Chapitre 3 : Rédemption

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Chapitre 3 : Rédemption

Shancai se trémoussait nerveusement dans l'immense chambre de Daoming Si. D'accord, ce n'était pas la première fois qu'elle venait, mais se retrouver seule ainsi avec lui la mettait dans un état pas possible. Son cœur battait de plus en plus vite, ses mains devenaient moites et elle avait l'impression d'avoir le tournis.

De plus, depuis qu'ils avaient tous les deux quitté l'université, Daoming Si ne lui avait pas adressé la parole. Il était installé sur son lit, plongé dans la copie de ses scripts.

Comment peut-il être aussi calme ? Se disait-elle.

Bien entendu, elle ignorait totalement que Daoming Si n'était absolument pas calme. Depuis quinze minutes, il faisait semblant de lire les textes qu'ils devaient travailler pour essayer de calmer les battements de son cœur qui n'arrivaient pas à ralentir.

Il était conscient de la présence de la jeune femme, à quelques pas de lui, et sa gorge se nouait, diverses émotions l'assaillant. Même s'il ne ressentait plus de rancœur envers elle, il continuait à se demander ce qu'elle pouvait penser.

Il avait beau être sûr de lui, se dire qu'ils étaient faits l'un pour l'autre et qu'il ferait tout pour qu'elle devienne sienne, il se demandait tout de même si elle l'accepterait un jour ou l'autre. Au fond de lui, il savait que ses sentiments étaient partagés, il le voyait dans son regard, dans ses réactions, mais quand cesserait-elle d'être dans le déni ?

Il finit par lever timidement les yeux vers elle et la vit, les joues rouges, plantée à quelques pas de lui, en train de triturer ses doigts. Daoming Si ne put s'empêcher de sourire, attendri, tant qu'elle ne s'en apercevait pas. Timide comme ça, elle était tout simplement adorable.

Il s'éclaircit cependant la gorge, essayant de reprendre contenance, et reprit son rôle de riche héritier arrogant et autoritaire.

« Que fais-tu plantée là, idiote ? » Lâcha-t-il en fronçant les sourcils. « Viens là ! »

Il tapota la place à côté de lui sur le lit et s'amusa à la voir rougir encore plus. Intérieurement, il s'extasiait en se disant qu'elle était vraiment trop mignonne. Il l'aurait bien croquée s'il n'avait pas eu peur qu'elle se sauve en courant. Car le problème était là.

Daoming Si, le grand et riche Daoming Si, le leader du F4, celui que tout le monde craignait lors des tournois de bridge, le fils de la redoutable Daoming Feng, avait peur. Il avait peur d'avoir le cœur brisé, il avait peur que Shancai le rejette, il avait peur qu'elle s'enfuie et, plus que tout, il avait peur de ne pas pouvoir passer chaque seconde de son existence avec elle.

Car passer une vie sans elle était devenu pour lui, en l'espace de quelques mois, quelque chose de complètement inimaginable.

Daoming Si avait peur car, pour la première fois, il était amoureux. Il aimait cette fille d'un amour passionné et inaltérable, même si parfois elle l'agaçait prodigieusement ou le blessait.

Il l'aimait.

Shancai regarda le lit, la place que lui indiquait Daoming Si et crut un instant que toute trace d'oxygène avait déserté ses poumons. Elle avait peur, mais elle ne savait pas de quoi exactement. Elle ignorait si elle craignait ce qu'il allait lui faire, là, sur ce lit, ou, au contraire, si elle redoutait qu'il lui en veuille encore ou, pire encore, qu'il la déteste jusqu'à la fin des temps.

« Si tu restes plantée là comme un bonzaï, on ne risque pas d'avancer pour la pièce ! » Aboya soudain Daoming Si.

Shancai sursauta, comme une petite souris effrayée, et s'assit précipitamment à côté de lui, les fesses à peine posées sur le rebord du lit et les mains posées sur les genoux, raide comme un piquet. Daoming Si se mordit l'intérieur de la joue pour ne pas éclater de rire, fondant complètement.

Honneur à tous (ou pas)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant