La solitude est là. Partout où je suis, partout où je vais.
Rien n'y fait.
Est-elle la source ou la cause ?
Le voyage en son sein m'a-t-il épuisé ?
Est-ce elle qui m'a jeté un sort en m'encerclant de fantômes selon ce que mes sens perçoivent et que nous appelons "humains"?
Tant de questions mortelles dont je tuerai pour avoir les réponses.
Je suis tellement déconnecté de la réalité que mon corps poursuit insidieusement le chemin du temps. Tandis que mon esprit, lui, a viré vers l'épais brouillard de l'inconnu.
Peut-être suis-je parti trop loin. Comme si je m'étais enfoncé si loin dans les bois de la solitude que même la faune n'y a plus sa place.
Je ne sais pas.
Je ne sais plus.
Mais je suis sûr d'une verité.
L'amour sincère pourrait être mon phare dans cette forêt obscure et ancestrale.
D'autres ont précédé ma venue sur ces terres sombres qui recèlent tant de secrets.
N'y ont-ils découvert que folie ?
Je cherche les pas de mes prédécesseurs.
Et je tente de laisser des traces visibles pour ceux qui entreront après moi dans cet enfer salvateur , instigateur, silencieux et souvent mortel.
Soit je meurs en essayant de trouver la sortie, tel un Homme nouveau, soit j'y parviens. Dans tous les cas, mon mérite sera d'avoir essayer. Mais sûrement avec le regret de ne pas avoir tout essayer.
Trop lâche ?
Trop peu éduqué ?
Trop intempestif ?
Trop peu adapté ?
Peut-être la psychédélie m'emportera auprès de la rédemption.
Ou alors, elle accélérera ma perdition vers des contrées toujours plus sombres que j'ose à peine imaginer.
L'obscurité noir d'encre de la solitude extrême. Plus forte que la plus seule des solitudes.
Si intense qu'elle perdrait la capacité de me consoler.
Perdant son pouvoir de réconfort, mon âme y subirait ses froides morsures, proche du zéro absolu.
L'état de stase.
