Protège-moi ( nouvelle courte terminée)

Théo

La vibration de mon téléphone sur la table de nuit me réveille, ce qui a le don de me foutre de mauvaise humeur. Sauf ce matin, quand je vois le corps nu de Lana collé au mien, je me détends immédiatement. Elle dort sur le côté, ses cheveux étalés derrière elle, et le drap entre ses jambes. Je fais glisser mes doigts sur son bras jusqu'à son épaule et remonte sur sa joue. Je m'approche et enfouis mon nez dans son cou. Son odeur. Merde. Toujours aussi addictif.

Je dépose quelques baisers le long de sa nuque, mordille son épaule, ce qui lui procure des frissons et sa peau se couvre d'une chair de poule. Mon pouls s'accélère quand je l'entends gémir.

Mon portable vibre à nouveau.

— Réponds où je brûle ton téléphone.

Je ricane avant de prendre sur moi et me décolle de son corps. Plusieurs appels en absence de Clément ainsi qu'Evan. Je m'assois immédiatement dans mon lit. Je prends connaissance des SMS avant de les rappeler.

Clément : J'ai les résultats de l'ADN de spermy-mec. Il a déjà arrêté pour agression sur une jeune fille il y a cinq ans.

Evan : Il faut que tu me rappelles, il est 10h ! Clément m'a appelé et j'ai fait des recherches ! Tu étais au lycée avec ce type !

Je jette un coup d'œil vers l'heure il est presque 10H30. J'attrape mon caleçon, mais elle m'attrape par le bras.

— Dis-moi ce qui se passe.

— On a une piste pour la personne qui t'envoie le courrier et c'est peut-être lui aussi qui t'a sortie de la route.

— Je viens avec toi !

Le contraire m'aurait étonné, un sourire se forme sur mes lèvres avant de me pencher et de l'embrasser à nouveau.

— C'est trop dangereux, mais je reviens vite promis.

Sans lui laisser le temps de me faire changer d'avis, j'appelle Evan.

— Merde, Théo, je croyais que tu étais mort, j'allais commencer à appeler les hôpitaux !

— Toujours dans l'extrême, je dormais ! calme.

Je ricane.

— Dormir ? Tu es malade ?

— Non, c'est qui spermy alors ?

— Alexandre Milosky.

Mes doigts se crispent contre mon téléphone. Encore Alex ! La colère courre dans mon sang, embrasant chaque terminaison nerveuse de mon corps et j'ai la furieuse envie de frapper quelque chose ou plutôt quelqu'un. Après les révélations de Lana hier soir je me doutais qu'il n'était pas net, mais de là à s'en prendre à elle, c'est de la folie !

— Envoie-moi son adresse.

— Tu veux pas plutôt qu'on voie avec Clément ?

— J'ai des choses à régler avec lui. J'attends.

Je raccroche sans lui laisser de choix. Je suis hors de moi !

—Attends-moi Théo ! Je viens avec toi ! me crie-t-elle de sa chambre.

Je me dépêche et enfile les premiers habits que je trouve dans mon placard et fonce dans ma voiture encore garée devant la maison.

Evan : Ne fais pas de connerie. Voici l'adresse.

Après avoir tapé l'adresse dans le GPS, je me stoppe net quand je réalise qu'il habite à seulement 3 KM.

Le connard !

Alors que je quitte la propriété de Lana, mes sens se mettent en alerte. Je suis certain que le 4x4 qui me suit depuis cinq minutes était garé devant la maison voisine. Pour m'en assurer, je tourne brusquement dans le rue suivante sans mettre mon clignotant et ralentie. Dans mon rétroviseur le 4x4 tourne aussi. Pas de doute je suis suivi ! Super, c'est ma matinée ! D'une pierre deux coup, heureusement que Lana n'est pas venue avec moi !

Au second virage, je suis surpris du coup de parechoc que je reçois à l'arrière. Heureusement ma voiture est faite pour ce genre d'accident. Il ne veut pas seulement me suivre, mais me jeter hors de la route ! Pas le temps de jouer au chat et à la souris, je dois retrouver Alex !

Je freine et mets un coup de volant pour l'empêcher de fuir. Sa voiture fait des tonneaux.

Je sors mon portable, envoie ma localisation à Clément et Evan en les prévenant de faire venir la cavalerie, et les pompiers. Avant de recevoir une réponse, je dépose mon téléphone sur le côté passager et me libère de ma ceinture pour me diriger vers la voiture accidentée.

Nous sommes encore sur une route de campagne, personne ne s'est encore arrêté. Le 4x4 est sur le dos, et la porte s'ouvre d'un coup et Alex rampe en sortant.

Sans pouvoir me contrôler, je l'attrape par le tee-shirt et le plaque contre le sol, vrillant un de ses bras derrière son dos pour l'empêcher de bouger.

— L'homme que je cherchais ! Je crache.

— Lâche-moi ! Tu es pire qu'un cafard ! Tu reviens toujours ! Presque dix ans et te revoilà dans son lit ! C'est moi qu'elle aime ! C'est moi !

Il hurle, son visage déformé par la rage et haine. Ce n'est pas le même Alex qui était mon ami au lycée. Il est amaigri, le visage creusé. Il a l'air malade.

Il me fait presque de la peine.

— Je croyais que j'étais ton ami, pourquoi tu m'as fait ça Alex ? Pourquoi m'avoir menti ? Pourquoi m'avoir fait croire qu'elle me trompait avec toi ?

— Elle le voulait, ça se voyait ! J'ai compris qu'elle avait envie que je me débarrasse de toi !

Les sirènes de la police résonnent au loin, son corps se détend, comme s'il était soulagé de s'être fait attraper. Un sourire béat éclaire son visage. Je ne comprends pas sa réaction, il semble si heureux. Une main se place sur mon épaule, et je comprends mieux pourquoi l'attitude d'Alex a tant changé.

Lana est là.

— Je vais le tuer, elle crie les larmes aux yeux.

— Lana, mon amour, ça ne sert à rien, il est malade. Il faut qu'il se fasse soigner.

Je tente de la retenir aussi loin de lui que possible, tout en maintenant ma prise sur mon ancien meilleur ami. Heureusement pour moi, la police arrive, et plusieurs agents prennent le relais et en quelques secondes menottent Alex et le redressent sans ménagements.

— J'ai fait ça pour toi ma Lana, je t'aime, tu seras heureuse avec moi ! Je te promets.

Il braille tout en se faisant traîner, et jeter à l'arrière d'une des voitures de police.

Lana se réfugie dans mes bras, plaçant ses bras autour de ma taille, la tête nichée au creux de mon cou, je l'entends pleurer.

— On a perdu tellement de temps ensemble, je le hais !

— Je suis là maintenant, et je te jure que je ne te quitterai plus jamais.

— Je t'aime, me souffle-t-elle.

— Moi aussi je t'aime mon petit Jailbait.