Notre mort

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On était donc arrivé à Bejaia, dans une modeste petite maison au  centre ville, c'était un quartier où il n'y avait que des colons, pour se protéger ma mère n'a jamais révélé  qu'elle était Algérienne, elle connaissait l'hostilité que pouvait avoir les Français envers les algériens, surtout durant cette période, elle a donc enfilé sa couverture, c'était la cousine de la mère supérieur, son jeune mari est mort et se retrouve donc veuve avec un bébé sous le bras.

Pour me nourrir, elle enchaînait les petits boulot, elle faisait des ménages dans les maisons ou ma présence était toléré, car oui elle n'avait personne à qui me confier, et elle donnait des cours particuliers aux enfants, tout juste de quoi joindre les deux bouts.

05 Juillet 1962 l'Algérie a enfin eu son indépendance, on voyait des scènes de liesse partout dans les rues, c'était la fête et on avait gagné, cette année là je suis entré à l'école chez les pères blancs.

Plus le temps passait plus la santé mental de ma mère se dégradait,  je la voyais sombrer de plus en plus, elle pouvait difficilement se lever, ne mangeait rien du tout, après mon certificat d'études j'ai donc arrêté l'école pour pouvoir travailler et m'occuper d'elle.

Je ramené un peu d'argent, de quoi manger et vivre mais elle ne mangeait ni ne vivait, elle était plongé dans une grosse dépression, elle s'affaiblissait de jour en jour, dans ses derniers instants elle a fini par me raconter ce qui c'était passé avec mon pére, elle ne m'avait jamais parlé de lui, j'ai compris alors d'où venait son traumatisme, que c'était pour elle une blessure qui ne guérirait jamais.

 Elle a fini par mourir d'une pneumonie. Ce jour là j'ai vu mon monde s'écrouler, moi le petit Dahmane joviale et plein de vie, je ne vivais plus, à partir du moment où elle est partie je n'étais plus qu'un corp vide, c'était mon souffle et elle est partie. C'était mon pillier mais maintenant j'en ai plus, je n'ai plus que de la rage en moi, de la colére, je dois vanger ma mère..

Il faut que je retrouve mon géniteur, il doit payer pour ce qu'il a fait.       

PNL: le frère cachéWhere stories live. Discover now