Prologue

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  Quand je n'étais encore qu'un gamin innocent et en bonne santé, ma mère m'emmenait souvent dans un parc jouer, celui-ci était pratiquemment tout le temps désert et c'est pour ça que nous y allions en fait. Mes parents pensaient que m'éloigner des autres enfants était la meilleure solution pour m'empêcher de tomber malade à tout bout de champ mais cela dit on dirait que ça n'a pas marché à cent pour cent, il n'y a qu'à me voir aujourd'hui (je ne met pas du tout la faute sur mes parents, au contraire... tout ce que je dis c'est que leur mission, a malheureusement échouée). Le parc n'était pas tout le temps si désert que ça en fait. Il y avait parfois cette femme et sa petite fille, on jouait tout le temps ensemble. Je ne me rappelle plus du tout de son nom mais dans mes souvenirs, elle avait de long cheveux blonds et deux marques dans le cou, deux tâches de naissance côte à côte qui ressemblait à un papillon. C'est la seule chose qui m'ai marqué, ce pourquoi je me rappelle encore d'elle aujourd'hui et qui fait que si un jour je viendrai à la recroiser dans la rue, je la reconnaitrai. On était très proche, nos parents répétaient sans cesse que nous allions faire notre vie ensemble. L'ironie du sort c'est que notre 'histoire' n'a malheureusement pas durée longtemps, je n'ai plus jamais revu la petite fille en question. Et comme je n'ai que de vagues souvenirs de cet époque là, il y a peu de chance pour que je la retrouve un jour.

  À huit ans, mon père m'a offert mon premier ballon de basket. Maman n'arrêtait jamais de me filmer pendant que papa m'apprenais à jouer, à croire que ça la faisait rire de pouvoir me revoir indéfiniment en train de me casser la gueule dans notre jardin. Parfois on regardait des matchs de basket à la télé, tous ensemble. Mon père et moi adorions ça et ma mère a compris qu'elle allait être obligée de supporter ça tout le restant de sa vie alors elle a essayé de s'y intéresser autant qu'elle pouvait.

  L'année de mes quatorze ans, c'est celle où j'ai commencé à me rendre compte que quelque chose n'allait pas chez moi... J'étais tout le temps épuisé alors que je respectais tout à fait les heures de sommeil recommandé pour un enfant de mon âge donc ce genre je chose n'étais pas censé m'arrivé, je devais être en pleine forme et surtout pas à bout de force au moindre effort, j'étais aussi quasiment tout le temps malade. Ce qui était tout à fait les symptomes d'un système immunitaire pas tout à fait en bon état. Malgré ça, on ne s'était jamais douté de mon cancer, pas une seule seconde avant ce jour où j'étais censé partir voir un match de basket avec mon père. On attendait ça depuis des semaines, c'était mon cadeau d'anniversaire. J'étais tout excité d'y aller mais ça n'a pas été possible car j'ai fais un malaise. J'avais cette curieuse sensation de vide et une douleur atroce. La douleur était si forte que j'avais l'impression que trente six lames d'acier me transperçaient moi et chacun de mes organes.

  J'étais à moitié inconscient quand mes parents m'ont amené à l'hôpital. Mon père me tenait dans ses bras mais j'avais l'impression de flotter au dessus du monde entier. Ça avait l'air tellement vide et inhospitalier la première fois que je suis venu ici, pourtant on était bien dans les couloirs d'un hôpital. Dans mes souvenirs l'ambiance était très froide et pas du tout chaleureuse comme on me prétendait l'être, il y avait seulement quelques infirmières qui s'agitaient tout autour de moi, qui tentaient de me sauver. J'étais loin d'être en train de mourir mais, j'avais quand même fais un sacré malaise. C'est suite à ce petit incident qu'on m'a fait passer plusieurs examens, qui ont eux, déterminer que je souffrais d'un lymphome autrement dit un cancer des ganglions lymphatiques (cancer du système immunitaire). Une phase numéro un à cet époque là. Ça a été très difficile pour ma mère, quand elle l'a appris. Mon père lui, tâchait de garder son sang froid face à l'effroyable vérité, parce que pour lui c'était bien trop difficile de se dire "mon fils a le cancer" et aussi parce que le fait de ne pouvoir rien y faire devait certainement lui donner envie de craquer complétement. Et quand bien même nos regards se croisaient, il gardait un visage inexpressif. Entre lui et moi, abordait le sujet du cancer n'avait vraiment pas sa place. Ils ont toujours été des parents adorables, aimants, à qui je n'ai rien à reprocher, pas même les milliards de fois où ils m'ont disputé ou moralisé, car je sais maintenant que c'était pour mon bien et pour me protéger de tout ce que la vie nous réserve.

  Quand mon père s'est fait viré de son boulot en Juin deux mille dix, ma mère l'a quitté. Ça avait créé beaucoup trop de dispute et un jour ça a éclaté. Tout ça je suis persuadé que c'est de ma faute, si je n'avais pas était malade papa aurait certainement pu continué à travailler normalement, comme avant. Après ça, maman et moi avons emménagé à Riverbanks et j'ai commencé une toute nouvelle vie, ce qui était finalement pas très difficile à mon âge, même avec mon cancer. Bon, c'est vrai que c'était pas facile tous les jours non plus, avec mon traitement et mes rendez-vous toujours plus fréquent chez le médecin. Puis j'ai rencontré Will, mon meilleur ami et seule personne du lycée au courant que j'ai cette maladie. C'était pas quelque chose à prendre à la légère vous savez, j'avais besoin dequelqu'un à qui je pouvais parler de tout ça, quelqu'un sur qui je pouvais compter en cas de problème, et quelqu'un qui sache ce qui m'arrivais si jamais je faisais une crise un jour en cours, car ça pouvait m'arriver vraiment n'importe quand. Si j'ai eus autant confiance en Will dès le départ c'est, je pense, parce qu'il était un peu "comme moi" finalement. On s'est tout de suite trouvé des tas de points communs et puis, j'ai vu en lui comme une sorte de béquille, un soutient morale d'une étonnante puissance, je savais qu'il m'aiderait à aller mieux.

  Environ quinze jours après que j'eus fêté mon seizième anniversaire, on m'a annoncé que j'étais déjà en phase trois. On a changé mon traitement et ma mère pleurait sans arrêt parce qu'elle commençait a avoir très peur de me perdre. Mon état s'est stabilisé pendant quelques temps, ça aller vraiment bien pour quelqu'un qui a un cancer qui est doucement en train de le tuer, alors j'ai décidé de passer des entraînements pour entrer dans l'équipe de basket du lycée. Will m'a prit pour un fou quand je le lui ai avoué, mais il m'a quand même encouragé. Cela dit, je ne l'avais toujours pas annoncer à mes parents et j'avais très peur de leurs réactions, j'avais peur qu'ils m'empêchent de continuer le basket pour ma sécurité. Le coach m'a prit dans l'équipe, ma mère a carrément sauté de joie quand je le lui ai dit (mais elle n'a pas oublié de me rappeler les dangers que cela pouvait représenter dans mon état actuel). Pendant près de six mois, je m'entraînais sans relâche et espérais vraiment "monter en grade" peu importe les efforts que j'allais devoir fournir pour y arriver. Même si tout ces efforts ne risquaient que de déclencher une nouvelle crise je me disais qu'un jour j'allais bien finir par mourir alors je voulais accomplir quelque chose dont je pouvais être fier, puis mon rêve s'est réalisé, j'ai été nommé co-capitaine de l'équipe. D'accord, je n'étais pas le capitaine mais j'étais assez fier de moi sur ce coup là.

  J'ai continué à vivre une vie normale pendant un bon moment comme ça, à suivre les cours et a aller à mes entrainements. Will venait souvent à la maison le samedi, on jouait à des jeux vidéos, parfois il venait pour qu'on révise nos cours mais ça, c'était un peu plus rare. Quand ses parents lui ont offert un scooter, on sortait plus souvent. Un soir, alors que nos parents n'étaient pas au courant on s'est permis d'aller à une fête, une fille du lycée l'organisait et il y avait vraiment beaucoup d'ambiance. Et des jolies filles. J'ai fais la connaissance de Clara avec qui je suis sortis quelques temps mais ça n'est pas aller bien loin entre nous, ça n'a durée je crois, qu'un mois ou deux. C'était une petite brune, elle avait les cheveux lisses et un teint mate parfait, le sosie d'Eva Longoria. Tout ce qui l'importait, c'était de faire bonne impression aux yeux des autres élèves du lycée, de montrer qu'elle avait un copain qui était co-capitaine de l'équipe de basket de Riverbanks. Je ne pense pas qu'elle m'ait vraiment aimé une seule seconde mais peu importe, au moins moi aussi de mon côté je n'étais pas seul, j'étais avec une fille canon et je ne peux pas nier qu'on a passé de bon moment ensemble, il n'y a pas eut que du mauvais dans notre histoire.

  Au début, Clara et moi étions même plutôt heureux. Ça faisait plaisir à ma mère de me voir heureux, elle s'est totalement arrêté de pleurer et mon père a arrêté de penser à mon cancer ce qui nous a permis de se reparler comme au bon vieux temps lui et moi même si la situation entre lui et maman ne s'arrangeait toujours pas. On est aller voir plusieurs matchs de basket ensemble et aussi de baseball, le dernier qu'on est vu avant que mon état s'aggrave, c'était un des Kings de Sacramento contre les Lakers de Los Angeles. Bien sûr on supportait les Lakers, et c'est eux qui ont gagnés. C'était une soirée grandiose.

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