Chapitre 7

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CHAPITRE 7

Le repas est excellent, mais je n'ai vraiment pas très faim. En tous cas, pas de nourriture ! Après avoir débarrasser la table et sur l'insistance de Julien, j'ai ouvert le cadeau d'Emilie qu'il m'a apporté hier. C'est vraiment une très jolie boîte argentée que j'aurais plaisir à réutiliser. Je retire le couvercle, en sors une enveloppe que je mets de côté pour plus tard. Elle a fait des folies ! Je découvre une dizaine de petits présents magnifiquement empaquetés. Il y a de tout : des délicieuses bougies, un stylo à tomber, un kit de calligraphie, mes bonbons préférés, un parfum, des carnets en moleskine, une paire d'écouteurs – là, elle me connaît très bien -, une pochette de crayons de couleur et un livre de coloriage, un cadre photo qui la représente devant son voilier, un porte-clefs « vis tes rêves » et enfin, au fond de la boîte, un livre sur Londres.

Toutes ces petites attentions me touchent tellement. Je suis presque sûre que je vais verser une petite larme en lisant sa lettre. Je prends un à un chaque cadeau que je replace dans la boîte. Je ne peux m'empêcher de caresser la couverture si douce des carnets. Lorsque tout est bien rangé, je prends l'enveloppe en main. J'hésite une seconde ou deux, puis l'ouvre. Elle est bien plus épaisse que je ne le pensais. Elle contient une autre enveloppe estampillée aux Editions DeLille. Je l'ouvrirai plus tard. Je sors alors une carte. Par ces quelques mots très simples, elle me souhaite de réaliser mes rêves et de ne pas m'enterrer dans un truc qui ne me convient plus. Elle me conseille par ailleurs de signer les papiers joints qui me détacheront de toutes mes obligations avec la Maison d'Edition, parce que soyons honnêtes, je n'arriverais pas à écrire ce qui était promis ! Oui, c'est vrai...ça fait mal, mais c'est la vérité ! Il est plus que temps de mettre fin à cette mascarade. J'avise Julien à l'autre bout du canapé :

— Tu le savais ? il semble confus.

— Non... Quoi ? maintenant, il est vraiment paniqué.

Je n'n dirai pas plus. Je me lève, pose la boîte à côté des autres cadeaux de merde que j'ai reçus, puis ouvre un tiroir, en sors un dossier et y place l'enveloppe. Je referme le tout rapidement et pour la première fois, verrouille le tiroir à l'aide de la combinaison codée. Je me tourne alors vers lui :

— Julien, je pense que tu devrais partir. Je suis fatiguée et demain, j'ai une dure journée, alors...

— Mais ... Tu ne travailles pas demain !

Je suis étonnée. Comment le sait-il ? il poursuit sans plus de gêne.

— Ton planning est accroché dans la cuisine, sur le frigo.

Il ment... Je le sais, je le sens ! Pourquoi mentir ? Si mes questions le dérangeaient, il aurait très bien pu dire qu'il ne souhaitait pas en parler. J'aurais compris. J'ai moi-même quelques secrets que je ne suis pas prête à partager avec lui. Après tout, on ne se connaît que depuis deux jours.

Ce qui aurait pu être une merveilleuse nuit de découverte mutuelle a vite tourné court. Enfin, j'ai tout de même appris une chose sur lui... c'est que, comme les autres, je ne peux pas lui faire confiance !

J'ai très peu et surtout très mal dormi cette nuit, mais même si cette journée promet d'être difficile pour moi, je me dois ... non, je leur dois d'avoir le sourire. Est-ce que je me sens mieux après ma douche ? Je dois avouer que oui. Je ne me voile pas la face, il n'y a pas que l'eau chaude qui m'a apporté du réconfort. Pour une question de pratique, je tresse mes cheveux et enroule chaque natte en macaron que je fixe avec des pinces que j'ai décorées spécialement pour les enfants. Aujourd'hui, il y a des bonhommes de neige, des pères noël, des rênes et des elfes...

Rien n'arrive par hasardWhere stories live. Discover now