Octobre 2021.
Connor est allongé sur mon canapé. Je suis assise face à lui, continuant de désinfecter ses multiples plaies. Il grimace à chaque passage de la compresse alcoolisée sur sa peau à vif, mais ne se plaint pas.
— Tu as mal ailleurs ?
— Non, ça va, dit-il en se tenant les côtes.
— Tu as peut-être quelque chose de cassé, laisse-moi regarder.
Je pose les compresses imbibées d'alcool désinfectant et teintées de sang. Je m'agenouille face à lui et approche mes mains de sa chemise. Je déboutonne doucement les boutons, essayant de ne pas aggraver sa douleur. Cela fait des mois que je n'ai pas été aussi proche de lui. À ce contact, j'essaye d'oublier les souvenirs de notre relation passée. Mais, à quelques centimètres de son torse, je sens son souffle chaud et alcoolisé contre mon visage. Je soupire, et il pose soudain sa main sur ma joue pour relever mon visage. Mon regard se plonge dans le sien et malgré moi je me souviens de la première fois où j'ai pu toucher ce torse nu.
Fin août 2018.
Nous marchons, côte à côte, le long du couloir en direction des ascenseurs. Étrangement, un silence pesant s'installe entre nous, mais la tension charnelle entre nos corps est palpable. Nous entrons dans l'ascenseur, il tend la main pour que je passe la première, puis appuie sur le bouton du rez-de-chaussée. Les portes se referment, nous laissant seuls dans cet espace restreint.
Quand son bras revient près de son corps après avoir appuyé sur le bouton, il me frôle légèrement, ce qui me fait frissonner. Suite à cette sensation particulière, je l'interroge du regard. Il me considère avec un sourire enjôleur.
— Tout va bien ? demande-t-il, joueur.
— Parfaitement bien. Je suis contente de passer la soirée avec toi.
Je soutiens son regard. Inconsciemment, mon corps se tourne vers lui et mes mains deviennent moites. Notre échange visuel est interrompu par le bruit de l'ascenseur, nous indiquant notre arrivée à l'étage voulu. Je le quitte alors des yeux pour sortir de cet espace trop étriqué.
— Allons nous installer au bar de l'hôtel, il est vraiment sympa !
Ainsi, nous décidons de nous installer à une petite table et nous passons la soirée à discuter, à rire, et à boire plus que de raison. De temps à autre, sa main effleure la mienne, ou mon pied frôle sa jambe lorsque je change de position pour croiser mes jambes dans un sens ou dans l'autre.
Lorsque la serveuse nous indique l'heure tardive, il propose de me raccompagner à ma chambre. Nous reprenons donc le même ascenseur, et la tension semble encore plus vive. Nous sentons soudain une secousse, qui me fait tanguer, perchée sur mes talons hauts. Je vacille et essaye de retrouver mon équilibre à l'aide de mes bras. Connor me retient alors en posant ses mains contre mes côtes, ce qui me permet de ne pas tomber au sol. Cette proximité inattendue accompagnée de l'effet de l'alcool me fait rougir. Nos visages sont si proches que je peux observer chaque détail de ses yeux verts. Je remarque comme des minuscules cristaux autour de sa pupille. Je sens son souffle chaud contre ma peau. Nous restons de longues secondes, à nous tenir l'un à l'autre pour éviter de tomber. J'entends mon cœur battre jusque dans mes tempes et j'ai la sensation de sentir le sien battre contre ma poitrine.
Lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrent, nous ne bougeons pas tout de suite, profitant de ce contact interdit. Finalement, je me décolle lentement de lui et sors de cet espace trop restreint pour supporter la tension installée entre nous. Il me suit et nous marchons en silence jusqu'à l'entrée de ma chambre. Je glisse la carte magnétique qui me sert de clé et ouvre la porte. Je me mets dos à celle-ci et face à cet homme, que mon corps appelle sans vergogne.
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Une histoire sans fin
RomanceAvril 2018. Ruby pénètre dans son bar de prédilection, pour rejoindre son amant de toujours où passion ne rime pas avec amour. Mais sa rencontre avec James ce soir-là va bouleverser ses plans de vie parfaitement choisis. Octobre 2021. Trois ans pl...