On se retrouvera

Chapitre 2 : les explications

**Seyra**

- Pourrais-je voir mon bébé avant, s'il vous plait ?

La sage-femme fit un demi-tour sur elle-même avant de me tendre à la dame sur le lit tout en disant d'un air niais que « oui, bien sûr, c'est normal » et bla bla bla. Pff. Je n'ai même pas envie d'être dans les bras d'inconnus et encore moins les siens, c'est dégueu elle est pleine de sueur et le lit est plein de sang. Beurk.

- Bonjour Aileen, mon coeur, c'est maman

Lol. Jamais. Puis, Aileen? C'est quoi ce prénom? Je ne m'appelle pas Aileen, mon nom c'est "Seyra" !

- Aileen ? Quel beau prénom ! S'est exclamée la même sage-femme surexcitée. Sa voix m'agace, comme celle de « maman ».

- On a essayé d'en choisir un original. Tu aimes ton prénom mon ange ?

C'était l'homme d'à côté qui a parlé avec un sourire horrible. Probablement « papa ». Pour toute réponse je lui ai tiré la langue, mais pas de manière mignonne, plutôt pour dire « fiche moi la paix ». Personne n'a réagi de manière voulue, ils ont ri. Ri ! Genre comme si c'était drôle.

- Adorable !

- Elle a l'air plus éveillée que la plupart des nouveau-nés

- C'est vrai, normalement elle devrait être en train de dormir en ce moment.

Le médecin semble dubitatif et intrigué.

- Je vais lui faire passer quelques examens d'accord ?

- Quel genre d'examens ?!

Mes « parents » paraissent inquiets, moi tout ce que je veux c'est connaître leurs prénoms, histoire de ne plus avoir à les appeler « papa », « maman », « parent ». Parce qu'ils ne le sont pas. Et ne le seront jamais.

- Ne vous inquiétez pas, c'est la routine, pour voir si tout va bien.

- Très bien

Ils ont l'air un peu plus rassuré

- Je vous la ramène dans quelques instants madame Clark.

Ok, alors se sont les « Clark », bon début, j'ai plus à les appeler avec des termes qui ne leur correspondent pas, « Madame et Monsieur Clark » fera l'affaire. L'autre dame me pris dans ses bras, toujours avec ce sourire niais qui me donne envie de la frapper. D'ailleurs, pourquoi pas ? Ça pourrait être amusant. Du coup j'ai essayé. J'ai tendu mon bras droit - celui de libre - le plus loin possible et l'ai lancé le plus fort possible vers sa tête - n'importe où -. Elle avait rapproché son visage pour me faire des « gouzi - gouzi » j'ai donc pu atteindre sa joue dans un claquement aigüe et fort. Elle s'est reculé l'air outré en sexclamant :

-Aouch ! T'es sérieuse ? Ça fait mal ! Ne t'avise pas de recommencer !

Elle est sérieuse à me crier dessus comme ça ?!

-C'est qu'elle a de la force cette petite a t-elle lancée à Mme Clark avec un petite rire.

Son air jovial était faux parce qu'à peine hors de la chambre je reçu un regard des plus noir. Je le lui rendis bien-sûr. Elle n'arrête pas de me provoquer, sa remarque, son regard, la façon dont elle me portait - sans faire attention -, tout ça me donnait envie de recommencer. Je ne comptais pas me gêner, alors je me suis mise à brailler aussi fort que je le pouvais. Et j'étais aux anges de voir à quel point je pouvais faire du bruit, mon cri masquait tous les autres, on entendait que moi et j'adorais ça, j'aime qu'on constate mon mécontentement parce que comme ça peut-être que quelqu'un se demandera ce qu'il se passe et essaiera de comprendre. Je l'espère, parce que j'ai besoin de trouver une solution pour retourner chez moi. Alors je continuais, je cherchais l'attention du monde entier en gesticulant, bougeant dans tous les sens, manquant de tomber, glisser des bras de cette incapable d'infirmière. D'ailleurs elle semblait dépassée par les évènements et ne savait pas trop quoi faire, elle s'efforçait juste à me garder dans ses bras en appelant de l'aide. Aide qui ne tarda pas à arriver, un homme se plaça devant elle en brandissant une seringue et en demandant de me maintenir le plus immobile possible. Qu'est-ce qu'il comptait faire ? Je me le demande bien. J'ai eu ma réponse quand je me suis sentie sombrer, tomber dans le néant. La partie n'est pas finie.