan resta plusieurs minutes à regarder un point invisible, la mâchoire serrée ainsi qu'une colère sans nom traversant son âme. Lui qui était de nature calme, il avait une forte envie de casser toutes choses qui se trouvait sur son passage.
Il se retrouvait spectateurs de sa propre vie et le sentiment de ne rien contrôler lui donnait envie d'arrêter le temps, ce n'était pas la première fois qu'une discussion n'avait pas pu aboutir avec sa mère ; elle était trop differente de lui. S'il voulait quelque chose, il fallait toujours s'attendre à ce qu'elle dise non, aucun debat ne peut prendre place dans ce genre de moments. Jimin ne compte plus les fois où il a finit par faire une crise de pleurs à cause de cela, meme a son age actuel il voulait pleurer de frustration. Etre avec sa mère lui donnait l'impression de rester enfant, de ne pas pouvoir decider des choses... décidemment, le comportement des parents a réelement des repercutions sur l'enfant.

L'odeur de brulé attira alors son attention et il s'empressa d'arrêter le feu et de laver la poêle ou les œufs avaient été carbonisés, utilisant ce moment pour arrêter de penser. La seule chose qu'il avait appris jusque la et qu'il avait retenu était que les sentiments n'étaient pas fait pour être exprimés, ou du moins pas avec sa mère car elle avait toujours raison, tout le monde s'en fichait de ce qu'on ressentait donc pourquoi se fatiguer à les avouer. Il fallait juste pester dans sa tête quand tout allait mal et attendre que ca passe en essayant de se changer les idées.