SHOW MUST GO ON

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Mardi Premier avril

Show must go on, chantait Freddie Mercury avec conviction. 

Show must go on, hurlait le baffle de la salle de bain.

Show must go on, criait ma fierté.

Show must go on.

Aussi étonnant que cela puisse être, c'a été la seule chanson que j'avais envie d'entendre à ce moment-là. La petite dernière de Queen, celle qu'on oublie au fond de la playlist parce qu'elle est trop triste, trop déprimante, celle qui nous rappelle une réalité qu'on voudrait oublier. C'était pourtant vers elle que je m'étais tournée. Je m'étais réfugiée dans ses notes puissantes et son violon dramatique, comme on se réfugie dans la chaleur des bras d'une mère. 

Show must go on, murmurai-je le visage couvert de larmes, ou de l'eau de la douche, ou d'un peu tout ça.

J'ai augmenté la température. Et puis encore, plusieurs fois, finissant au-delà des cinquante degrés, peut-être, mais ça n'y changea rien. Je ne ressentais plus rien, et tellement de choses en même temps. Le feu que j'avais dans la poitrine avait fini par ravager tout mon corps et à me tuer lentement. 

C'est dingue, le pouvoir de l'amour.

La chanson s'est arrêtée. Puis a recommencé. Incapable de dire combien de temps ça à duré. Tout ce dont je me souviens, c'est la sensation de brulure sur ma peau quand je suis sortie de la douche. J'ai essuyé la buée sur le miroir, enveloppée dans un immense drap beige et je me suis regardée. J'ai regardé cette fille, dont le visage avait était ravagé par l'amour, celle dont le mascara avait coulé et dont les yeux étaient bouffis. Celle qui, pendant quelques mois, avait enfin réussi à échapper à la réalité avant de se faire briser le coeur en mille morceaux.

La Renaissance de Constance GellerWhere stories live. Discover now