La lumière bleue des gyrophares me brûle les yeux. Pourtant, je reste le regard fixe, sans cligner une seule fois. J'ai encore du mal à réaliser ce qu'il vient de se passer : Monsieur Charlie est décédé.
Monsieur Charlie. Mort.
Bordel, je n'arrive pas à y croire.
J'ai l'impression qu'une partie de nous vient de s'envoler. Il est certain que je n'aimais pas cet homme, mais jusqu'à souhaiter sa mort, non. Sans lui, mais avec notre maladie dans le sang, nous sommes presque sûr d'être coincés.
Charlie était un homme qui parlait peu mais qui savait beaucoup. Il avait le chic pour tout garder pour lui. Alors si quelque chose va de travers les prochain jours, voire les prochains mois, il ne sera plus là pour diriger. Je suis quasiment sûre qu'aucun des autres scientifiques sont au courant ne serait-ce que de la moitié de son savoir à nos propos.
C'est ça, le problème. Ce n'est pas le fait qu'il soit mort, c'est le fait que s'il est mort, nous le rejoindrons bientôt.
La journée qui s'est déroulée le lendemain à été si étrange que j'ai eu l'impression d'être spectatrice de ma propre vie.
Certain de mes amis étaient en pleurs, d'autres renfermés, tandis que le reste semblait ne rien ressentir de particulier. Je ne sais pas exactement dans quelle catégorie je me trouvais, un peu toutes il me semble.
Du côté des scientifiques, c'était plus compliqué. Lorsque je me baladais dans d'autres étages pour évacuer cette lourde ambiance qui circulait entre nous, de multiples hommes en blouses blanches courraient dans tous les sens sans même me calculer.
Je sais que Charlie avait un certain poids dans ce projet. Mais ce n'est pas une raison pour crier à l'aide à tout bout de champ. Connaissant l'individu, il a dû laisser des traces de son projet un peu partout autour de lui.
Cela va faire vingt quatre heures que des policiers se relaient sans arrêt devant le bureau du grand scientifique décédé. Ils recherchent n'importe quels indices qui s'avèreraient utiles pour l'enquête. D'après les dires, cela pourrait aspirer à un meurtre.
Honnêtement, j'y crois moyen. Ce n'était pas le genre de type qui avait le temps de chercher les ennuis, ses recherches lui prenaient tout son temps libre.
Mais qui sait, il avait peut être une vie extérieure ? Bon sang, cette idée semble sonner bizarrement dans ma tête. Comme si c'était impossible que cet homme aie une autre raison d'exister.
Une main me passe devant le visage, me réveillant de mes pensées. Les sourcils froncés, je monte mon regard vers February. Il me toise un moment avant de lever les yeux aux ciel.
— Oh mon Dieu. Ne me dit pas que toi aussi tu vas te mettre à pleurer sa mort, grogne t-il.
Je regarde le garçon. Il est si doux et confiant d'habitude, je suis assez surprise de le voir réagir de cette façon. Ses yeux reflètent un sentiment d'incertitude dont il ne semble pas bien contrôler les effets.
— C'est normal de pleurer, lance May, installée sur un pouf à l'opposé de la pièce, un mouchoir à la main.
— Non, je suis désolé ce n'est pas normal. Depuis quand vous l'aimez ? Vous étiez les premier à vous plaindre quand il ne prononçait ne serait-ce qu'un mot ! Vous êtes vraiment faux-culs.
Il se tourne vers moi, les traits durs.
— Et toi Dece. Tu vas t'apitoyer sur ton sort comme tous les autres ? Je te rappelle que tu es revenue de ta prise de sang très agacée hier. A cause de qui déjà ?
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December
Teen FictionLe 12 janvier 2001, douze nouveaux nés ont été adopté par un célèbre scientifique au nom de Charlie dans le but d'approfondir ses recherches sur l'huscose, une maladie inconnue dont les effets varient en fonction du mois de naissance de l'individu a...