4 - La fête

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Les rayons de soleil vinrent me réchauffer les paupières et rendirent mon réveil plutôt agréable. Le sourire aux lèvres, ma journée de ce lundi matin avait l'air de bien commencer. Jusqu'à que je me rende compte qu'il était déjà dix heures et demie ! Il était beaucoup trop tard, vraiment. En plus de ça, j'avais rendez-vous à dix heures quarante-cinq à l'épicerie. J'injuriais des mots affreux à mon propre égard, en me maudissant d'avoir autant trainé au lit. Je sortis vite de ma chambre en m'habillant avec ce que je trouvais. Ma chambre étant la pièce se trouvant à côté de la chambre où dormait le lieutenant, je remarqua qu'il avait laissé la porte entre-ouverte en partant, sûrement tôt ce matin. Mes yeux furent attiré quelques secondes vers l'intérieur de la pièce, à travers cette petite ouverture. Ma curiosité ne faisant qu'augmenter, mon corps se rapprocha de la porte. Lorsque je vis ces tonnes de papier sur le bureau je n'eu qu'une envie, rentrer et aller les lire. Mais rapidement ma raison me força à faire demi tour.

Vingt minutes après mon départ en vitesse de la maison, j'arrivai enfin. Je fus accueillie par madame Marie qui, à peine avais-je passé le pas de la porte, me serra dans ses bras de façon très affectueuse. La relation que j'entretenais avec elle était plus forte qu'une relation patronne-employée. Nous étions complices et proches, comme si nous étions de la même famille. C'était une femme âgé, avec un fort caractère mais quand on l'a connaissait bien, on savait qu'elle avait le cœur sur la main. Puis elle était aussi très forte mentalement, elle vivait toute seule. Alors, pour faire passer le temps, elle était souvent à son épicerie.

- Une jeune femme est passée ce matin, il y a une heure environ. Elle était très jolie d'ailleurs ! Elle voulait du beurre et une brioche, il me semble... Elle ma dit qu'il y aurait une fête organisée par la mairie ce soir, sur la place. Pour fêter la fin de l'été et le début des moissons. Tu y vas sûrement toi Hélène ?

- J'en ai entendu parlé, mais je ne pense pas y aller non...

- Ah bon ? Mais pourquoi ça ? Ça te ferait sortir et je sais que ton ami Max y va aussi. Tu verrais du monde comme ça. Tu me parais palote ces temps ci, puis il y aura un grand buffet et du vin pour tout le monde. Je compte y aller avec mon amie Huguette. Joins toi à nous, ça me ferait très plaisir ma petite.

- Je ne savais pas qu'il y avait Max ! Puis c'est vrai que ça me ferait sortir et avec votre proposition... C'est d'accord, rendez-vous à quelle heure ?

- Et bien vers 19h30 sur la place à côté de la fontaine ? Je serais donc avec Huguette.

- Très bien je serais là alors !

La journée passa rapidement. Toujours dans la convivialité et la bonne humeur, nous servions les gens. Il y avait eu du monde aujourd'hui, plus que d'habitude. J'adorais parler avec les autres, apprendre de nouveaux potins.
Le soleil commençait à ce coucher quand j'ai décidé de rentrer me préparer rapidement. J'étais contente, et pour la première fois depuis longtemps je me trouvais belle. Je m'étais bien coiffée et habillée d'une belle robe fleuri pour l'occasion. J'étais en vélo et encore à quelques minutes du centre ville j'entendais déjà le bruit des saxophones et des violons, le bruit des rires et des cris.
Ça me remplissait de joie, même si il n'y avait pas nos hommes, et qu'à ma grande surprise il y avait les soldats allemands. Je ne pensais pas qu'ils se joindraient à cette fête. Si j'avais su je n'y serais pas aller...

-Héléne ! Héléne ! Nous sommes là, pose ton vélo ici.

Madame Marie me montrait du doigt une petite place derrière la fontaine pour coincer mon vélo. Et c'est ce que je fis. A présent, Max m'avait rejoint et prit sous son bras costaud. Marchant à travers les enfants qui s'amusaient au sol et les tables bondées, nous nous enfoncions dans la masse de gens. J'avais un grand sourire, comme toujours, et je dansais avec Max. Comme quoi, malgré tout ce malheur on pouvait encore vivre quelques petits moments de bonheur, bien qu'ils soient rares je l'avoue.

Je dansais, virevoltant et riant sur cette herbe fraîche. Cela faisait si longtemps que je n'étais plus stressée et angoissée ne serait-ce que quelques minutes. Quand tout à coup, tournant la tête, le temps paru s'arrêter. Mon regard s'arrêta sur un sourire et alors, mon corps se paralysa. Des dents blanches, parfaitement alignées. Mes yeux remontèrent sur ce visage incroyablement beau. Ce teint de peau ayant prit le soleil, une peau quelque peu bronzé laissant apparaître des pommettes rosées par les coups de soleil de l'après midi. Et cette barbe naissante, qui n'avait pas été rasé depuis quelques jours appartenait bel et bien au lieutenant Von Reinardt.

Un amour de guerreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant