Chapitre 10 : Incendit

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PDV Sp:

Cela fait seulement quelques minutes que nous nous sommes enfuis du camp et Tp se croit déjà tirée d'affaires.

Je la dévisage et la jeune fille me regarde avec ennuis.

"Quoi encore ?" demande-t-elle sans même essayer de cacher son désintérêt envers ma personne.

"Tu devrais rester sur tes gardes." je lui conseille.

"Et je peux savoir pourquoi ?" me répond elle avec provocation. "Parce que, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, ils ne nous cours plus après." explique-t-elle comme s'il s'agissait d'une évidence. "Ces imbéciles ont mieux à faire, comme par exemple essayer de sauver ce qui reste de leurs affaires." ajoute-t-elle avec arrogance.

"Je n'en serais pas si sûr si j'étais toi." corrige le dragon vert.

Tp fait les gros yeux à son amie et s'offusque. "Tu es de son côté maintenant ?!"

"Je n'ai pas dit ça et tu le sais très bien." la recorrige-t-elle en gardant son calme. "C'est juste que l'on est jamais trop prudent. Certains brigands nous cherchent peut-être encore." elle regarde l'adolescente droit dans les yeux. "Ils savent que nous sommes les auteurs de l'explosion."

Je reprend la parole, complétant son monologue. "Et c'est pourquoi ils ne nous laisserons pas nous échapper. On était déjà leurs proies et maintenant ils ont une revanche à prendre en plus." je leur fais face et les dévisages d'un air grave. "Vous êtes fières de votre bêtise maintenant ?"

"J'ai été forcée à le faire !" s'offusque le dragon vert. Tp lui lance un regard accusateur semblant la désigner de traîtraisse.

L'adolescente fait un mouvement de tête boudeur puis fronce les sourcils. "Puisque vous êtes tous contre moi, ce serait peut-être mieux que je m'en aille seule."

Nd ouvre la bouche, voulant protester mais celle ci se fait interrompre par une voix lointaine.

"Ils sont là !"

Ni une ni deux, nous repartons au pas de course. Au loin, nous entendons les cris ravageurs des bandits qui courent comme des bêtes sauvages derrière nous. Soudain, un arbre à côté de nous prends feu faisant lâcher un cri d'effroi de la (c/c). Je jette un œil sur le côté et découvre des bandits tenant des lampes torches à la main. Leurs multiples visages brûlent d'une colère sans nom tandis que certains lancent ce qu'ils tiennent à la main sur des arbres et des fougères, mettant le feu à la forêt. Tout à coup, nous sommes arrêtés net dans notre course par un arbre brûlant qui me frôle de justesse. Les flammes des feuilles embrasent les diverses plantes autour de nous, nous rendons prisonniers de l'étreinte de cette chaleur mortelle.

Les bandits arrivent à notre niveau et les expressions de leurs visages virent à la satisfaction. Je regarde avec horreur l'un d'entre eux s'approcher avec un sourire malsain. Ces lèvres remuent semblant dire quelque chose mais le crépitement du feu et mon esprit qui s'embrouille à cause de la fumée m'empêche de comprendre ces paroles. Il lance la torche sur le feu déjà croissant, ce qui a pour effet de rendre le feu encore plus grand. Les autres bandits suivent son exemple un par un tandis que le brasier devient de plus en plus étouffant. Satisfaits de leur vengeance, les bandits se retirent avant que l'incendie ne devienne trop dangereux pour eux.

Mes poumons me brûlent et mes oreilles bourdonne. Avec ma vision devenue flou et mon esprit embrumé, j'ai du mal à pouvoir réfléchir à comment nous sortir de cette situation. Tous mes sens semblent m'avoir lâchés tout comme mes membres qui ne me soutiennent plus. J'avance avec difficulté et arrive à distinguer ce qui semble être les couleurs des filles piégées avec moi. La plus petite des deux silhouettes reste en suspension difficilement et commence à tomber mais se fait rattraper maladroitement par la seconde. À bout de force, la plus grande silhouette s'écroule sur ses genoux, serrant contre elle la petite tâche verte. Je m'avance, les jambes tremblantes vers dieu c'est où et mon regard se perd sur le mur de reflet rouge. Les filets rouges, oranges et jaunes ondulent ensemble dans une danse endiablées, nous condamnant à la chaleur étouffante éternelle. Soudain, je remarque ce qui ressemble à une brèche, un espoir de sortie. Je me retourne vers les deux silhouettes entrelacés et avance prudemment vers elles. Arrivé au niveau des filles, je saisis avec mon bras la taille de celle au nuances (c/c) et la remet sur pied. Elle est tellement à bout de force que celle ci ne cherche même pas à riposter, préférant se concentrer sur tenir sa petite créature comme pour la protéger. Je l'entraîne du mieux que je le peux vers la petite brèche qu'il m'a semblé avoir repéré. Je la revoie et lâche la jeune fille pour sortir mes lames de ma manche. L'acier est habituellement glacé mais cette fois ci, il me brûle la peau et me donne envie de m'arracher les manches auxquels les lames sont attachées et les lancer le plus loin possible. Une grimace se forme sur mon visage, réprimant cette envie car elle nous condamnerait. Je tranche ce qui devrait être une énorme branche et la balance plus loin avec mon pied. J'attrape le bras de Tp et nous entraîne hors du cercle mortel.

Une fois dehors, je prends une grande respiration, espérant de l'air frais mais c'est une air carbonisé qui envahit mes poumons me faisant tousser bruyamment.

Mes yeux reprennent une vision normale et découvre que la forêt a entièrement pris le feu. La jeune adolescente pendue à mon bras semble peu à peu perdre conscience. Pour éviter qu'elle ne devienne une gêne, je la rabat sur mon épaule et avance aussi vite que je le peux dans la forêt en flamme. Plusieurs branches manquent de nous tomber dessus durant notre traversée terriblement dangereuse. Mes muscles sont lourds mais la sensation de danger ne fait qu'accroître mon adrénaline ce qui me permet d'accélérer ma course de façon à être en mesure d'au moins pouvoir trotter. Tout à coup, un bruit fracassant me fends les timpants. Je me retourne en sursaut vers la provenance du son et découvre la falaise qui s'écroule et des rochers qui dévalent la pente à toute vitesse. Poussé par l'adrénaline, je rassemble toute l'énergie qui me reste dans un ultime sprint droit devant moi.

Il ne manquerai plus que l'on finissent écrasé ! Je pense avec ironie.

Continuant ma course à une allure folle, je commence à m'éloigner de la zone en feu et arrive dans une zone pas encore touchée par l'incendie. J'arrive enfin à ce qui semble être la sortie de ce bois maudit. Lorsque j'arrive au niveau de la crevasse menant là où il n'y a plus d'arbres, je remarque un détail qui me force à brutalement m'arrêter.

Juste devant moi se trouve un énorme ravin menant à une sorte de carrière avec une grotte. Le son des rochers qui nous foncent dessus devient de plus en plus puissant, montrant que ceux ci se rapprochent dangereusement de nous. Un frissons me parcours l'échine alors que je réalise que c'est fini. On est coincés entre deux morts certaines.

Si seulement j'avais encore mon grapin, je pense avec désespoir.

Je sens que la jeune fille que je porte sur mon épaule remue faiblement. Elle me tend Nd et je l'attrape dans ma main libre. Je sens la chevelure de Tp se défaire et ses longs fils (c/c) retombent lourdement sur la sol.

Qu'es ce qu'elle a derrière la tête ?

Je jette un léger coup d'œil en arrière et la voit utiliser ses cheveux comme un lasso en les faisant tourner dans les airs. Elle les lances en direction d'un rondin de bois empilé sur une bonne centaine d'autres et le tire dans notre direction. Tandis que celui-ci arrive vers nous, fermement attaché dans ses mèches de cheveux, le tas de bois s'écroule et une cascade d'eau en jailli et nous balance dans le ravin.

Ni une ni deux, j'attrape le rondin et le glisse solidement sous mes jambes pour en faire un espèce de radeau. Dans le processus, je lâche Tp ce qui la fait dégringoler dans les airs. Pour la remonter, je saisi les mèches attachés au radeau et les tires avec force vers le ciel. L'adolescente s'envole vers les nuages avec un cri assourdissant et je la rattrape par le bras et la pose violemment derrière moi. Elle ne cherche pas à comprendre ce qui se passe alors qu'un rocher vient s'écraser à quelques mètres de nous, suivi d'une dizaine d'autres. Pour éviter de finir en charpie, nous basculons notre poids sur le rondin d'un côté ou de l'autre, ce qui nous permet de zigzager entre la pluie de rochers.

"Là ! Regarde !" s'écrit la voix exténuée de Tp. Je suis la trajectoire de son doigt pointer tout droit sur une planche en bois plantée dans la parois (sûrement pour le travail). Je hoche la tête, lui faisant savoir que j'ai compris le message.

La (c/c) s'accroche à ma taille alors que je dirige notre moyen de transport vers ce qui nous servira de tramplin. Une fois bien positionner en face, je met tout mon poids en avant, ce qui nous fait accélérer tout en luttant contre le courant. Nous atteignons notre destination et nous faisons propulsés dans les airs, sous le regard émerveillé de Tp sur la vue magnifique que nous avons pendant quelques secondes. La loi de la pesenteur nous retire violemment vers le sol à une vitesse fulgurante.

La voix percente de Tp me perce les tympans.

Alors que nous ne sommes plus qu'à quelques mètres du sol, j'attrape les deux autres et les serres contre mon buste. Mon pied vient heurter une barricades dans un puissant coup de pied. On tombe lourdement dans un lac, créé par le torant qu'on a relâcher plus tôt et ressortons nos tête, prenant une grande bouffée d'air frais.

Nous restons allongés sur le dos, flottant sur l'eau. Mon esprit me fait revivre tous ce qui vient de se passer en imaginant tous les scénarios possibles et imaginables de ce qui aurait pu se passer. Après de longues minutes, je reviens à l' essentiel de notre mésaventure.

Cela aurait pu être pire.
Au moins,
On s'en est sorti.

Raiponce (Crush x Reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant