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Chapitre 5

Eton, vingt ans plus tôt...

-Niall, attends-moi! Hurla Louis Tomlinson à l'adresse du jeune homme aux mèches dorées qui filait en riant devant lui.

-Cours, Forrest, cours! Cria l'insolent en retour. Il faut qu'on fonce à la gare, sinon on va rater notre train!

Louis ne put retenir un mouvement d'humeur, qui se transforma pourtant vite en amusement. On ne pouvait jamais rester fâché très longtemps contre Niall Horan, petit dernier des quatre fils du marquis de Roxburgh.
Grand, une musculature de nageur, des yeux bleu pétillants de malice et une chevelure blonde rebelle à tout peigne, Niall attirait les regards comme la lumière attire les papillons. Louis s'estimait heureux de l'avoir rencontré. Les deux compères avaient fait toute leur scolarité ensemble, et dès le premier jour, le "Hé, je sens qu'on va s'amuser ici!" Lancé négligemment par un Niall de onze ans à un Louis tout timide, avait scellé leur amitié.
Le jeune Tomlinson, qui venait de fêter deux semaines auparavant ses dix-huit ans, sentit son cœur battre la chamade en songeant que leur amitié avait pris cette année une tournure beaucoup plus intime. Pas plus tard que ce matin, tandis que les élèves faisaient leurs derniers préparatifs, tous deux s'étaient retrouvés dans une salle déserte pour se faire des adieux... chaleureux, mais fort heureusement, provisoire. Ils étaient brillamment diplômés, et Niall prenait une année sabbatique pour voyager et visiter le monde avant d'intégrer la prestigieuse faculté d'Oxford. Il avait non sans mal, à convaincre ses parents de le laisser partir. Louis avait tenté, mais hélas, il n'avait pas eu la même chance avec , son grand-père Keith. lui se retrouverait à Oxford dès la prochaine rentrée universitaire.
Hors d'haleine, Louis rejoint don ami; qui s'était appuyé contre un mur proche de la sortie e l'attendait tranquillement.

-Je croyais qu'il fallait nous presser, sous peine de rater le train, lança-t-il, taquin.

-On s'en fout, au pire, on prendra le prochain.

Niall glissa ses doigts dans la chevelure châtain de Louis, et sans se préoccuper des derniers retardataires éventuels, attira son compagnon contre lui et l'embrassa à pleine bouche. Celui-ci répondit avec passion avant de le repousser, gêné.

-Niall! On pourrait nous voir!

-Bah! Ils s'en fichent!

Et riant comme u fou, le blond saisit son compagnon par la main et l'entraîna au-dehors des murs. C'en était fini! Adieu, Eton! Louis ne pouvait nier qu'il était soulagé que cette période soit désormais derrière lui. Il était majeur, et la vraie vie commençait enfin!

-Sir Louis!

Au son de cette voix bien connue, le jeune homme eut un sourire désabusé à l'adresse de son ami.

-Il semblerait que je m'apprête à faire le trajet en voiture, et non en train...

Niall éclata de rire.

-Pauvre petit-fils de comte! C'est dur, hein, d'être né avec une cuillère en or massif dans la bouche?

-Tu peux parler; fils de marquis!

Tout en se chahutant comme des enfants, les deux jeunes gens s'approchèrent de la somptueuse Mercedes garée sur le bas-côté.
Alstair, le chauffeur du comte de Glennary, les attendait, un sourire au lèvres.

-Sir Louis, je suis très heureux de vous revoir, fit-il avant d'incliner la tête vers Niall. Lord Horan, quel plaisir.

-Al, mon pote! Plaisir partagé! Ainsi Keith n'a pas voulu que son petit-fils prenne les transports en commun tel un vulgaire roturier?

À la décharge d'Alastair, si l'attitude provocante de Niall le choqua, il n'en laissa rien paraître. Il était trop bien élevé pour cela.

-Monsieur le marquis n'a pas souhaité non plus vous voir vous mêler au petit peuple, Lord Horan, se contenta-t-il de répondre finement. J'ai croisé Samuel sui vous attend un peu plus loin.