Chapitre 14

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C'est comme un zombi que je réapparaî dans le salon.

- Ça va pas? On dirait un poisson qui a passé trop de temps hors de l'eau. Remarqua Ali en se levant.

En temps normal j'aurais ri de la comparaison, mais la j'ai envie de pleurer. Mais pourquoi? Il est partit c'est fini, il était armé, blessé et certainement dangereux. C'était un connard armé, dangereux et en cavale, voilà!

Un connard armé, dangereux et en cavale qui a prit le temps de déposer mon linge au pressing.

- C'était qui sans indiscrétion? Il y a quelque chose de grave? Puis il jeta un oeil sur les sacs du pressing que j'avais ramené bêtement au salon.

- Je suis juste contrariée non seulement ils m'ont bousillé du linge mais en plus la facture est très salée. J'essayais de garder ma contenance et je serrai ma gorge pour ne pas pleurer.

Ali s'approcha de moi et me prit dans ses bras. Au lieu de me reculer, je me laissai réconforter par le va et vient de ses mains dans mon dos et les battements de son coeur.

Je ne sais pas combien de temps on est resté comme ça exactement, mes jambes commençaient à me faire souffrir à rester debout et immobile mais j'avais beaucoup de mal à quitter les bras d'Ali.

En m'écartant, je vis que j'avais mouillé une bonne partie du tshirt d'Ali avec mes larmes.

Loin d'être dégouté ou fâché, il avait l'air inquiet.

- Je sais pas ce que tu as, mais saches que tu peux m'en parler, je connais tout un tas d'histoires un peu ouf, sans juger les personnes et franchement je suis une tombe.

Évidemment je ne pouvais pas lui en parler, bien que ça me ferait du bien, mais c'était trop risqué.

- Merci Ali, mais c'est rien, juste la fatigue plus un peu de stress en ce moment.

- Ok, je vais te laisser te reposer. Tu as de quoi noter mon numéro de portable? Comme ça si t'as besoin de parler ou si t'as juste fait un peu trop de pâtes, tu m'appelles. À n'importe quelle heure!

Je tends mon téléphone à Ali afin qu'il note lui même son numéro et qu'en même temps il fasse sonner son téléphone avec le miens comme ça il n'avait plus qu'à enregistrer mon numéro.

Bien que je sois réellement fatiguée, j'aurais aimé qu'il reste, j'avais pas envie de rester seule mais j'ai déjà abusé je crois.

Quelques minutes à peine après son départ, je me faufilais dans mon lit. Évidemment impossible de trouver le sommeil. J'essayais de lire un livre, mes yeux lisaient mais mon cerveau ne comprenait rien. Je pris mon téléphone et me mis à jouer au solitaire ça me réduisait ma possibilité de cogiter pour rien, mes yeux finirent par succomber à la fatigue.

Le lendemain, je retrouvai ma routine, je rejoinds Ali, Tony et sa copine qui a aussi un nom de fleur, que je n'arrive pas à mémoriser. Nous plaisantons, de tout de rien. Ali ne fait aucune allusion sur le veille et je l'en remercie intérieurement.

Puis comme d'habitude, j'allais au boulot retrouver mes clientes et surtout mes deux collègues complètement délurées.

Je me prennais une petite pause quand je reçus un sms de Sébastien me proposant un ciné après mon boulot.

J'acceptais mais je ne ressentis aucune excitation à aller à ce rendez-vous, pourtant, je suis sûre qu'il en vaut la peine et qu'il doit être très sollicité.

À midi, je mangeai avec mes deux collègues dans notre petite salle de pause. Je n'avais pas envie de sortir vu le temps et elles non plus apparemment.

J'étais contente de finir tôt aujourd'hui, les rendez-vous de l'après midi étaient tous ennuyeux et en particulier une cliente tellement parfumée que je me demandai si elle utilisait un flacon par jour, c'était étouffant.

Il était à peine 16heure quand je rejoinds Sébastien au cinéma qui se situait à quelques rues du taf. Sébastien était déjà la, élégant comme si il sortait d'une publicité pour Hugo Boss.

Il avait déjà pris les places et le pop corn. Après une courte étreinte et un baiser, nous nous installons dans la salle. Je regrettai qu'il ait choisi le film sans moi, mais bon ça fait parti de lui ça... Je découvre donc le film "hollywoo" avec Debbouze et Foresti. Malgré quelques scènes amusantes, je trouve le film bidon et je suis surprise qu'il ait choisit ce film. A la fin de la séance nous nous dirigeons main dans la main vers la sortie.

- Il t'a plus le film ? Je ne t'ai pas entendu rire. Me demandait Sébastien.

- C'est vrai que c'est pas le plus drôle que j'ai vu. Mais merci quand même pour le ciné. Peut être veux tu boire un café chez moi? Tentai-je pour me rattraper.

- Pourquoi pas ! Répondit il enthousiaste.

Arrivée chez moi, je nous sers de quoi boire et grignoter. Nous parlons littérature. C'est très enrichissant, il m'enumere tout les livres qu'il a lu, ça en revanche c'est très ennuyant.

Driiing Driiiiinnggg.

C'est la sonnette stridente de la porte qui retentit. Je me lèvai et allai voir qui c'était .

J'ouvrai, et c'est un Ali  tout sourire qui me tendait un plat recouvert d'aluminium.

- Salut Luciole, ce soir c'est moi qui ai fait trop de pâtes, tu m'aides à manger?

Je ne m'attendais pas à lui et encore moins à ce qu'il ramene un repas.

- Entre! Lui dis je hésitante, un ami m'a ramené mais il n'allait pas tarder à partir.

Ali me suivit jusqu'au salon sans dire un mot.

- Sébastien, je te présente Ali, mon voisin de pallier. Ali, Sébastien, un client du salon.

Ils ne se serrerent pas la main. Ils se regardaient même de travers, je ne comprenais pas.

- Ok, je vais vous laisser. Bonne soirée à vous deux. Ali était raide comme un bâton, il fixait Sébastien droit dans les yeux.

Il posa son plat sur le comptoir et s'eloigna sans un mot de plus. J'entendis au loin, la porte se refermer. Sébastien se rassis mais il avait perdu son sourire. J'étais abasourdie.

C'est Sébastien qui parla le premier.

- J'avais cru comprendre que tu ne fréquentais pas les gens de ton quartier. Dit il.

- Je ne les fréquente pas, en dehors d'Ali avec qui je suis devenue amie.

- Amis? Rien de plus? Alors pourquoi m'as tu présenté comme un client du salon, c'est tout ce que je suis pour toi?

C'est vrai que je l'avais mal présenté. Mais j'avais beaucoup de mal à l'appeler "mon copain" "mon mec" ça sonnait bizarre.

- Excuse moi, je n'ai pas voulu te blesser et rassure toi, je ne considère Ali que comme un ami, rien de plus.

- Je vais te dire, tu choisis de drôles d'amis. Il n'est pas fréquentable. Siffla t il entre ses dents. Je vais te laisser déguster ton petit plat mitonné par ton ami, on s'appelle plus tard.

Je le raccompagnai jusqu'à la porte, c'était ridicule et je n'aimais pas son ton condescendant.

C'est sans meme nous dire au revoir que je referme ma porte à clef.

J'avais perdu mon appétit, je ramenais ma couette au salon et commençais à choisir le programme sur lequel j'allais scotcher et c'est sur "tellement vrai" que mon choix s'arrêta.

C'était le deuxième épisode que je regardais quand j'entendis quelqu'un frapper à ma porte. Je me levais rapidement, c'était peut être Ali, je lui avais envoyé un texto mais il ne m'avait pas répondu.

Je regardais par l'oeil de boeuf, je distinguai un visage encapuchonné et celui ci, j'aurai pu le reconnaître entre mille...

lilaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant