Chapitre 25 : Bruit

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Hermione avait passé une longue heure à même le sol. Grindelwald avait utilisé le Légilimens afin de lire dans son esprit pendant de longues minutes, pour tout regarder, de A à Z. Il savait tout : depuis la naissance d'Hermione, jusqu'à son enfance, en passant par son adolescence. Voldemort, qui l'effrayait ; la pierre philosophale, la Chambre des Secrets, Sirius Black, la Coupe de Feu, l'armée de Dumbledore, Ombrage, et la discussion avec Dumbledore qui avait tout lancée. Il l'avait interrogée, aussi : il avait perdu dans le futur, c'était indéniable, mais comment ? Elle ne répondit pas de suite, alors il la tortura. Elle ne répondit toujours pas ; alors il fouilla dans ses pensées, et il trouva.

Ce fut ainsi plusieurs journées de suite. Ils venaient lui poser des questions sur Grindelwald, sur la lutte, sur plein de choses. Mais elle n'avait pas la réponse à tout : cela leur semblait illogique. Le pire fut sans doute lorsqu'un homme (sans doute un Nott, mais Hermione n'était sûr de rien) était venu la torturer. C'était une femme qui l'avait soignée ; mais elle n'en avait presque aucun souvenir.

Alors, les journées défilèrent. Ils l'interrogeaient et l'insultaient, bien sûr, surtout de « Sang de Bourbe ». Cela la dégoûtait : elle avait l'impression d'être de retour à Poudlard, dans sa jeunesse, où Drago Malefoy l'insultait avec tout son groupe. Par la Barbe de Merlin, elle en était à regretter ces fichues moqueries ! Ah, elle aurait pu subir encore du harcèlement de ces idiots, si tel était le prix pour sortir de cette cellule ! Et pourtant, jamais elle n'aurait voulu revivre de telles atrocités, auparavant.

— Debout, ici !

Hermione ouvrit les yeux. Un frisson lui parcourut l'échine : c'était celui qu'elle appelait « Nott » même si elle ignorait sa réelle identité. L'homme s'approcha et la tira par le bras pour la forcer à se lever, avant de l'entraîner en dehors de sa cellule.

— Ils veulent te tuer, lâcha Nott d'un ton presque joyeux. Mais ils hésitent, alors ils vont t'utiliser pour autre chose en attendant de se décider. Tu vas voir, ce sera intéressant.

Hermione n'était décidemment pas rassurée. La main de Nott se serrait sur son bras, de telle sorte à ce qu'elle imaginait non sans peine le bleu qu'il lui laisserait. La jeune femme fut entraînée entre les couloirs, jusqu'à être jetée sans gêne sur le sol d'un riche salon. Ses genoux ripèrent contre le parquet froid ; elle releva la tête afin d'observer l'assemblée. Il n'y avait que Grindelwald, assis sur un fauteuil, qui buvait vraisemblablement un verre d'une boisson autrichienne.

— Alors, que pensez-vous de nos cachots, Granger ?

La sorcière ne lui répondit qu'avec un regard noir. Elle sentait sa magie battre contre sa peau avec force : cela faisait une semaine et demie, presque deux, qu'elle était enfermée sans pouvoir l'utiliser. Et bien sûr, elle le ressentait. Surtout que tout son être ne semblait pas comprendre pourquoi elle ne l'utilisait pas pour s'échapper. Mais sans baguette, comment pourrait-elle faire ?

— Depuis que vous êtes ici, nous avons appris de nombreuses choses. Vous êtes née en 1979 à Londres, auprès de parents moldus. Vous avez grandi, une enfance heureuse, oui... Puis Dumbledore est venu vous annoncer en personne que vous étiez une sorcière. Et là, vous avez commencé à vous battre contre un dénommé Lord Voldemort pendant cinq années, accompagnée par Harry Potter et Ronald Weasley. Vous appréciiez par ailleurs grandement votre cher « Ron ».

Le cœur d'Hermione se serrait. Ils avaient tout lu dans son esprit, et bon sang, cela la rendait folle. La tête lui tournait : à vrai dire, depuis qu'elle était arrivée à cette époque, elle ressentait cette étrange impression d'être en dehors de son corps, comme si elle n'avait plus aucun contrôle. Depuis le début de son enfermement, cette sensation empirait.

Je vais te sauver [Publication réécrite]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant