L'amour d'un enfant.

Le gala de charité.

Je claquai rageusement la porte, m'efforçant de faire bonne figure devant les personnes que je croisais, mais mon esprit ne ressassait qu'une seule pensée qui dévorait lentement mon cerveau ; elle s'était encore jouée de moi ; elle jouait avec moi comme la lune jouait avec le soleil ; faisant naître en moi l'espoir qu'elle puisse ressentir la même attirance, mais en vain, je ne suis qu'un vulgaire pion pour elle dans sa partie d'échec qu'est la vie. Dans ce moment d'égarement, j'étais l'eau dont elle avait besoin par nécessité, parce que dans un moment de faiblesse, la gorge sèche, elle n'avait pu résister.

Profondément énervée, je décrochais violemment la sonnerie de mon portable avant d'ajouter sèchement :

« Quoi ?! »

Mon être se figea, mon sang glacé ne fit qu'un tour dans mon corps brûlant de surprise, incapable d'aligner une phrase correctement, je bégayais :

« Wow...euh, fin...Chloé? » fais-je avec incertitude et espoir mêlés.

J'entendis le rire chaleureux de Chloé me combler le coeur avant d'être bercée par sa douce voix :

« Oui c'est moi Blondie. Je suis désolée de t'appeler si brusquement après plusieurs semaines sans nouvelles, mais je te devais des explications et je voulais avoir le temps pour ça. » avoua-t-elle, sa voix teintée d'une joie douloureuse.

J'étais soulagée de l'entendre après ce long moment d'absence ; nous nous étions quittées en mauvais terme et ça m'avait rongé l'esprit de ne jamais pu avoir d'explication avec elle, puis suite à son départ je n'avais pas osé prendre de nouvelles par peur d'être rejetée. J'étais sincèrement heureuse de pouvoir l'entendre à nouveau, mon coeur s'apaisa légèrement et ma colère diminua :

« Je t'écoute. » fis-je, le stresse me nouant l'estomac.

Chloé prit une grande inspiration, la voix légèrement instable :

"Je voulais tout d'abord m'excuser pour mon comportement excessive le jour de la fête d'anniversaire ; pour tout t'avouer, je réagis très mal à la violence, spécialement quand elle concerne mes proches, et ce jour là ça m'avait énormément touché. Puis, après j'ai eu une urgence familiale et j'habite désormais avec ma famille, pour régler ce qu'il y'a à régler."

J'hochais machinalement la tête, soulagée que mon amie se confie à moi.

"Je m'excuse aussi, je n'aurai pas dû réagir puérilement, c'était pas intelligent. Mais est-ce que ça va aller avec ta famille ? On se reverra un jour ?" demandai-je fébrilement, inquiète.

"Oui, ça ira, tout ira bien. Et oui, compte sur moi pour qu'on se revoit, je suis un vrai pot de colle." plaisanta-t-elle, la voix douce.

Je soupirai de bonheur, un fin sourire chargé d'émotion sur mes lèvres, un poids en moins sur le coeur.

"N'hésite pas à m'appeler, je serai là." fis-je, montrant son soutien.

J'entendis Chloé sourire, souriant à mon tour.

"Avant que je ne doive raccrocher, comment ça va avec ta sulfureuse brune?" taquina Chloé, la voix malicieuse.

Je soupirai de désespoir, racontant brièvement les derniers événements passés avec lassitude. Chloé rigola, tapant des mains :

"Vous êtes faites l'une pour l'autre, n'abandonne pas ! Connaissant Regina, ce n'est qu'une question de temps et de confiance, ne la laisse pas tomber et tout ira bien." conseilla Chloé.

Je secouai la tête, amusée par ses bêtises, avant de marmonner avec mauvaise foi :

"Ce n'est pas comme si je m'en préoccupais..." dis-je avec la voix éraillée.