MYLÈNE. — Tu leur as dit.
LÉNA. — Ne t'inquiète pas. Ils n'ont rien compris.
MYLÈNE. — Merci.
LÉNA. — Mais je devais quand même le faire.
MYLÈNE. — Je sais.
LÉNA lui embrasse le poignet.
LÉNA. — Excuse-moi.
MYLÈNE. — Non. Tu as eu raison. Je crois.
LÉNA. — Excuse-moi pour ta gueule.
MYLÈNE. — Ah. Ça va. Je sais que tu ne voulais pas vraiment la claquer.
LÉNA. — Tu le sais, toi, que je n'ai pas claqué la porte.
MYLÈNE. — Je sais que c'est ta gueule à toi que tu aurais voulu claquer.
LÉNA. — Je peux toujours le faire si ça te fait du bien.
MYLÈNE hausse les épaules. LÉNA lui prend le poignet et le lève à hauteur de leur visage.
MYLÈNE. — Arrête. Tu faisais déjà ça quand on était petites.
LÉNA. — Mais non. Ce que je faisais c'est ça.
Avec la main de MYLÈNE, elle la gifle.
MYLÈNE. — T'es con.
LÉNA se gifle elle-même, toujours avec la main de MYLÈNE, mais beaucoup plus fort.
MYLÈNE. — Aïe.
LÉNA. — Ne t'en fais pas. J'ai le cuir solide.
MYLÈNE. — Merci.
LÉNA assied MYLÈNE sur son lit et lui caresse les cheveux.
LÉNA. — Ça va mieux ?
MYLÈNE. — Ça irait mieux si tu arrêtais de raconter à tout le collège qu'on est la même personne.
LÉNA. — Tu sais très bien que c'est vrai.
MYLÈNE. — Ce n'est pas une raison pour le dire à tout le monde.
LÉNA. — On a toujours fait ça.
MYLÈNE. — Quand on était gosses. Mais si nos parents refusent d'en parler c'est qu'ils ont une bonne raison.
LÉNA. — Parfois je me dis qu'ils ont vraiment oublié.
MYLÈNE. — Soit ils l'ont occulté parce que c'est trop bizarre. Ils l'ont occulté pour ne pas devenir fous.
LÉNA. — Soit ?
MYLÈNE. — Soit...
LÉNA. — Soit c'est moi qui suis folle ?
MYLÈNE. — C'est nous.
LÉNA. — C'est ce qu'ils pensent, au collège ?
MYLÈNE. — Ils pensent que tu es folle.
LÉNA. — Et qu'est-ce que tu leur dis ?
MYLÈNE. — Je leur dis que c'est vrai.
LÉNA lui tire les cheveux. MYLÈNE pousse un cri puis LÉNA. Elles luttent jusqu'à tomber du lit. MYLÈNE se relève en vacillant légèrement. Elle est ivre.
LÉNA. — Tu foutais quoi putain ?
MYLÈNE. — Je suis pas une putain.
LÉNA. — Ça la reprend. Tu foutais quoi, catin ? T'étais où ?
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MILENA
General Fiction- Papa, maman, il y a quelque chose sous mon lit. - Ma chérie, les monstres n'existent pas, ils sont dans ton imagination. - Maman, papa, il y a quelque chose dans mon lit.