Travesti

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Avoir l'air d'aller bien est un art où j'excelle,
Cacher ce vide en moi perdu dans le silence
Qui m'enferme en ses murs contre l'insouciance
De ceux qui sauraient mais jamais rien ne décèlent.

Le jour je fais semblant, je masque mon visage,
Je travestis mon corps de tous les subterfuges,
Espérant y trouver un quelconque refuge
Me protégeant de tous ceux qui me dévisagent.

Mais, quand la nuit venue, mes vêtements ôtés,
Poursuivant dans les rues cette ombre qui m'obsède,
Je croise mon reflet, vois que la raison cède,
Je tombe de douleur et ne peux que crier :

Ils ne sauront jamais voir clair, les pauvres fous !
Ou peut-être est-ce moi, qui le temps d'un éclair,
Laisse apparaître au monde une âme bipolaire,
Et je suis la folie où mon corps se dissout...

PoésieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant