La couleur de nos sentiments [fanc fiction Is it love] [TERMINÉ]

Chapitre 10

- Si vous restez dans le silence, je ne peux pas vous aider.

Le Dr. Guillander regarda son chronomètre, ça faisait un peu plus d'un quart d'heure qu'Eva restait muette. Elles s'étaient présenté l'une à l'autre de manière bref, surtout Eva, qui ne se sentait pas vraiment à l'aise.

- J'ai pas besoin de ça, et puis, vous êtes au courant pour moi, alors à quoi bon, marmonna Eva.

- Que l'on soit bien clair, Mademoiselle Scott, je ne sais absolument rien à votre sujet, le docteur Doyce ne m'a rien de plus qu'à part que vous aviez besoin d'aide. Ni plus, ni moins, fit le Dr. Guillander d'une voix neutre.

Eva n'avait pas envie de parler. Elle savait que ça la ronger, mais elle persistait à se murer dans le silence.

- Avez-vous un échappatoire ? Quelque chose qui vous occupe au point de ne plus penser à rien ?

Eliza remonta ses lunettes avec son index et écrivit sur son calepin, elle sentait que gagner la confiance de sa nouvelle patiente n'allait pas être une tâche facile, mais elle n'allait pas abandonner. Elle examina la jeune femme face à elle, Eva était affalée sur le fauteuil des bras et les jambes croisaient, le regard en direction de l'extérieur. Elle montrait clairement que cette séance ne l'intéressait pas le moins du monde et qu'elle n'avait absolument pas l'intention de dire quoi que ce soit.

Eva pensait à Lisa, qu'elle n'avait pas pue accompagner, car leurs rendez-vous avaient lieux à la même heure. Du coup, c'était Olivia qui était avec elle, mais elles s'étaient tout de même donné rendez-vous chez Eva, car Lisa et Olivia avaient insistés pour venir lui donner un coup de main pour se préparer pour aller chez Matt.

- Vous savez, reprit le Dr. Guillander, même si vous ne me dites rien, ça ne change rien quant au fait que nous allons nous revoir pendant plusieurs mois.

Eva se mordit les lèvres. Elle n'avait qu'une envie, c'était de se lever et de claquer la porte après son départ. Elle en avait assez de se retrouver devant un psychologue, la jeune femme en avait déjà vu un pendant au moins un an et demi, après la mort de sa mère. Et elle en voyait un très régulièrement pendant l'année ou elle avait été placé en hôpital psychiatrique.

- Je vais être franche avec vous, dit enfin Eva, j'ai pas besoin de vous ! Je suis capable de gérer ça moi-même.

- Après un accident pareil, il est important de se confier, fit Eliza, les yeux viraient sur son calepin.

- Je veux pas me confier ! fit Eva en se levant brusquement de son fauteuil, ni sur cette histoire de bombe ou quoi que ce soit d'autre ! Et même si je le voulais, qu'est-ce qui me dit que ça vous intéresse, vous avec tout le temps les yeux rivaient sur votre calepin !

Le Dr. Guillander posa son calepin et son stylo, elle regarda Eva droit dans les yeux et lui dit :

- Est-ce mieux comme ça ?

Eva parut déstabilisée.

- Veuillez vous asseoir, je vous prie.

Eva s'assit en soufflant, elle recroisa et ses jambes et c'est bras.

- Et si nous parlions de Lya ? fit subitement Eliza.

À la simple évocation de ce nom, le sang d'Eva ne fit qu'un tour.

- Je vous interdis de prononcer ce nom devant moi ! rugit-elle.

Cela faisait des années qu'aucun de ces proches n'osaient plus prononcer ce nom en sa présence. Ça là faisait trop souffrir et elle en était a un point où elle ne pouvait plus l'entendre. Et ce nom, quand c'était cette inconnue qui le prononcer, lui faisait l'effet d'un couteau qui lui arrachait le cœur le plus lentement possible afin de faire durer ses souffrances le plus longtemps possible.