3. Quelques heures auparavant.

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Octobre 2021

Je prends une longue douche chaude. Je laisse l'eau brûlante glisser le long de mon visage, et de mon corps. Je ferme les yeux et passe mes mains dans mes cheveux, pour les mouiller. En fermant les yeux, je repense à la soirée qui vient de se produire.


Quelques heures plus tôt.

Je suis en train de lire la dernière déposition de mon dossier en cours. Mais je n'arrive pas à me concentrer. Je sais que James ne va pas bien ces derniers temps. Après plusieurs tentatives d'approche au cours de ces derniers jours, je décide de lui envoyer un nouveau message.

Expéditeur : Ruby Glenn

Objet : Ce soir

« Disponible ce soir? » 

De longues minutes se sont écoulées avant d'avoir une réponse : « Je ne vais pas bien, mais rejoins-moi. » 

Ni une, ni deux ; je laisse tomber mon affaire en cours, enfile mes escarpins et une veste. Je conduis rapidement jusque chez lui. Cette route que je connaissais par cœur. Je sonne, il m'ouvre instantanément pour que j'entre dans le hall. Arrivée devant la porte de son appartement, je la pousse sans frapper. Je suis comme chez moi, c'est une autre de nos habitudes.

Une fois entrée, je retire ma veste et me dirige vers sa chambre, ne le voyant pas dans le salon. Il est allongé dans son lit, le regard dans le vide. Je le rejoins aussitôt en me glissant contre lui. Instinctivement, il me serre dans ses bras et dépose un baiser sur mon front.

Je le connais, je sais que dans ces moments-là les mots sont inutiles. Je le serre encore plus fort, ma main sur son torse, nos jambes sont attirées l'une vers l'autre pour s'entremêler. Sa main commence à caresser mon dos, soulevant doucement mon débardeur. Ses doigts effleurent ma peau, me faisant frissonner.

Je lève les yeux vers lui, nous sommes faiblement éclairés par les lumières de l'extérieur. Nos regards se croisent enfin. Après de longues secondes à nous observer, il me renverse sur le dos et m'embrasse passionnément. Il m'embrasse comme pour rattraper le temps perdu, de toutes ces semaines où nous n'avons pas pu nous voir. Nos lèvres ne se quittent plus. Aucun de nous deux n'a envie d'arrêter ce contact. Il m'a manqué, et je sens que je lui ai manqué également.

Sa main se veut plus aventureuse. Il tire sur mon débardeur. Il quitte mes lèvres, pour embrasser d'autres parcelles de ma peau. Il s'attaque à ma mâchoire, puis rapidement mon cou, et finalement ma poitrine, qu'il dégage de mon soutien-gorge d'une main habile. Je passe ma main sur ses cheveux très courts, ondulant les hanches contre son corps. Il enferme mon sein dans sa main et l'embrasse avec autant d'ardeur, puis imite ce geste passionnel avec le deuxième. Je soulève alors le dos pour dégrafer mon soutien gorge et ôter ce tee-shirt qui fait une barrière entre nos corps qui ne demandent qu'à s'unir.

Je l'enjambe avec agilité, le faisant rouler sur le dos. Nous nous embrassons de nouveau, cette passion ne nous quitte plus. Il relève son buste, tandis que je reste assise sur ses cuisses. Tandis qu'il passe ses mains le long de mon dos nu, laissant des marques de griffures de temps à autre, j'attrape son tee-shirt et le retire rapidement, pour ne quitter ses lèvres que quelques secondes. Mes hanches ondulent contre son bassin, montrant mon désir pour lui. Comme une réponse à ce geste, je me retrouve de nouveau sur le dos. Il reste à genoux devant moi pour m'enlever mon jean et le dernier sous-vêtement qu'il me reste, puis il revient se coller à moi. Je fais alors descendre également son pantalon le long de ses hanches, ainsi que son boxer.

D'un coup simple et efficace de reins, il me pénètre en lâchant un râle rauque au creux de mon oreille. Je remonte instinctivement mes jambes le long de son corps. Il ne bouge plus, nous profitons de cette union de nos corps. Cette sensation indescriptible qui me submerge à chaque fois, depuis la première fois. Il me serre fort contre lui, et commence des va-et-vient lents et doux, profitant de chaque instant.

Il continue de me faire l'amour d'une manière à la fois très tendre et douce, mais également de façon très charnelle. Je gémis contre ses lèvres. Il gémit contre les miennes. Nous restons comme ça de longues minutes, à se faire l'amour. Lui me pénétrant de plus en plus profondément, moi en demandant encore plus. Jusqu'à ce que nous jouissons d'une seule et même voix.

Puis, il repose sa tête contre ma poitrine, restant contre moi. Je dépose un baiser sur sa tempe, le gardant enlacé contre moi, à caresser tendrement son dos.

Tout ce temps, il n'y avait que passion, amour et tendresse entre nous. Puis, sa peine revient peu à peu nous effleurer. Je le sens triste, malgré tout. Je le serre encore plus fort, pour lui prouver une énième fois que je suis là. Il me rend cette étreinte. Il rabat la couverture sur nos corps nus, et nous restons de longues minutes enlacés dans ce lit. Jusqu'à mon départ.


Actuellement.

Je sors de la douche, m'enroulant autour d'une serviette chauffée. Je me frotte les yeux et me regarde dans le miroir. Je passe mes doigts sur les légères traces de griffures qu'il m'a laissées dans le dos, en soupirant.

J'enfile un débardeur ainsi qu'un pantalon de pyjama, et me dirige vers ma chambre pour aller me coucher. N'ayant pas sommeil, je décide de regarder ma boite mail. Plusieurs messages professionnels, me rappelant notamment un entretien très important pour le lendemain, dans le cadre d'une affaire fiscale. Mais aucune réponse de James. J'éteins mon téléphone, branche mon réveil pour le lendemain et ferme les yeux.


Le lendemain matin.

La nuit fut très agitée. Je me tournais encore et encore, dans un sens puis dans l'autre. Quand mon réveil sonne ce matin-là, je n'avais qu'une envie : le jeter à travers la pièce pour ne plus entendre cette sonnerie, et rester dans mon lit. Mais, le regard perçant de mon associé me vint à l'esprit. Je ne dois pas le décevoir aujourd'hui. Cette affaire compte beaucoup pour lui et son évolution de carrière. Je me décide alors enfin à me lever pour me préparer à ce fameux entretien.

Pour l'occasion, je porte une robe cintrée, noire. Élégante et distinguée, ce sont les maîtres-mots du cabinet d'avocats où je travaille depuis plusieurs années maintenant. Au fur et à mesure, j'ai réussi à gravir les échelons. Je suis maintenant associée-junior, en partenariat avec Oscar, un des associés seniors du cabinet.

Oscar est un homme anglais, venu en Ecosse par amour pour sa tendre épouse Abigail. Il a su rapidement se faire connaitre professionnellement. Il m'a prise sous son aile dès mon arrivée au cabinet, et m'a tout appris. Je lui dois tout mon savoir-faire. C'est un homme très respectable et respecté, avec qui je suis devenue amie depuis le temps. Régulièrement, il m'invite chez lui pour des dîners avec sa femme et leurs jeunes enfants. J'apprécie ces moments de tranquillité, qui me rappellent les repas de famille de ma jeunesse.

Comme tous les matins, la barista face au cabinet me prépare mon café. Au même moment, je reçois un message d'Oscar, me disant de le rejoindre dans la salle de conférence directement pour l'entretien. Je me dépêche alors de monter. Le client doit être arrivé en avance. J'arrive rapidement près de la fameuse salle de conférence, où nous organisons tous nos entretiens. Une grande baie vitrée marque l'entrée de la salle de conférence. Je regarde au loin, en effet je vois déjà Oscar, en train de discuter avec un homme, qui doit être ce client. Je plisse les yeux, et quand cet homme détourne les yeux vers moi, je le reconnais. Neal. Un ancien collègue de James. Aussitôt, les premiers souvenirs de Neal me reviennent. Trois ans auparavant, Neal était un collègue de James qui l'a accompagné à son voyage d'affaire à Stockholm.

Une histoire sans finOù les histoires vivent. Découvrez maintenant