L'amour d'un enfant.

Trouvé.

Une puissante aura de magie indescriptible s'envola, tourbillonnant dans l'air ; leur souffle mélangé, leurs mains désespérées, leur cœur suffoquant ; elles finirent par se séparer, réalisant le malheureux miracle qui venait d'avoir lieu. Regina, avait les lèvres gonflées, les pupilles dilatées plus profond qu'un trou noir, les mains crispées dans la chevelure ébouriffée d'Emma Swan ; une culpabilité malsaine la submergea et elle se leva maladroitement des genoux de la blonde, ses mains frottant énergiquement son visage, perdue dans ses sombres pensées.
Emma, assise et penaude sur le siège, les bras ballants, était désorientée. Son cœur se déchirait en petit morceaux face au recul de la directrice, ne laissant qu'une place vide et froide sur ses jambes. La blonde comprit que quelque chose venait de se briser entre elles car ni l'une ni l'autre ne saurait comment agir prochainement. Ce premier baiser était le paradis qui venait de s'offrir à Emma mais laissant que le goût de l'enfer et du rejet ; amer et douloureux. La blonde savait que les barrières qu'elle venait de franchir ne servirait qu'à renforcer les murs construis de Regina autour de son cœur. Emma soupira dramatiquement, passant une main dans ses cheveux, voulant rassurer Regina mais tout aussi peureuse :

« Vous le regrettez...? » osa t-elle demander d'une voix peu assurée.

Regina sentit son cœur se compresser, elle évitait le regard d'Emma, incapable de donner une réponse alors que c'était elle qui avait engagé le premier pas. Ne se remettant toujours pas de ce baiser divin, les bras recourbés contre sa poitrine, elle se glissa contre la porte de son bureau. La vérité c'est qu'elle ne regrettait pas ce baiser ; elle regrettait surtout de ne pas pouvoir offrir ce que souhaiterait Emma : c'est à dire une relation stable. Regina ne connaissait pas entièrement la vie d'Emma et inversement, elles commençaient tout juste à s'apprivoiser, une confiance en l'autre encore fébrile. Regina ne devait plus se permettre de se laisser aller, elle devait mettre un terme à tous ces sentiments envahissants, elle devait reprendre le contrôle total de ses émotions et envies. Avec le peu de courage qui lui restait, le regard s'ancrant doucement dans celui de la blonde, Regina conclut :

« Oui je le regrette. »

Emma sentit son corps lâché ; la faisant basculer contre le dossier du fauteuil, son cœur lui hurlant toute la douleur de cette simple phrase. Elle se retenait de pleurer, de crier, de taper tout ce qui se trouvait à sa portée. Son regard se perdant dans le vide, son cœur ne devenant qu'un gouffre abyssal, son âme venait de partir. Regina était impuissante face à cette vision horrifiante ; elle n'avait pas la force nécessaire pour lui dire que tout allait bien se passer. C'était la première fois qu'elle voyait Emma aussi éloignée de ce monde, cette souffrance qu'elle voyait sur son visage lui poignardait les entrailles, mais elle ne laissait rien paraître. Les minutes s'écoulaient éternellement, le temps s'était ralenti, le silence était maître. Emma, puisant dans ses dernières forces se leva automatiquement, l'esprit dans ses pensées lointaines.

« Je vais y aller. Envoyez moi les affiches, je les collerai demain très tôt dans la matinée, bonne soirée madame la directrice. » fit-elle, la voix dépourvue de sentiment.

Emma claqua violemment la porte de l'orphelinat, ne laissant comme résonance que les sanglots de Regina.

****

Emma se laissa guider par son corps titubant dans les rues obscures de cette petite ville ; elle se perdit à nouveau dans ce bar, la musique l'arrachant de ses rêveries douloureuses, puis elle s'assit au bar, l'odeur de l'alcool lui insufflant un nouveau souffle de vie. Elle était pathétique, affalée sur ce même bar que la fois où elle s'était disputée avec Chloé ; quelques larmes lui échappèrent subtilement.

« Une aussi jolie fille que toi ne devrait pas à verser de si précieuses larmes. » fit une voix grave.

Emma releva violemment la tête, étourdie avant de se calmer et de poser son regard sur cette personne étrangement connue ; ce n'était autre que Carmilla. Son sourire s'élargit joyeusement, sa peine diminua légèrement, Carmilla se trouvait en face d'elle, derrière le bar.